Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0301
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
290

ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.

mineurs de manuscrits, en France, pendant l'é-
poque carolingienne. Ce système des entrelacs
reparaît dans l'orfèvrerie, de M. Tostrup, de
Ghristiana, qui expose également des émaux
ajourés d'une incroyable délicatesse.

Dans la céramique, la fabrique suédoise de
M. Gustafsberg étale une splendide exposition de
faïence grand feu, en camaïeu vert ou bleu. Le
procédé de peinture, dit Sgraffitto, consiste à
coucher la pièce d'un ton uni, qui forme fond,
puis à gratter le dessin de façon à dénuder
l'argile subjacente, sur laquelle on pose le ton du
décor, en empâtement; il en résulte une légère
saillie qui mouvementé l'ensemble. Certaines
pièces en faïence sont cou-
vertes d'un lustre uniforme,
à reflets métalliques, d'un
effet gracieux.

La fabrique de Rôrstrand,
fondée en 1726, àStockholm,
expose tout à côté de la pré-
cédente. Sa production la
plus intéressante est la por-
celaine dure, de grand feu.
Comme forme, décoration,
coloris, rien de plus fin, de
plus distingué, déplus déli-
cat que ces splendides pro-
duits, d'une technique ad-
mirable et d'une composition
artistique de la plus grande
valeur. Les motifs de déco-
ration, empruntés à la flore
et à la faune de nos pays,
épousent mollement, dans
un relief délicat, le galbe
harmonieux des objets qu'ils
décorent. Nous avons fait
dessiner quelques types de
cette remarquable exposi-
tion.

Nous devons nous borner
à passer sous silence d'au-
tres intéressantes manifesta-
tions. La manufacture royale
de porcelaine de (Copenha-
gue se distingue toujours par
l'admirable exécution de ses
porcelaines de grand feu,
toujours empreintes d'une
poésie mélancolique. La ma-
nufacture royale a atteint de-
puis longtemps la perfec-
tion; elle ne pourrait que
renouveler le genre dans le-
quel elle triomphe et qui a
exercé une si grande in-
fluence sur la céramique mo-
derne. A côté d'elle se dresse,
à Copenhague, non une fa-
brication concurrente, niais
une émule, la société de
porcelaine dure, Bing et
Groendahl, qui a réalisé le
difficile problème de réussir
dans une production'originale, quant à l'exécu-
tion et à l'inspiration, ;\ côté d'une rivalité aussi
redoutable.

Arrêtons-nous ici, et citons en courant, pour
l'Espagne, le travail du fer incrusté d'or; pour
l'Italie, une production industrielle, d'un art sé-
duisant, mais trop abondant et trop facile, et,
cependant, il serait injuste de ne pas citer les
bijoux de Naples, les mosaïques de Rome, les
filigranes de Gènes et les meubles de Venise ;
quant aux autres classes du mobilier et de l'art
industriel italien, elles ont trouvé place dans le
palais officiel de l'Italie. Nous ne parlerons pas
au Japon; il a été question de ses productions
dans une monographie spéciale. Pour finir,
mentionnons d'un mot la production horlogèrc
de la Suisse, installée dans un admirable décor.

G. Moynet.

L'AUSTRALIE A L'EXPOSITION

Située dans le bâtiment, ou plutôt, l'ensemble
de bâtiments qu'abritent les envois du Canada,
des Indes Anglaises et de Ceylan, au Trocadéro,
l'exposition de l'Australie, qui est spécialement
l'exposition de l'Australie occidentale, de la
Westralie, selon la terminologie employée là-
bas de l'autre côté du globe, frappe particuliè-
ment le visiteur par l'abondance de deux ma-
tières premières d'un intérêt sans doute inégal,
mais considérable. Au rez-de-chaussée, le bois
domine et tient toute la place ou peu s'en faut;

Les Palais des Invalides. — Dans la section hongroise

au premier étage, ce sont des minerais, et prin-
cipalement des minerais d'or.

