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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes du Moyen Age
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Giambattista Marino
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0132
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110 GIAMBATTISTA MARINO.
Conca, grand amiral du royaume de Naples, avaient lu quelques
vers du jeune homme, et frappés du talent qu’ils annonçaient, ils
vinrent généreusement à son aide. L’amiral était connu par l’amour
qu’il professait pour les gens de lettres ; aussi le Marino se vit-il accueilli
par les plus beaux génies de l’époque , ce qui accrut, avec ses connais-
sances , son goût pour cette poésie qui lui avait fait prendre l’étude du
droit en haine. Il eut le'bonheur de voir et d’admirer de son vivant
Torquato Tasso, qui se reposait alors dans la douceur de l’air natal de
ses cruelles traverses. Peut-être le Marino se laissa-t-il prendre trop
souvent aux pièges de l’amour « dont les liens, dit-il dans son langage
maniéré, l’enchaînèrent en même temps que les langes de son berceau. »
Une intrigue de cette nature où il s’embarqua, non pour son propre
compte, mais pour le compte d’un ami, le fit arrêter avec son com-
pagnon, qui ne tarda pas à mourir dans la prison. Naples lui étant
devenu odieux à la suite de cette aventure, il chercha dans une fuite
précipitée une diversion à sa peine. Le cardinal Pierre Aldobrandin le prit
avec lui à Rome, et le conduisit delà àRavenne, puis à Turin. Les vers du
jeune homme étaient déjà célèbres, et le duc Charles-Emmanuel ayant
lu le panégyrique que le poète avait fait de lui, le prit pour secrétaire
et le décora de l’ordre de Saint-Maurice. Un autre secrétaire du duc,
également poète, Gasparo Murtola , jaloux des faveurs que son patron
prodiguait à un étranger, crut triompher de son rival en le décriant.
Marino s’amusa alors à composer un sonnet pour se moquer de ce
poème de la Création du Monde, dont le Murtola faisait tant de tapage.
Celui-ci répondit par une satire intitulée : Abrégé de la vie du cavalier
Marino. La querelle ne s’arrêta pas là, et elle ne finit qu’après que les
deux champions eurent déchargé toute leur bile, le premier dans la
Marinéide, le second dans la Murtoléide. Passe encore si elle fût restée
une guerre de plume ; mais le Murtola outré de n’avoir pas le dessus
dans la lutte, en vint à se poster un jour sur le chemin de Marino
pour le tuer. Mais la rage dont il était saisi fit trembler sa main et
le coup de l’arquebuse alla frapper un compagnon du poète, ami du
duc. Marino parla de cette vendetta dans Y Adonis, et l’amour des
antithèses se montre jusque dans le récit de cette aventure, où il
courut un danger sérieux :
« Il tourna la clef fatale, et mettant en mouvement les horribles
roues, il abaissa la tête du chien féroce qui tient dans sa gueule la
formidable pierre. A peine il a touché la machine inhumaine d’où par-
tit pour un autre le coup mortel, une explosion terrible se fait enten-
dre, et le plomb fatal est dirigé contre moi. »
L’assassin fut arrêté, et il y allait de sa tête si le Marino n’eût
intercédé généreusement pour lui. Le Murtola partit pour Rome,
et ayant trouvé le poème de la Cocagne, que le Marino avait com-
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