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L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0212
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202

ENCYCLOPEDIE DU SIÈCLE.



fontaine Sandier, tandis que dans le portail aux
colorations plus calmes et plus robustes Je feu
réducteur l'a emporté.

Gomme autre exemple de grrès-cérame cuit au
l'eu oxydant nous trouvons, à l'exposition
même des produits de Sèvres, un troisième
monument dont les colorations tendres n'au-
raient pu être obtenues dans une atmosphère
réductrice. C'est une grande cheminée de
7 mètres de hauteur exécutée sur le projet d'un
artiste de valeur, qui en suivait l'interpréta-
tion avec une sollicitude de tous les instants
lorsqu'une mort prématurée est venue l'em-
porter. Paul Sédille, architecte
de la Manufacture de Sèvres,
chargé de l'installation de
son exposition au Palais de
l'Esplanade des Invalides, se
trouvai t. par sasituation même,
tout naturellement indiqué
comme un collaborateur pré-
cieux.

L'expérience qu'il avait
acquise dans la direction de
travaux importants, la déli-
catesse de son goût, l'intérêt
qu'il attachait à l'emploi de
la céramique en architecture,
tout le désignait pour l'ap-
plication à un monument d'un
caractère particulier des pro-
duits et des procédés que la
Manufacture de Sèvres pou-
vait mettre à sa disposition.
L'essai d'application du grès-
cérame à une œuvre de déco-
ration intérieure devait offrir,
en effet, à un architecte sou-
ple et délicat, aidé par deux-
artistes habiles : M. Allarpour
la statuaire, M. Devèche pour
la sculpture d'ornement, un
thème sur lequel il pouvait
exercer tout à l'aise ses bril-
lantes qualités de composition
et de style.

Deux forts piliers formés
de caissons décorés de fleurons
en relief avec enchâssement
d'oves ou de plaques à cou-
vertes cristallisées forment un
cadre terminé par une cor-
niche ornée de fleurettes et
de feuilles d'acanthe.

Du sol partent en bordure
de chaque pilier deux ceps ro-
bustes amplement fournis de
feuillages et de grappes avec
lézards grimpant et couleu-
vres serpentant autour d'un
large cartouche sur lequel
est inscrit ce quatrain inédit
de M. Sully-Prudhommc :

Selon le désir de Paul Sédille, les tonalités
claires ont été adoptées. Peut-être reprochora-
t-on cette fois au grès-cérame de n'avoir pas suffi-
samment accentué son caractère et d'avoir dis-
simulé sa nature robuste. Mais, comme il s'agis-
sait de la décoration intérieure de l'habitation,
la transformation s'expliquait. Le grès ne pou-
vait laisser passer occasion si belle de montrer
qu'il est frère de la porcelaine; et que s'il nVn a
pas toutes les délicatesses, il réussit cependant à
se parer assez élégamment pour prendre place à
côté d'elle sans trop faire contraste.

La description que nous venons d'essayer de

LA PEINTURE ÉTRANGÈRE

A LA DÉCENNALE

C'est chose infiniment intéressante pour ur>
amateur d'art de revoir chaque dix ans la Pein-
ture étrangère, étudier les progrès ou la dé-
chéance dans telle nation, relever les orien-
tations nouvelles des peuples et constater le
rayonnement du foyer artistique français chez
presque tous.

Le catalogue officiel, avec une courtoisie ah-
solue, mentionne 29 [nations exposantes; par-
mi elles, nous constatons que
le Luxembourg est représenté
par un seul peintre, auteur
d'un chemin de la Croix sur
métal. Monaco a deux fils dont
l'un, d'ailleurs, habite Paris;
la République de Saint-Marin
a donné le jour à un dessi-
nateur fort patriote, né à Saint
Marin, et nous montrant dans
un croquis : saint Marin, lui-
même, constituantla républi-
que de Saint-Marin.

Pour moi, simple critique,
affranchi des bandelettes di-
plomatiques du Protocole, j<
me contenterai de parler d<
vingt peuples, dont l'eiïor
et les tendances valent gran-
dement une étude, et vau-
draient même une longu<
étude, si la place ne nous étai
limitée.

