Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0292
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
V 36

L'EXPOSITION DE l> IRIS.

281



Exposition militaire moderne

FRANÇAISE

Tout d'aliord une remarque : le ministre de'
la Guerre n'est pas eoeposant dans la partie du
Palais des armées de terre et de mer consacrée
à l'exposition militaire moderne. En 1900, la
transformation de notre matériel était trop ré-
cente pour que l'on pût, sans de graves incon-
vénients, faire figurer ce matériel nouveau dans
une Exposition. Le ministre de la Giferre se trou-
vait dès lors dans l'obligation, soit de n'envoyer
que des modèles connus de tout le monde, soit
de ne pas participer à l'Exposition, en tant qu'ex-
posant. (Test cette dernière solution qui a prévalu.
Mais, de cette abstention forcée, il ne faudrait
pas conclure que l'exposition moderne française
ne présente pas d'intérêt. Il est, au contraire,

dières aux fourneaux multiples, productrices des
énormes quantités de vapeur qui imprimeront
des vitesses de trains de chemins de fer aux lé-
viathans des mers. Là, appuyés sur leurs affûts,
dressent leurs têtes menaçantes les lourds canons
sortis des aciéries nationales; là. reposent les
pesants projectiles qu'ils lanceront à 20 et 30 ki-
lomètres de distance. Tout dernièrement n'a-t-on
pas installé pour la défense de la côte à Sandy
Hook, en avant de New-York, un canon de 406
millimètres dont la portée est de 35 kilomètres,
largeur de la Manche à Calais? En sorte qu'en
cas de guerre, l'Angleterre et la France pour-
raient désormais s'atteindre sans déranger un
vaisseau ni remuer un soldat. A côté de ces
monstres, on admire les torpilles qui, fourbies
et polies, luisent comme des poissons et semblent
les gros fuseaux que Rellone a oubliés là. Puis,
ce sont les modèles des bâtiments actuels : cui-

snlu par l'Angleterre, qui, toul récemment, a en-
voyé un grand nombre de ces voitures au Trans-
itai. Mlles fournissent de 50 à 60 kil.....èjres par

jour, marche largement suffisante pour des années
en campagne. Elles pèsent 15 tonnes et peuvenl
en transporter 40, comme charge utile, outre
l!eau nécessaire à leur alimentation pour un trajet
de 27 kilomètres, c'est-à dire environ pour une
demi-journée de voyage. Aussi, en examinant les
automobiles militaires exposés, le public se de-
mande-t-il si ces véhicules n'opéreront pas une
transformation complète el prochaine dans le
matériel chargé des approvisionnements des ar-
mées. Un de leurs avantages lui saute aux veux :
la concentration, dans une seule voiture, de toute
la force de d'action que plusieurs chevaux ne
pourraient pas fournir. C'est ce que les Anglais,
gens pratiques, expérimentent, en ce moment, au
Transvaal. Que ne les imitons-nous? Et, si les

L'Exposition militaire moderne française. — Exposition collective des costumes de l'année française.

considérable et les salles du Palais qui contien-
nent cette exposition excitent, à juste titre,
comme en 1889, la curiosité des Deux Mondes.

Dans l'ordre contemporain, le groupe XYII1
réunit le matériel et les procédés présentés par
les services et établissements des départements
de la Guerre et de la Marine. Il réunit de même
les modèles émanant de l'initiative privée, ac-
tuellement en usage ou à l'étude en France qui,
sans être destinés exclusivement aux besoins des
armées, sont de nature aies intéresser à quelque
titre que ce soit. De là, la division suivante :
(classe 116) armement et matériel de l'artillerie;
(classe 117) génie militaire et services y ressor-
tissant; (classe 118) génie maritime, travaux
hydrauliques,torpilles; (classe 119) cartographie,
hydrographie, instruments divers; (classe 120),
services administratifs; (classe 121), hygiène et
matériel militaire.

Gest du balcon qui, du rez-de-chaussée du
Palais, domine le sous-sol qu'on peut le mieux
juger l'ensemble des formidables engins groupés
par la métallurgie de la marine. Dans ce hall aux
vastes proportions, décoré des drapeaux et pavil-
lons des nations exposantes, se trouvent les chau-

rassés, croiseurs de tout rang, torpilleurs de
haute mer, chaloupes armées.

Retirez-vous du balcon et faites quelques pas
au rez-de-chaussée : vous vous trouverez en face
d'un matériel plus léger. Vous pourrez passer eu
revue les modèles de canons à tir rapide pour
l'armée et la marine qui, braqués dans tous les"
sens, font l'effet de télescopes. Vous pourrez de
môme inspecter un important matériel de bouches
à feu de campagne et de montagne avec leurs
affûts. Un peu plus loin, voici un assortiment de
projectiles; voici des fac-similés de poudres et
d'explosifs; des instruments de précision en
usage dans l'armée et la marine; de magnifiques
et puissants appareils optiques; enfin, tout un
lot d'automobiles destinés aux besoins des ar-
mées.

De tout le matériel de guerre, ce sont assuré-
ment ces belles machines qui attirent le plus
l'attention. Instinctivement, la foule sent qu'elles
sont appelées à révolutionner le mode des trans-
ports militaires. On sait que leur emploi dans
les armées en campagne est. à l'heure actuelle,
en Allemagne, l'objet d'incessants essais. On
n'ignore pas non plu- que le problème a été ré-

•automobiles qui figurent au Palais des armées
de terre et de mer sont, pour la plupart, des
machines de grande vitesse, moyens de locomo-
tion rapide pour les états-majors, leur vue n'en
place pas moins le visiteur en face du problème
de la transformation des équipages du train,
problème que l'Angleterre a déjà résolu et que
l'Allemagne résoudra demain.

Grimpons au premier étage. Là se trouvent,
dans la classe 119. la cartographie, l'hydrogra-
phie, les instruments divers. Le service géogra-
phique de l'armée a exposé une carte de France
au 1'50 000, en couleurs, d'un très beau tirage
et qui est l'amplification de la carte actuelle de
l'état-major. A remarquer également les vitrines
de nos principaux éditeurs militaires : l lhapelot,
Berger-Levrault, Lavauzelle. Tout à côté, la
llr/fuion hipp'ique des officiers des réserves,
montre ses harnachements, armes et accessoires
de carrousel, des instantanés de ses soirées et
rallyes, une superbe statue de Saint-Georges, du
comte de Ruillé, gagnée par le vainqueur du
dernier rallye.

Mais, attention! voici le « clou » de l'exposi-
tion moderne. II consiste dans la figuration de

36
 
Annotationen