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GENS DE LETTRES.
réussirdans des madrigaux. La perfection consisterait
à savoir asiortir toujours son style à la matière qu’on
traite ; mais qui peut être le maître de son habitude,
et ployer son génie à son gré ?
GENS DE LETTRES.
d/E mot répond précisément à celui de Grammairiens :
chez les Grecs et les Romains, on entendait par
grammairien non-seulement un homme versé dans
la grammaire proprement dite , qui est la base
de toutes les connaisfances , mais un homme qui
n’était pas étranger dans la géométrie, dans la philo-
sophie, dans l’histoire générale et particulière , qui
sur-toutfesaitson étude de la poésie et de l’éloquence ;
c’est ce que sont nos gens de lettres d’aujourd’hui.
On ne donne point ce nom à un homme qui , avec
peu de connaissances , ne cultive qu’un seul genre.
Celui qui n’ayant lu que des romans , ne fera que
des romans ; celui qui sans aucune littérature aura
composé au h a sard quelques pièces de théâtre , qui
dépourvu de science aura fait quelques sermons, ne
sera pas compté parmi les gens de lettres. Ce titre a, de
nos jours, encore plus d’étendue que le mot Grammai-
rien n’en avait chez les Grecs et chez les Latins. Les
Grecs se contentaient de leur langue, les Romains
n’apprenaient que le grec ; aujourd’hui l’homme de
lettres ajoute souvent à l’étude du grec et du latin ,
celle de l’italien , de l’espagnol et sur-tout de l’anglais.
La carrière de l’histoire est cent fois plus immense
qu’elle ne l’était pour les anciens , et l’histoire natu-
relle s’est accrue à proportion de celle des peuples.
GENS DE LETTRES.
réussirdans des madrigaux. La perfection consisterait
à savoir asiortir toujours son style à la matière qu’on
traite ; mais qui peut être le maître de son habitude,
et ployer son génie à son gré ?
GENS DE LETTRES.
d/E mot répond précisément à celui de Grammairiens :
chez les Grecs et les Romains, on entendait par
grammairien non-seulement un homme versé dans
la grammaire proprement dite , qui est la base
de toutes les connaisfances , mais un homme qui
n’était pas étranger dans la géométrie, dans la philo-
sophie, dans l’histoire générale et particulière , qui
sur-toutfesaitson étude de la poésie et de l’éloquence ;
c’est ce que sont nos gens de lettres d’aujourd’hui.
On ne donne point ce nom à un homme qui , avec
peu de connaissances , ne cultive qu’un seul genre.
Celui qui n’ayant lu que des romans , ne fera que
des romans ; celui qui sans aucune littérature aura
composé au h a sard quelques pièces de théâtre , qui
dépourvu de science aura fait quelques sermons, ne
sera pas compté parmi les gens de lettres. Ce titre a, de
nos jours, encore plus d’étendue que le mot Grammai-
rien n’en avait chez les Grecs et chez les Latins. Les
Grecs se contentaient de leur langue, les Romains
n’apprenaient que le grec ; aujourd’hui l’homme de
lettres ajoute souvent à l’étude du grec et du latin ,
celle de l’italien , de l’espagnol et sur-tout de l’anglais.
La carrière de l’histoire est cent fois plus immense
qu’elle ne l’était pour les anciens , et l’histoire natu-
relle s’est accrue à proportion de celle des peuples.