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Vitruvius; Perrault, Claude [Übers.]
Les Dix Livres D'Architecture De Vitruve: Corrigez Et Tradvits nouvellement en François, avec des Notes & des Figures — Paris, 1673 [Cicognara, 727]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1719#0296
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17v

Chap. I.

V I T R U V E

CHAPITRE I.

Des Machines, fçavoir ce que c est s comment elles dissérent des Organes y
de leur origine 3 & de leur necepte'.
1 IL M À c h i N E est un aiîemblage de bois bien joint, par le moyen duquel on peut re- *
XvXmuer de très-lourds fardeaux. * L'esfet de la Machine dépend de l'Art, J& il est**
Mutvmentcir- fondé sur le mouvement circulaire que les Grecs apellent Cjcliksn kinecin. 4 Le premier gen- *
<&aire. re de Machine est pour monter, les Grecs 1 apellent isicrobaticon. Le sécond eenre qu'ils
Qm monte en r g ■* r • 5 T. ■
w. nomment Pnettmaticon cit pour le vent: le troilieme est pour tirer, qu'ils apellent Banauson.
g»; agit far u j^a Machine pour monter est celle qui est disposée en sorte . que par le moyen de deux B
■vent. Qmttre* . i i • j> • i « • • \ r ■ r
pièces de bois dune certaine hauteur , & jointes par pluiieurs pièces traverlantes , on
peut monter 5 sans danger pour voir & reconnoistre les travaux des ennemis. La Pneu- *
matique est celle qui * par l'impulsïon de l'air imite 7 le son des instrumens que Ton tou-^ * *
che , & mesme la voix humaine. La Machine faite pour tirer est celle qui transporte ou
qui élevé de grands fardeaux.

i. Machine est un assemblage de bois. La dési-
nition que Vitruve apporte icy de ce qu'on apelle machine , & la
division qu'il en sait en trois especes,ne sont pas fortjustes : Mais
sor tout il me sèmble que le mot de mater ta qu'il sait' entrer dans sa
définition n'y devrait point estre : car s'il signifie en gênerai quel-
que matière que ce (bit, il répugne à la notion die la machine, qui
consifte davantage dans la forme & dans l'art, que dans la matiè-
re : mais si materia signifie particulièrement da bois, ainsi qu'il
sèmble que Vitruve l'entend, cela est encore sans raison, les mé-
taux, les cordages, la graissè ,& plusieurs autres choses estant la
matière des Machines aussi bien que le bois.
2. L'esset de la machine dépend de l'Art.
C'est ainsi que je traduis mavetur ex arte : car quoy qu'on puillc
dire en quelque manière que la machine est remuée pr art ,
la vérité est que c'est le poids qui est remué par l'art, & non
la machine qui est proprement remuée par quelque puillànce na-
turelle "telle qu'est ou le poids qui emporte les balances, bu le
bras quipresle le levier, bien entendu que cette puillànce natu-
relle est employée & conduite par l'Art. C'est pourquoy Aristote
dit sort bien que la Mechaniquccstcomposée de la Physique Se
des Mathématiques.
}. It est sonde' sur le mouvement circulaire.
Aristote dit que toute la Mechanique est fondée surie levier, que
le levier dépend de la balance, & que l'esTet de la balance doit
estre attribuée,à la vertu du cercle. On entend par la vertu du
cercle la faculté qu'il donne au fardeau que l'on veut remuer , &
à la puillànce mouvante, de s'égaler l'un à l'autre, ou de se sur-
monter l'un l'autre quand ilsagislèr.tà l'opposite l'un de l'autre:
car cela sê fait par la necessïté dans laquelle ces deux puissànces
sont de faire décrire des cercles aux difsérentes parties de l'instru-
ment sur lequel ils agissent, lorsque du lieu ouïe poids pesè, à ce-
luy sur lequel la puissante mouvante agit, il y a une ligne dont
une partie demeure immobile, pendant que toutes les autres sont
en mouvement : car par cette neceslïté de faire des cercles qui
font plus grands, ou plus petits, sélon que les puislànces agislent
ou plus près ou plus loin du point immobile de la ligne droite;
jl arrive que siles cercles sont inégaux , à cause de la distanec
difsérente dans laquelle les puislànces sont du point immobile de
la ligne droite, le mouvement le sera aussi, Se ainsi sélon la pro-
portion qui est entre les cercles qui sont faits par la puisïànce
mouvante, Se ceux qui sont faits par la puisïànce du poids, la puis
sanec mouvante égalera ou sur-
montera la puisiance du poids. Car
si la puillànce mouvante qui agit
au point D, eft égale au poids qui
agit au point £, elle n'aura point
d'esfet , parecque les cercles que
l'une Se l'autre font décrire, sont
égaux : mais si elle agit au point
Ç, elle emportera le poids E, par-
ceque le cerclé C F , qu'elle fait
decrire,est plus grand que le cercle
A E, que le poids fait décrire-, & ainsi le mouvement qu'elle fait


