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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Deuxieme): Précis du siècle de Louis XV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90795482]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49769#0069
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DE BELLE-ISLE. 61
de tant detalens. Toujours en action , toujours plein
de projets , son corps pliait sous les efforts de son
ame ; on aimait en lui la politesse d’un courtisan
aimable et la franchise apparente d’un soldat. Il per-
suadait sans s’exprimer avec éloquence, parce qu’il
paraissait toujours persuadé.
Son frère le chevalier de Belle-Isle avait la même
ambition , les mêmes vues , mais encore plus appro-
fondies, parce qu’une santé plus robuste lui permettait
un travail plus infatigable. Son air plus sombre
était moins engageant ; mais il subjuguait lorsque
son frère insinuait. Son éloquence ressemblait à son
courage ; on y sentait sous un air froid et profondé-
ment occupé quelque chose de violent ; il était
capable de tout imaginer, de tout arranger et de
tout faire.
Ces deux hommes étroitement unis , plus encore
par la conformité des idées que par le sang, entre-
prirent donc de changer la face de l’Europe, aidés
dans ce grand dessein par une dame alors trop pres-
sante. Le cardinal combattit; il donna même au roi
son avis par écrit : et cet avis était contre l’entreprise.
On croyait qu’il se retirerait alors; sa carrière entière
eut été glorieuse ; mais il n’eut pas la force de
renoncer auministère et de vivre avec lui-même sur
le bord de son tombeau.
Le maréchal de Belle-Isle et son frère arrangèrent
tout, et le vieux cardinal présida à une entreprise qu’il
désapprouvait.
Tout sembla d’abord favorable. Le maréchal de
Belle-Isle fut envoyé à Francfort, au camp du roi de
Prusse, et à Dresde poux concerter ces vastes projets
 
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