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1-,



io6 LA HENRIADE.
„ Imitez la Sorbonne, ou craignez ma vengeance. „
Le sénat répondic par un noble silence.
Tels dans les murs de Rome abattus et brûlans,
Ces sénateurs courbés sous le fardeau des ans
Attendaient fièrement, sur leur siége immobiles,
Les Gaulois et la mort avec des yeux tranquilles.
Bussy plein de foreur, et non pas sans effroi,
Obéissez, dit-il, Tyrans, ou suivez-moi
Alors Harlay se lève, Harlay, ce noble guide,
Ce chef d’un parlement, juste autant qu’intrépide;
Il se présente aux Seize, il demande des fers,
Du front dont il aurait condamné ces pervers. (12)
On voit auprès de lui les chefs de la justice,
Brûlans de partager l’honneur de son supplice ,
Victimes de la foi qu’on doit aux souverains,
Tendre aux fers des tyrans leurs généreuses mains. (13 )
Muse , redites-moi ces noms chers à la France,
Consacrez ces héros qu’opprima la licence.
Le vertueux de Thou , (14) Molé , Scaron , Bayeul,
Potier, cet homme juste, et vous, jeune Longueil,
Vous en qui, pour hâter vos belles destinées,
L’esprit et la vertu devançaient les années ;
Tout le sénat enfin, par les Seize enchaîné,
A travers un vil peuple , en triomphe est mené
Dans cet affreux (15) château, palais de la vengeance.
Qui renferme souvent le crime et l’innocence.
Ainsi ces factieux ont changé tout l’Etat;
La Sorbonne est tombée , il n’est plus de sénat.
Mais pourquoi ce concours et ces cris lamentables?
Pourquoi ces instrumens de la mort des coupables?
 
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