ÎÇ)8 D U P L E I X.
Dupleix fut rappelé en 1753. A celui qui avait
joué le rôle d’un grand roi, on donna un successeur
qui n’agit qu'en bon marchand. Dupleix fut réduit
à disputer à Paris les tristes resies de sa fortune
contre la compagnie des Indes , et à solliciter des
audiences dans l’antichambre de ses juges. Il en
mourut bientôt de chagrin , mais Pondichéri était»
réservé à de plus grands malheurs.
La guerre funeste de 1756 ayant éclaté en
Europe , le ministère français craignant avec trop
juste raison pour Pondichéri et pour tous les établis-
semens de l’Inde, y envoya le lieutenant-général
comte de Lalli. C’était un irlandais de ces familles
qui se transplantèrent en France avec celle de l’infor-
tuné Jacques II. Il s’était si distingué à la bataille
de Fontenoi, où il avait pris de sa main plusieurs
officiers anglais, que le roi le fit colonel sur le
champ de bataille. C’était lui qui avait formé le
plan plus audacieux que praticable de débarquer
en Angleterre avec dix mille hommes, lorsque le
prince Charles-Edouard y disputait la couronne. Sa
haine contre les Anglais et son courage le firent
choisir de préférence pour aller les combattre sur
jes côtes de Coromandel. Mais malheureusement il
ne joignait pas à sa valeur la prudence , la modé-
ration , la patience nécessaire dans une commission
si épineuse. Il s’était figuré qu’Arcate était encore
le pays de la richesse, que Pondichéri était bien
pourvu de tout, qu’il serait parsaitement sécondé
de la compagnie et des troupes , et sur-tout de son
ancien régiment irlandais qu’il menait avec lui. Il
fut trompé dans toutes ses espérances. Point d’argent
Dupleix fut rappelé en 1753. A celui qui avait
joué le rôle d’un grand roi, on donna un successeur
qui n’agit qu'en bon marchand. Dupleix fut réduit
à disputer à Paris les tristes resies de sa fortune
contre la compagnie des Indes , et à solliciter des
audiences dans l’antichambre de ses juges. Il en
mourut bientôt de chagrin , mais Pondichéri était»
réservé à de plus grands malheurs.
La guerre funeste de 1756 ayant éclaté en
Europe , le ministère français craignant avec trop
juste raison pour Pondichéri et pour tous les établis-
semens de l’Inde, y envoya le lieutenant-général
comte de Lalli. C’était un irlandais de ces familles
qui se transplantèrent en France avec celle de l’infor-
tuné Jacques II. Il s’était si distingué à la bataille
de Fontenoi, où il avait pris de sa main plusieurs
officiers anglais, que le roi le fit colonel sur le
champ de bataille. C’était lui qui avait formé le
plan plus audacieux que praticable de débarquer
en Angleterre avec dix mille hommes, lorsque le
prince Charles-Edouard y disputait la couronne. Sa
haine contre les Anglais et son courage le firent
choisir de préférence pour aller les combattre sur
jes côtes de Coromandel. Mais malheureusement il
ne joignait pas à sa valeur la prudence , la modé-
ration , la patience nécessaire dans une commission
si épineuse. Il s’était figuré qu’Arcate était encore
le pays de la richesse, que Pondichéri était bien
pourvu de tout, qu’il serait parsaitement sécondé
de la compagnie et des troupes , et sur-tout de son
ancien régiment irlandais qu’il menait avec lui. Il
fut trompé dans toutes ses espérances. Point d’argent