La Manufacture nationale l>e Sèvres. — Fragmentsde la fontaine, statuettes et vases

Mère du premier Suc ô flamme, sois bénie!
L'homme n'eut pas pas sans toi conquis l'essentiel.
Le Loisir pour le rêve, où son ardent génie
Comme toi combat l'ombre en montant vers le ciel.

Deux cariatides, modelées par le sculpteur
André Allar, le Labour et la Moisson, sont
accolées à chacun drs chambranles supportant la
tablette sur laquelle viennent s'appuyer deux
pilastres cannelés servant de supports au cintre
d'une vaste niche dont le fond azuré est constellé
d'étoiles, et dont le cadre est orné de deux guir-
landes de fleurs et de fruits modelés en relief
s'échappanl de deux cornes d'abondance pour
s'élever vers le ciel. De cette niche s'élance une
grande figure de la flamme attiséi; par les génies
du feu qu'elle a enfantés;un cartouche de forme
élégante portant la devise : Flamma vitm géni-
trice résume la pensée de l'artiste quia voulu glo-
rifier le feu créateur.

celte cheminée monumentale nous a amenés au
centre même de l'exposition des produits de
Sèvres, et, puisque nous avons pénétré par avance
dans la place, nous n'en sortirons qu'après l'avoir
parcourue guide en main.

On accède à l'exposition de Sèvres, par un
escalier à double révolution s'ouvrant à l'entrée
de l'avenue des Invalides, côté droit, pour des-
servir les galeries delà Verrerie française en même
temps que celles des Manufactures de Sèvres et
de Beauvais. C'est, en effet, au premier étage des
bâtiments construits en bordure de l'avenue par
MM. les architectes Toudoire et Pradelle que
nous nous sommes rendu pour décrire en détail
la cheminée Sédille. Deux chiens danois gardent
l'entrée. Reproduits en grès-cérame, d'après les
modèles exécutés en marbre par M. Georges
Gardet pour le château de Chantilly, ils sont
destinés au Musée des Arts décoratifs.

(A suivre). E. Bai mgart.

L'Italie, silongtempsreim
et maîtresse.nous apparaissait
en 1889. absolument four-
voyée. Le mauvais goût, le;
redondances, une peinture co
tonneuse : tour iitour de l'en
flure, ettour à tourdesjoliessc:
de réclame de parfumeur, ca
ractérisaient son école, .fi
constate avec joie un retou
marqué vers le sens vrai de 1:
beauté des choses et de la vii
parmi ses artistes. Il s'est cré
un groupe d'hommes qui on
su demander la guérison ;
sette mère toujours bienveil
lante et bonne conseillère qu
est la Nature. [Ils ont reganh
leur merveilleux pays et sur
pris sur les quais, dans les ca-
naux ensoleillés, les lagune*
les rues, les champs, les ruine;
d'excellents sujets de tableaux
A citer, par exemple! Le lont
du Naviglio de Gola Emile
le Quai de la Chioggia de Tito Hector; la Pau
aux naufragés de Léonard Bazzaro; la Récolte
du Maïs de E. Carcano. L'Église d'Arturo Fer-
rari ; l'Arc de Seplimn Sévère de LouisBazzom
VmslesPetiteslfillesde Muller et deux fort bons
intérieurs d'Ange Morbelli : le Viatique^ l'Hos-
pice Trivulzio ; les Fous de SilvioRotta, parlent
prodigieuse sincérité, valent une mention spéciale
Ce préau en grisaille est d'une extrême tristesse
Comme portrait, il était de toute justice dt
donner une médaille d'honneur à Jean Boldmi
un virtuose plein d'habileté, de verve et d'hu-
mour. Il eût été également juste de déposer une
médaille d'honneur sur la tombe du paysagisli
Jean Segantini. Nous ne parlerons pas des re-
présentants des anciens errements : MM. Aristide
Sartorio, Michetti et surtout Jacques Grosso.

L'Espagne est un pays pauvre, même en Art.
 
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