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https://doi.org/10.11588/diglit.49758#0046
38 IDÉE DE LA HENRIADE.
Homère , contemporain d’Héfiode , et qui par
conséquent vivait environ cent an$ après laprise de
Troye , pouvait aisément avoir vu dans sa jeunelse
des vieillards qui avaient connu les héros de cette
guerre. Cè qui doit même plaire davantage dans
Homère, c’est que le fond de son ouvrage n’est point
un roman, que les caractères ue sont point de son
imagination , qu’il a peint les hommes tels qu’ils
étaient , avec leurs bonnes et mauvaises qualités,
et que son livre est un monument des mœurs de cçs
temps reculés.
La Henriade est composée de deux parties ;
d’événemens réels dont on vient de rendre compte ,
et de fictions. Ces fictions sont toutes puisées dans
le système du merveilleux , telles que la prédiction
de la conversion de Henri IV , la protection que
lui donne S* Louis, son apparition., le feu du ciel
détruisant ces opérations magiques qui étaient alors
si communes, etc. Les autres sont purement allégo-
riques : de ce nombre sont le voyage de la Discorde
à Rome, la Politique , le Fanatisme personnifiés, le
temple de l’Amour , enfin, les pallions et les vices
Prenant un corps, une ame , un esprit , un visage.
Que si l’on a donné dans quelques endroits à
ces pallions personnifiées les mêmes attributs que
leur donnaient les païens , c’est que ces attributs
allégoriques sont trop connus pour être changés.
L’Amour a des flèches , laJusticea une balance dans
nos ouvrages les plus chrétiens , dans nôs tableaux,
dans nos tapilseries , sans que ces représentations
aient la moindre teinture de paganisme. Le mot
Homère , contemporain d’Héfiode , et qui par
conséquent vivait environ cent an$ après laprise de
Troye , pouvait aisément avoir vu dans sa jeunelse
des vieillards qui avaient connu les héros de cette
guerre. Cè qui doit même plaire davantage dans
Homère, c’est que le fond de son ouvrage n’est point
un roman, que les caractères ue sont point de son
imagination , qu’il a peint les hommes tels qu’ils
étaient , avec leurs bonnes et mauvaises qualités,
et que son livre est un monument des mœurs de cçs
temps reculés.
La Henriade est composée de deux parties ;
d’événemens réels dont on vient de rendre compte ,
et de fictions. Ces fictions sont toutes puisées dans
le système du merveilleux , telles que la prédiction
de la conversion de Henri IV , la protection que
lui donne S* Louis, son apparition., le feu du ciel
détruisant ces opérations magiques qui étaient alors
si communes, etc. Les autres sont purement allégo-
riques : de ce nombre sont le voyage de la Discorde
à Rome, la Politique , le Fanatisme personnifiés, le
temple de l’Amour , enfin, les pallions et les vices
Prenant un corps, une ame , un esprit , un visage.
Que si l’on a donné dans quelques endroits à
ces pallions personnifiées les mêmes attributs que
leur donnaient les païens , c’est que ces attributs
allégoriques sont trop connus pour être changés.
L’Amour a des flèches , laJusticea une balance dans
nos ouvrages les plus chrétiens , dans nôs tableaux,
dans nos tapilseries , sans que ces représentations
aient la moindre teinture de paganisme. Le mot