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158 LA HENRIADE.
Ambitieux Essex , vous étiez à la fois
L’amour de votre reine et le soutien des rois.
Plusloin sontlaTrimouille, (13) etClermont etFeuquières,
Le malheureux de Nesle et l’heureux Lesdiguières ; (14)
D’Ailly, pour qui ce jour fut un jour trop fatal.
Tous ces héros en foule attendaient le signal,
Et rangés près du roi lisaient sur son visage
D’un triomphe certain l’espoir et le présage.
Mayenne en ce moment, inquiet, abattu,
Dans son cœur étonné cherche en vain sa vertu :
Soit que de son parti connaissant l’injustice ,
Il ne crut point le ciel à ses armes propice ;
Soit que l’ame en effet ait des pressentimens,
Avant-coureurs certains des grands événemens ;
Ce héros cependant, maître de sa faiblesse,
Déguisait ses chagrins sous sa fausse alégresse.
11 s’excite, il s’empresse, il inspire aux soldats
Cet espoir généreux que lui-même il n’a pas.
D’Egmont auprès de lui, plein de la confiance
Que dans un jeune cœur fait naître l’imprudence,
Impatient déjà d’exercer sa valeur,
De l’incertain Mayenne accusait la lenteur.
Tel qu’échappé du sein d’un riant pâturage ,
Au bruit de la trompette animant son courage,
Dans les champs de la Thrace un coursier orgueilleux,
Indocile, inquiet, plein d’un seu belliqueux,
Levant les crins mouvans de sa tête superbe,
Impatient du frein, vole et bondit sur l’herbe;
Tel paraissait Egmont : une noble fureur
Eclate dans ses yeux et brûle dans son cœur,
 
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