Visconti, Ennio Quirino: Iconographie ancienne ou Recueil des portraits authentiques des empereurs, rois, et hommes illustres de l'antiquité (Band 2,2): Suite de la 2. partie (Mailand, ca. 1808) [Cicognara, 3917-3]

I

SECONDE PARTIE.

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CHAPITRE XIX.

PRINCES AFRICAINS.

_Le mariage d'un roi numide avec Cléopâtre , fille de la reine d'Egypte , PI. Vf.
et de Marc-Antoine, nous conduit naturellement, ainsi que l'ordre géogra-
phique, à parler de quelques princes qui ont gouverné les nations afri-
caines. Les dynasties barbares qui régnoient sur ces contrées se mêlèrent
ainsi au sang des Iléraclides et des Macédoniens ; et d'ailleurs la civilisa-
tion grecque s'étoit déjà répandue parmi les peuples qui babitoient les ré-
gions situées entre l'Atlas et la Méditerranée1. Ces considérations me font
regarder les monuments iconographiques qui nous ont conservé les por-
traits de quelques uns de ces princes comme un complément à l'iconogra-
phie grecque, d'autant plus que ces monuments sont en trop petit nombre
pour former à eux seuls une classe séparée , et qu'il y en a plusieurs ,
comme nous le verrons, qui présentent des légendes grecques.

s... JUBA, ROI DE NUMIDIE.

Juba étoit fils d'Hiempsal, roi des Numides, et descendent de Massinissa3.
La ruine de Jugurtba son grand-oncle avoit donné lieu au rétablissement
de son aïeul sur le trône3. L'orgueil, la perfidie, et la cruauté qui dégra-

(i) Strabon, liv. XVII, p. 832, dît que Mieîpsas,
fils de Massinissa, avoit peuplé de Grecs la ville de
Cirta sa capitale. Les Carthaginois eux-mêmes n'é-
t oient étrangers ni aux mœurs ni aux arts delà Grèce;
témoin l'architecture grecque de leurs célèbres chan-
tiers où chaque arcade étoit flanquée de deux gran-
des colonnes ioniques (Àppien , Pimica, §. 96).

(2) La généalogie et la suite de ces princes ont été
doctement éclaircies par l'abbé Belle}, t. XXXYllI
de Y Histoire de l'académie des inscriptions et belles-
lettres, p. 90, et particulièrement depuis la page 100
jusqu'à la page io45 où il donne la copie plus cor-

recte et plus complète d'une inscription gravée en
l'honneur de Juba II, dans laquelle on lit les noms
de ses ancêtres, et que Spon et Réiuésius avoient
rapportée avec peu d'exactitude.

(3) Le cardinal Noris, Cenotaphia Pisana, diss.
Il, c 12, taxe d'erreur quelques écrivains anciens
qui désignent Juba Ier comme un roi de la Mauritanie.
11 étoit numide, et régnoit sur ces peuples. Néan-
moins il est hors de doute que le pays des Massé-
syles, nation numidique, qui étoit compris dans le
royaume de Juba, Ta été postérieurement dans la
Mauritanie appelée Cœsariensis.