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apprit le latin ; et, s'étant aperçu de la déca-
dence où étoit tombée la langue des maîtres du
monde, et du mauvais goût des littérateurs ses
contemporains , il remonta aux sources de l'an-
tiquité ,• et la lecture des écrivains surannés lui
fit adopter un style que les archaïsmes rendent
souvent précieux et recherché j mais qui ne man-
que ni de clarté ni de noblesse, et s'élève sou-
vent presque au niveau des bons modèles.
La fortune que son père lui avoit laissée se
trouva fort-diminuée par les dépenses qu'ii avoit
faites pour ses études , pour ses voyages , pour
les cérémonies et les offrandes qu'éxigeoient de
lui les sacerdoces dont il fut revêtu , et les ri-
tes et les mystères auxquels sa curiosité religieuse
l'avoit porté à se faire initier (i). L'exercice du
barreau fut sa seule ressource à Rome ; mais,
de retour dans sou pays natal, il en trouva une
autre à laquelle il ne s'attendoit pas. Une riche
veuve, sur le retour de l'âge , fut éprise du jeune
philosophe, que les charmes de sa figure ne
rendoient pas moins agréable que ses manières
et ses qualités (2). Elle l'épousa. Cet événement
éveilla contre lui la jalousie de ses compatrio-
tes , et lui suscita , de la part des parents de sa
(1) Àpule'c, Orati'o de Magia , p. 27; Meian orph.,
1. XI, 277 , et ailleurs.
(2) Elle s'appeloit Pudemilln, et e'toit e'tablie dans 1;.
ville à'Oea , de la province Tripolitaine.
Icon. Rom. Vol. I. 38
apprit le latin ; et, s'étant aperçu de la déca-
dence où étoit tombée la langue des maîtres du
monde, et du mauvais goût des littérateurs ses
contemporains , il remonta aux sources de l'an-
tiquité ,• et la lecture des écrivains surannés lui
fit adopter un style que les archaïsmes rendent
souvent précieux et recherché j mais qui ne man-
que ni de clarté ni de noblesse, et s'élève sou-
vent presque au niveau des bons modèles.
La fortune que son père lui avoit laissée se
trouva fort-diminuée par les dépenses qu'ii avoit
faites pour ses études , pour ses voyages , pour
les cérémonies et les offrandes qu'éxigeoient de
lui les sacerdoces dont il fut revêtu , et les ri-
tes et les mystères auxquels sa curiosité religieuse
l'avoit porté à se faire initier (i). L'exercice du
barreau fut sa seule ressource à Rome ; mais,
de retour dans sou pays natal, il en trouva une
autre à laquelle il ne s'attendoit pas. Une riche
veuve, sur le retour de l'âge , fut éprise du jeune
philosophe, que les charmes de sa figure ne
rendoient pas moins agréable que ses manières
et ses qualités (2). Elle l'épousa. Cet événement
éveilla contre lui la jalousie de ses compatrio-
tes , et lui suscita , de la part des parents de sa
(1) Àpule'c, Orati'o de Magia , p. 27; Meian orph.,
1. XI, 277 , et ailleurs.
(2) Elle s'appeloit Pudemilln, et e'toit e'tablie dans 1;.
ville à'Oea , de la province Tripolitaine.
Icon. Rom. Vol. I. 38