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L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0299
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288

ENCYCLOPEDIE DU SIECLE

opposition en Ire le passage sombre et les nudi-
tés baignées de lumière, dans l'eau ruisselante,
est d'un effet impressionnant, quoique un peu
théâtral.

La galerie, qui orne cette grande fontaine
d'applique, est réservéeà l'exposition de la céra-
mique; nous y reviendrons. A droite et à gauche,
elle aboutit à de larges escaliers, qui font partie
du système décoratif et qui sont ornés avec somp-
tuosité. Les galeries de l'étage sont divisées en
petits salons qui forment autant d'exhibitions
particulières; celles-ci sont distribuées sans grand
souci du classement, et ce désordre apparent
n'est pas regrettable, car il empêche la mono-
tonie qui résulte de
l'accumulation des ob-
jets de même nature,
dans un seul endroit.

Parcourons les gale-
ries hautes ; le long de
celle qui est la [dus rap-
prochée de la rue Pa-
bert, nous voyons d'a-
bord une décoration
d'intérieur; la salle des
mariages, de l'Hôtel
de Ville de Carlsruhe :
mobilier officiel, avec
portes et lambris,
d'une Renaissance
composite, mélangée
d'art nouveau ; puis
viennent deux salons,
qui, près du public en-
fantin, remportent le
plus grand succès : les
expositions collecti-
ves de jouets de
Nuremberg et de
Sonneberg (Saxe-
Meiningen). C'est
l'entassement le plus
amusant et le plus
pittoresque dejouets de
tout genre, figurant des
scènes humoristiques,
dans un décor qui rap-
pelle une apothéose de
féerie. Continuons à
citer, non dans l'ordre
logique, mais dans ce-
lui de la promenade :
un salon de musique,
noir et or; des jouets
à combinaisons archi-
tecturales en bois; les
/■tains de Grefeld, aux
formes fuyantes, dans
la même note que ceux
qu'on modèle à Paris.
Puis une fontaine en
argent, élevée à la
gloire de la musique
allemande, et cher-
chant acquéreur pour
le modeste prix de
180 000 francs. Dans

les bronzes qui entourent cette lontaine, à signa-
ler un buste de guerrier, la bouche rentrée,
l'air mauvais, les yeux légèrement blancs dans
l'ombre du casque, accentuent encore cette phy-
sionomie inquiétante; c'est une œuvre remar-
quable. Les autres bronzes sont, comme la fon-
taine, peu intéressants. Puis, viennent des
orfèvres, en vitrines isolées, ou par expositions
collectives; beaucoup de reconstitutions du passé',
tels que vidercomes, pièces pour prix de con-
cours, d'une exécution admirable, mais du vieux
neuf, en somme. Cependant quelques tentatives
plus originales sont à voir dans les vitrines de
MM. Hugo Schaper et Rothmuller; à signaler
aussi M. Werner, qui est plutôt joaillier.

Passons au mobilier; là nous relèverons des

nouveautés attrayantes, quoique 1 art nouveau,
en Allemagne, comme ailleurs, vise surtout à
l'étrangeté et au bizarre, et fasse bon marché de
la saine logique. On a comparé l'ornementation
de ce. style, qui aspire à naître et à vivre, aux
arabesques compliquées que décrit dans l'air la
mèche d'un fouet manié par un cocher à la main
agile; l'ornementation en coup de fouet sévit
également en Allemagne : d'abord la Kûnstler-
Kolonie de Darmstadt, avec ses meubles, ses
poteries, et son décor gris fumée que relèvent
des appliques rougeâlres ; aspect un peu triste.
Une salle de bains, en céramique, et marbre
jaune, de MM. Yoltz et Winner de Strasbourg,

Le Palais des Invalides. — Mobilier moderne (art nouveau), exposé dans la section allemande.

se compose bien, dans une note dénuée de bana-
lité; les meubles et marqueteries de M. Gh.
Splindler sont également d'une' grande origina-
lité. Une cheminée, des céramiques, avec lambris
décoratif de M. Laenger, se recommandent par
une sobriété pleine de caractère. MM. Buylen et
Sohne, de Dusseldorf, exposent un intérieur que
nous avons fait dessiner, et dans lequel on voit
une cheminée dont la hotte, en fer et en cuivre
rouge, produit un effet d'étonnement. Les lam-
bris sont des plus curieux et d'un effet agréa-
ble : le bâti est en chêne clair, et les panneaux
en cèdre, mais, par un procédé chimique, les
fibres ont été gravées; les parties dures demeu-
rent en saillie, sur une Légère dépression produite
parla disparition des parties tendres ; les saillies

sont laquées en rouge, avec incrustations ('-gaie-
ment en rouge; l'effet est ravissant. Arrêtons
cette énumération, en oubliant, à regret, bien
des choses dignes d'intérêt. Cependant, nous
dirons un mot d'un mobilier très complet de
chambre à coucher, de style Louis XV, à cause
de sa merveilleuse exécution ; les cuivres sont
admirablement ciselés, et l'inscrustation de palis-
sandre sur bois de rose est d'une habileté extra-
ordinaire. La manufacture royale de porcelaine de
Berlin, et celle de Meissen, qui étalent d'intermi-
nables collections de leurs produits, ne nous
apprennent rien de nouveau; c'est la succession
de l'art qui fit la gloire de la porcelaine de

Saxe et, chez nous, de
la manufacture de
Sèvres; cet art est
démodé, peut-être in-
justement.

Dans le hall de
l'Allemagne, s'ouvrent
les sections des Etats-
Unis. L'installation
des Américains, très
correcte et très riche,
est d'un art calme, à
réminiscences classi-
ques. LamaisonTilïa-
ny étale, dans de
multiples salons, son
orfèvrerie trop vantée,
d'une exécution sèche
etdure. Des céramistes
sois les firmes Jlook-
wood pottery et
Griieby pottery, nous
montrent des produits
qui ne dépassent pas
la bonne moyenne.
Quelques fabricants de
meubles donnent dans
un modem style exces-
sif, où l'i nlluence japo-
naise se faitpleinement
sentir.

L'Angle terre ne s'est
pas mise en frais exces-
sifs : ni dans son ins-
tallation, ni dans ses
envois. On ne saurait
citer que des tapis imi-
tés de l'Inde et de la
Perse; certains, tissés
en soie, sont de mer-
veilleuses copies, di-
gnes des originaux.

La céramique de
Doulton est suffisam-
ment connue, et ses
produits, ou artisti-
ques, ou simplement
industriels sont re-
nommés à juste titre.
Pour ne parler que de
la céramique d'art, les
produits de cette ma-
nufacture, dès leur
apparition, apportèrent une note inédite et des
procédés nouveaux de fabrication. Une orientation
nouvelle s'est produite dans le goût, mais la
fabrique de Doulton n'a pas varié, et ce sont
toujours ses grès émaillés et ses paslillages
qu'elle nous offre. Le modem style est-il né en
Angleterre; on le penserait à en juger par le
nom; toujours est-il que nous avons été envahis
par les étoiles et l'ameublement inventés au delà
de la Manche, avant que nos industriels ne se
soient mis à jouer de cette guitare. Le modem
style anglais est représenté aux Invalides, par
MM. Howard and Sons, qui nous présentent des
meubles à formes grêles, mais assez raisonnables
de structure: et par MM. Waring et Gillow
dont l'expositon est importante. G. Moynet.




 
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