Nous avons là les deux produits les plus
importants du sol westralien : la forêt à la sur-
face et les métaux précieux dans la profondeur
de la terre. De produits industriels fort peu;
mais il ne faut pas oublier que nous sommes ici
en présence d'un pays tout neuf : l'activité
industrielle demande du temps pour se déve-
lopper, et si elle n'a pas encore pris une exis-
tence bien active, cela ne prouve nullement qu'elle
ne se constituera pas ! Au contraire, l'abondance
et la variété des matières premières devront pro-
voquer, dans un bref délai, la fondation d'indus-
tries nombreuses.

Les bois de Westralie sont d'essences diverses
et fort beaux. Point n'est besoin d'être spécia-
liste en la matière pour faire cette constatation,

quand on considère, ne fût-ce qu'en passant, les
billes énormes de Jarrah et de Karri qui sont
placées extérieurement à l'entrée de la section.
Ces sections de troncs d'arbres attirent de loin le
regard : l'une d'elles, a 2 m. 41 de diamètre ; une
autre, 4 m. kk. L'âge des arbres qui les ont four-
nies doit être considérable : ce sont des essences
d i croissance lente. Le tronc le plus volumineux
vient d'un karri ; les autres sont des billes de
jarrah.

Si nous pénétrons dans le Pavillon, tout rempli
de boiseries, de meubles en bois et de planches,
de traverses, de madriers, de parqueterie, de
balustres, de bois brut et ouvré, en un mot, il
devient apparent que le karri
et le jarrah sont propres à
de nombreux usages. Tout
d'abord, ils ont une grande
résistance à l'égard de l'eau
et des intempéries, ce qui
permet de les employer dans
des cas où la plupart des
autres bois seraient inutilisa-
bles. Voici, par exemple, une
planche épaisse, qui a servi
de dalle tumulaire pendant
soixante-quatre ans, alterna-
tivement exposée, par consé-
quent, à la pluie et au soleil,
à la chaleur et au froid ; elle
est encore en fort bon état :
les caractères gravés dans le
bois sont restés parfaitement
nets et lisibles, et, dans un
coin où la dalle a été polie,
on voit que le bois est resté
aussi sain et aussi dur qu'au
premier jour. Un p.u plus
loin, ce sont des piles de
jarrah, qui ont, — à titre de
soutien de quai ou de con-
struction, — séjourné trente
et un et trente-six ans sous
l'eau ; et ici encore, on con-
state sans peine, qu'elles sont
aussi saines qu'il est pos-
sible de l'être. Aucune pour-
riture, aucune désagrégation
superficielle, et pas un trou
de tare. Voici des bois qui
sortent certainement du com-
mun et présentent des ca-
ractères de résistance abso-
lument remarquables : et
cette opinion est confirmée
par les traverses que voilà,
qui ont plus de vingt ans
d'exercice, par ce poteau
frontière, qui en a soixante,
et par une quantité d'autres
pièces dont il est inutile de
donner rénumération. Et, si
quelqu'un pensait que lebon
état de conservation de ces
bois est bien tout superfi-
ciel, il n'aurait qu'à aller voir plus loin cer-
tains fonts baptismaux,sculptés en plein bois: le
bois qui se trouve ainsi métamorphosé est resté
cinquante ans enterré dans le sol. Or, il est visible,
sur la pièce sculptée, qu'en aucun point il n'y a
de fissure, de pourriture ou de décomposition
quelconque : la couleur n'a pas changé, ni le
grain, ni la texture, ni la ténacité.

Le jarrah et le karri servent à des fins très
variées : on les utilise aussi bien comme bois
d'ébénisterie que comme bois de charpente. Ils
servent aussi bien à faire des meubles ouvrés et
sculptés ou tournés qu'à fabriquer des traverses
de chemin de fer, des wagons à marchandises.
— ou à voyageurs, — des piles ou des tabliers
de pont, des planches de parquelage, des
poutres, des madriers et autres grosses œuvres.
Ils font des plinthes, des rampes d'escalier, des
 
Annotationen