Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0132
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
121

ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.

cloppent dans un plaid rayé noir el blanc ;
leur tète est coiffée d'un chapeau de paille dont
l'élégance ne le cède en rien à celle de notre
panama; même il est en paille plus blanche et
plus fine.

Et leur musique'.' Jadis, la plupart de ces
instrumentistes faisaient partie d'un orchestre
créé par la reine Ranavalo, et ils jouaient, à la céré-
monie du Bain de la Reine, la Marche Royale,
Y Air du Premier Ministre, 1'' Pas redoublé du
Quatorzième Honneur, aujourd'hui, ils sont
devenus la Musique du gouverneur général ; ils
exécutent, au 14 Juillet, la Marseillaise et pres-
que tout le répertoire de nos fanfares militaires.
Et ils l'exécutent, je vous le jure, d'une façon très
satisfaisante; dans un concours moyen, ils bat-
traient la plupart de nos musiques de chef-lieu
decanton,et leur chef, Philippe, pourrait rendre
des points à quelques-uns de nos
maeslri de village.

Ont-ils conscience de leur habileté?
Le sentiment qui domine chez eux
semble plutôt être celui d'un lourd
ennui : écries, lorsque le piston solo
Rafaralahy est en train de moduler
« uni' variation brillante » qui pro-
voque, dans la foule des « Ah ! », des
applaudissements et des « Bis », lapoi-
tnne de ces lions Malgaches se gonfle
d'orgueil, et un large sourire, naïve-
ment vaniteux, découvre leurs dents
blanches; mais la dernière note de
piston envolée, le dernier applaudis-
sement éteint, leur sourire s'efface et
leur visage reprend son expression de
mélancolie ; les regards qu'ils jettent
sur leurs auditeurs disent combien
ils regrettent de ne pouvoir vaga-
bonder à leur guise, à travers l'Expo-
sition, et, le morceau terminé, ils s'en-
veloppent frileusement dans leur plaid :
le soleil de Paris ne remplace pas pour
eux celui de Tananarive, et ils ont
froid, ils sont malades; quelques-uns
même ont déjà succombé.

Non loin de cet orchestre civilisé, il
en est un autre dans le même Pavillon
«le Madagascar qui n'a rien à faire avec
les Conservatoires ; il n'est pas nom-
breux: deux noirs sont perchés sur une
haute table; l'un frappe sur une sorte
de tambourin, l'autre gratte la plus
primitive des harpes; elle se compose
«l'un simple morceau de bambou, long
d'un mètre environ, duquel les fibres
ont été adroitement isolées, soulevées
sans les détacher et tendues au moven
d'un chevalet semblable à celui qui
tend les cordes d'un violon. Vous de-
vine/, quelle mélodie peut sortir de cet
étrange instrument qu'il est impossible
de jamais accorder ; elle s'allie très bien
à celle du tambourin. Parfois ces deux musiciens,
qui jouent et improvisent avec une admirable et
louchante conviction, mêlent leurs airs à ceux
d'un groupe de chanteurs qui murmurent leurs
plaintives mélodies au bord du ruisseau figuré
dans le diorania de la forêt malgache. Ceux-ci
sont accompagnés par l'un d'eux sur le Lokingo
woalawo.

Le Lokingo woatawo ne siDge pas la harpe ; il
aurait plutôt la prétention de rappeler la mando-
line : il est fabriqué d'une courte latte emman-
chée dans une moitié de courge: sur la latte et
la courge, trois cordes sont tendues que gratte le
mandoliniste.

Il serait cependant injuste d'assimiler les nié
lodies, les chanteurs et les poésies malgaches
ai h) lie urs hurlées par les nègres et par les
Orientaux autour de leurs danses du ventre et du
sabre. D'abord, les iils de Madagascar ont pres-
que tous l'oreille juste, et leurs improvisauons ne
détonnent pas plus que les compositions de notre

jeune école de musique, ensuite au dire de ceux
qui comprennent leur langue, leurs poèmes chan-
tés sont empreints d'un sentiment fort doux,
d'une élégante mélancolie.

Ce sentiment quasi-artiste — il ne faudrait pas
exagérer — est très supérieur à celui des autres
musiques exotiques : il y a, par exemple, aux
environs de la pagode de Pnon-Penh, un orches-
tre cambodgien qui a eu l'honneur de déployer
ses mélodies et ses talents devant le Président de
la République, il est très inférieur à celui des

leur prétention était, sans aucun doute, à se
faire passer pour des citoyens du Transvaal
mais vus de près, leurs mines et leur langage
renseignaient immédiatement sur leur origine :
ces faux Boërs sont de vulgaires Italiens, Napo-
litains ou Siciliens, ils raclent de la mandoline
soufflent dans des clarinettes. Funiculi, Funi-
culal... Ils ne trompent personne!

