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174

LA HENRlADE.

Le Repentir les suit, détestant leurs fureurs,
Et baisse en soupirant ses yeux mouillés de pleurs.
C’est là, c’est au milieu de cette cour affreuse,
Des plaisirs des humains compagne malheureuse ,
Que l’Amour a choisi son séjour éternel.
Ce dangereux enfant, si tendre et si cruel,
Porte en sa faible main les destins de la terre, (Z>)
Donne, avec un souris, ou la paix ou la guerre,
Et répandant par-tout ses trompeuses douceurs,
Anime l’univers et vit dans tous les cœurs.
Sur un trône éclatant, contemplant ses conquêtes,
Il foulait à ses pieds les plus superbes têtes;
Fier de ses cruautés plus que de ses bienfaits,
Il semblait s’applaudir des maux qu’il avait faits.
La Discorde soudain, conduite par la Rage,
Ecarte les Plaisirs, s’ouvre un libre passage,
Secouant dans ses mains ses ssambeaux allumés,
Le front couvert de sang et les yeux enssammés :
Mon frère, lui dit-elle, où sont tes traits terribles?
Pour qui réserves - tu tes ssèches invincibles?
Ahl si de la Discorde allumant le tison,
Jamais à tes1 fureurs tu mêlas mon poison,
Si tant de fois pour toi j’ai troublé la nature,
Viens, vole sur mes pas, viens venger mon injure.
Un roi victorieux écrase mes serpens ;
Ses mains joignent l’olive aux lauriers triomphans.
La clémence avec lui marchant d’un pas tranquille,
Au sein tumultueux de la guerre civile ,
Va sous ses étendards, ssottans de tous côtés,
Réunir tous les cœurs par moi seule écartés.
 
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