dans la portion C F de son cercle sera , plus grand que celuy que
le poids fait dans la portion A E, du sien.
Cette demonstration est sort claire, mais son principe ne l'est
E>as de mesme , &iln'est pas aisé de faire entendre pourquoy la
ongueur de I'espacc dans lequel le mouvement sè fait augmente
la force de ce qui le cause : Car tout ce que l'on peut dire est que
la force d'une puillànce mouvante dépend de la proportion qui ^
est entre son degré de force & celuy de la resistance du corps V
qu'elle doit remuer ; & que de mesme que cette resistance vient de
deux choses, sçavoir de la répugnance que le corps a en luy mesme
au mou vcment, & de l'espace par lequel il doit estre remué, y
ayant plus de difficulté à porter loin une chose pesante qu'à la
remuer Amplement -, on peut dire aussi que la puisïànce de remuer
qui est opposée à la puisïànce de resister au mouvement, consiste
en deux choses, dont l'une est la puisïànce qu'elle a absblument Se
sîmplement de surmonter la resistanced'autre est la puillànce qu'el-
le a de faire cette action par un long espace*, de sorte que l'on peut
dire qu'elle a un moyen de surmonter une des parties de la re-
sistance quand elle peut agir par un esoace beaucoup plus grand
que n'est celuy dans lequel la force résutante peut resister : Car
sùpposé que deuxpoids égaux soient sur un levier à une égale di-
stance de l'appuy, l'un n'emportera point l'autre, pareeque tout
y est égal, sçavoir la puisïànce de mouvoir est égale à la puisïànce £)
de resister au mouvement, & la puillànce de mouvoir par certain
esoace est égalée par une puisïànce de resister au mouvement par
un pareil elpace : mais si Pun des poids est plus éloigné de l'appuy
que l'autre, alors comme ce poids est enestat de décrire un plus
grand cercle que l'autre, la puisTance de resister au mouvement
devra estre moindre que la puisïànce qui peut mouvoir -, parce que
l'une ne peut resister que par un petit espace pendant le mesme
temps que l'autre peut agir par un espace beaucoup plus grand.
4. Le premier genre de machine. Ladefinition
de machine en gênerai sélon Vitruve ne convient point à ceses-
peces : Car ny les échelles ny les machines à vent ne sont point
faites pour lever de lourds fardeaux par la vertu du mouvement.
5. Sans danger. U est disficile de deviner pourquoy la
sèureté est misè dans la définition de cette machine vu" que le cort^
traire est un peu après, lors qu'il est dit qu'elle est principalement _
remarquable par la hardieslè de ceux qui s'en servent. Déplus la *-
fin Se l'uiàge de cette machine est restraint aslèz mal à propos à
une seule chose, car outre qu'une échelle est une machine qui peut
servir à autre chosè qu'à la guerre, elle peut aussi dans la guerre
mesme sèrvir à autre chosè qu'à découvrir ce que font les enne-
mis.
6. Par l'impulsion de l'air. Je lis Spiritus impuljk,
& plag<t,voceJcjhe organicos exprimuntttr, au lieu de Spiritusèx-
pressionibus impulfMs&plagtvocesfte organicos exprimuntttr ', ce-
la n'ayant point de sèns, pareeque le mot expressionibus est mani-
festement inutile 3 Se quel'jr, tout de mesme est superssu dans im*
puljks.
7.Le son des instrumens que l'on touche.J'interprè-
te ainsi le motplag*,qw à la lettre signifie les coups oales battement}
c'est-à-dire les coups d'archet, les coups des doigts qui pincent
 
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