D E S P A G N E.
47b
établisïemens dans l’Inde, l’Empire, la Hongrie, la
Lombardie dans les mêmes mains , armerait le reste
de l’Europe. Il demandait que l’empereur Léopold
envoyât Ion sécond fils Charles à Madrid , à la tête
de dix mille hommes; mais ni la France, ni l’An-
gleterre , ni la Hollande , ni l’Italie ne l’auraient alors
souffert : toutes voulaient le partage. L’empereur ne
voulait point envoyer son fils seul à la merci du
conseil d’Espagne , et ne pouvait y Faire pasier dix
mille hommes. Il voulait seulement faire marcher des
troupes en Italie , pour s’alsurer cette partie des
Etats de la monarchie autrichienne - espagnole. Il
arriva , pour le plus important intérêt entre deux
grands rois , ce qui arrive tous les jours entre des
particuliers pour des affaires légères. On disputa ,
on s’aigrit: la sierté allemande révoltait la hauteur
castillanne. Lacomtesse de Perlipz, qui gouvernait la
femmezdu roi mourant, aliénait les esprits qu’elle
eût dû gagner à Madrid; et le conseil de Vienne les
éloignait encore davantage par ses hauteurs.
Le jeune archiduc , qui fut depuis 1 empereur intrigues
Charles VI, appelait toujours les Espagnols d’un
nom injurieux. Il apprit alors combien les princes
doivent peser leurs paroles. Un évêque de Lérida,
ambassadeur de Madrid à .Vienne , mécontent des
Allemands, releva ces discours, les envenima dans
ses dépêches , et écrivit lui-même des choses plus
injurieuses pour le conseil d’Autriche que l’archiduc
n’en avait prononcées contre les Espagnols. ,, Les
,, mimstres de Léopold, écrivait-il , ont l’esprit fait
,, comme les cornes des chèvres de mon pays, petit,
,,dur et tortu.,, Cette lettre devint publique.
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établisïemens dans l’Inde, l’Empire, la Hongrie, la
Lombardie dans les mêmes mains , armerait le reste
de l’Europe. Il demandait que l’empereur Léopold
envoyât Ion sécond fils Charles à Madrid , à la tête
de dix mille hommes; mais ni la France, ni l’An-
gleterre , ni la Hollande , ni l’Italie ne l’auraient alors
souffert : toutes voulaient le partage. L’empereur ne
voulait point envoyer son fils seul à la merci du
conseil d’Espagne , et ne pouvait y Faire pasier dix
mille hommes. Il voulait seulement faire marcher des
troupes en Italie , pour s’alsurer cette partie des
Etats de la monarchie autrichienne - espagnole. Il
arriva , pour le plus important intérêt entre deux
grands rois , ce qui arrive tous les jours entre des
particuliers pour des affaires légères. On disputa ,
on s’aigrit: la sierté allemande révoltait la hauteur
castillanne. Lacomtesse de Perlipz, qui gouvernait la
femmezdu roi mourant, aliénait les esprits qu’elle
eût dû gagner à Madrid; et le conseil de Vienne les
éloignait encore davantage par ses hauteurs.
Le jeune archiduc , qui fut depuis 1 empereur intrigues
Charles VI, appelait toujours les Espagnols d’un
nom injurieux. Il apprit alors combien les princes
doivent peser leurs paroles. Un évêque de Lérida,
ambassadeur de Madrid à .Vienne , mécontent des
Allemands, releva ces discours, les envenima dans
ses dépêches , et écrivit lui-même des choses plus
injurieuses pour le conseil d’Autriche que l’archiduc
n’en avait prononcées contre les Espagnols. ,, Les
,, mimstres de Léopold, écrivait-il , ont l’esprit fait
,, comme les cornes des chèvres de mon pays, petit,
,,dur et tortu.,, Cette lettre devint publique.