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ROI DE SUEDE. 357
délices de la Saxe , où il était resté oiiis une année,
n’avaient en rien adouci sa manière de vivre. Il
mentait à cheval trois fois par jour, se levait à quatre
heures du matin , s’habillait seul, ne buvait point de
vin, ne reliait à table qu’un quart d'heure, exerçait
ses troupes tous les jours, et ne connaissait d'autre
plaisir que celui de faire trembler l’Europe.
Les Suédois ne lavaient point encore où le roi
voulait les mener. On se doutait seulement dans
l’armée que Charles pourrait aller à Moscou. Il
ordonna, quelques jours avantfon départ, àson grand-
maréchal des logis de lui donner par écrit la route
depuis Leipsick... il s’arrêta un moment à ce mot;
et de peur que le maréchal des logis ne pût rien
deviner de ses projets, il ajouta en riant: Jusqu’à
toutes les capitales de l’Europe. Le maréchal lui
apporta une liste de toutes ces routes, à la tête des-
quelles il avait affecté de mettre en grottes lettres :
Route de Leipfick à Stockholm. La plupart des Suédois
n’awiraient qu’à y retourner ; mais le roi était bien
éloigné de songer à leur faire revoir leur patrie.
IVlonsieur le maréchal, dit-il, je vois bien où vous
3, voudriez me mener , mais nous ne retournerons
pas à Stockholm li tôt.
L’armée était déjà en marche , et passait auprès
de Dresde : Charles était à la tête, courant toujours
sélon sa coutume deux ou trois cents pas devant ses
gardes. On le perdit tout d’un coup de vue : quelques
officiers s’avancèrent à bride abattue pour savoir où
jl pouvait être: on courut de tous côtés, on ne le
trouva point : l’alarme est en un moment dans toute
l’armée : on fait halte ; les généraux s’assemblcnt ; on
 
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