Edgard Troimacx.



MM

La l "II. FRANÇAISE l>ES So.MAI.IS.

Trophée de dents d'éléphants dans le vestibule d'entr

Malgaches bien qu'il joue sur des instruments à
peu près semblables, ce sont toujours des cordes
tendues sur des troncs d'arbres, creusés, vernis-
sés, enluminés; ses compositions sont dépourvues
de cette originalité qui, chez les Malgaches, l'ait
sourire, mais qui émeut en même temps.

Quant aux musiques orientales, nous les con-
naissons : depuis 1889, elles se sont établies en
permanence chez nous : cris gutturaux et boum-
boum sur des tambourins sont parfaitement
insupportables.

Pendant quelques jours, une bande étrange
promène ses guêtres à travers l'Exposition, cher-
chant, sans succès d'ailleurs, à louer ses services :
« promener ses guêtres «est une expression qu'il
faut prendre au sens littéral, car ces singuliers
musiciens avaient le mollet serré dans une étroite
gaine de cuir; ils portaient le costume kaki, et
la cartouchière — vide — en sautoir, avec un
chapeau à larges bords; pour tout dire, on les
eût pris, de loin, pouf une troupe de Boërs, et

Le Jurj des Récompenses

le l'Exposition Universelle de 1900

[Suite*)

Classe 32.

Matériel îles chemins de fer el tramways.

Beaugey, ingénieur en chef adjoint au direc-
teur des chemins de 1er de l'État. — Clé-
raut (Charles- Fernand), ingénieur en i-lief
du matériel et de la traction de la Com-
pagnie des chemins de 1er de l'Ouest.
Comités, jury. Paris 1889. — Classer
(Georges), sous-directeur delà Compagnie
des chemins de fer du Midi. Comités, ju-
ry, Paris 1889. — Gouin (Jules), vice-pré-
sident du conseil d'administration des
chemins de fer de Bône-Guelma. Con-
structeur. — Heurteau (Emile), directeur
de la Compagnie des chemins de 1er d'Or-
léans. Comités, Paris 1899. Commission
supérieure. — Lethier i Claude-Henri),
ancien directeur des chemins de 1er au
Ministère des travaux publics. Ancien con-
seiller d'Ltat. Commission supérieure,
comités, Paris 1900. — Level (Emile), di-
recteur de la Société générale des chemins
de fer économiques.-Comités, jury, Paris
1889. — Metzger (Charles), directeur des
chemins de fer de l'État. — Morel-Thibaui
(Benjamin). Matériel roulant pour tram-
ways. Comités, jury, Paris 1889. —
Noblemaire (Guslave), directeur île h
Compagnie des chemins de fer de Paris ;'■
Lyon et à la Méditerranée. Hors con-
cours. Pari- 1889. Membre de la cham
bre de commerce de Paris. Comités, ju-
ry, Paris 1889. — Pérouse (Peu
recteur des chemins de fer au Ministère
des travaux publics. Conseiller d'Etat. —
Salomon (Louis), ingénieur en chef du
matériel et de la traction de la Corn-
pagnie îles chemins de fer de l'Est. Co-
mités, jury, Paris 1889. — Sartiaux (Al-
bert), ingénieur en chef de l'exploitation
de la Compagnie des chemins de fer di
Nord. Comités, jury, Paris 1889.

Suppléant : M. Colin [(Edmond), at-
taché au contrôle des chemins de 1er du
Midi.

Classe 33.

Matériel de la navigation du commerce.

MM. Bonnardel (Jean), président de la
e. Compagnie générale de navigation Havre-

Paris-Lyon-Marseille. — Bouillel (Fran-
çois), ingénieur hydrographe de lr° classe.
Clavaud (Jules), capitaine de frégate en retraite. Ad-
ministrateur délégué de la Société centrale de
sauvetage des naufragés Couvert (Joannès),

négociant armateur. Président de la chambre de
commerce du Havre. - Crouan (Fernand), prési-
dent delà chambre de commerce de Nantes. Membre
du conseil supérieur de la marine marchande. -

Bal Piaz (John), secrétaire général de la C.....pagnu

générale Transatlantique. Secrétaire du syndicat
maritime de France. - Buponi (Albert). Transports
par eau. Membre du bureau du syndicat général de la
navigation. Juge au tribunal de commerce de a
Seine Estier (Henri), armateur, Membre de la
chambre de commerce de Marseille et du conseil
supérieur rfe la manne marc.......le. Lefevre !'•"<

talis I \lne,lee), président du Conseil d'à......UI-ll'U-

lion de la Compagnie des Messageries Maritimes.
Grand prix, Paris'1889.- Vaurel (Emile), armateur
(maison Maurel et 11. Prom). Grand prix, Pans
1889. Mi mbre de la chambre de commerce de

1. Voir page 111.
 
Annotationen