Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
140 LA HENRIADE.
/
Elle amène à la fois les Bonzes , les Brachmanes,
Du grand Confucius les disciples profanes ,
Des antiques Persans les secrets successeurs,
De Zoroaltre (2) encore aveugles sectateurs ;
Les pâles habitans de ces froides contrées,
Qu’astiègent de glaçons les mers hyperborées ;
Ceux qui de l’Amérique habitent les forêts,
De l’erreur invincible innombrables sujets.
Le dervis étonné , d’une vue inquiète ,
A la droite de Dieu cherche en vain son prophète.
Le Bonze , avec des yeux sombres et pénitens, ,
Y vient vanter en vain ses vœux et ses tourmens. (6)
Eclairés à l’instant, ces morts dans le silence
Attendent en tremblant l'éternelle sentence.
Dieu qui voit à la fois, entend et connaît tout,
D’un coup d’œil les punit, d’un coup d’œil les absout.
Henri n’approcha point vers le trône invisible
D’où part à chaque instant ce jugement terrible ,
Où Dieu prononce à tous ses arrêts éternels ,
Qu’osent prévoir en vain tant d’orgueilleux mortels.
Quelleest, disait Henri, s’interrogeant lui-même,
Quelle est de Dieu sur eux la justice suprême ?
Ce Dieu les punit-il d’avoir fermé leurs yeux
Aux clartés que lui-même il plaça si loin d’eux?
Pourrait-il les juger tel qu’un injuste maître,
Sur la loi des chrétiens, qu’ils n’avaient pu connaître?
Non, Dieu nous a créés, Dieu nous veut sauver tous.
Par-tout il nous instruit, par-tout il parle à nous;
Il grave en tous les cœurs la loi de la nature,
Seule à jamais la même , et seule toujours pure.
 
Annotationen