Observations far les Haras.
des chevaux d'une excellence qualité ; mais il faudroit y jetcer
quelques étalons distingués, & l'espece en deviendroit supérieure.
A l'égard de la Lorraine Allemande , c'en; peut-être un des Pays
des plus abondants en chevaux : ils sont durs à la fatigue, se nour-
rirent de peu, ôc servent de bonne heure ; mais l'espece en est Cl
petite, qu'elle ne peut pas même être propre aux Hussards : Ci on
s'attachoit à en relever la race, au bout de dix ans on seroit étonné
de la quantité immense de chevaux que cette Province produiroit.
L'on voit, par ces détails, l'immensité des resïburces que l'on
auroit en France, Ci, d'après les observations précédentes, on vou-
loit s'occuper sérieusement d'améliorer les Haras, & d'en établir
dans les Pays qui sont propres à de pareils établissements, &C où il
n'y en a pas encore. Si l'on y travailloit avec cette suite qui prouve
une volonté déterminée de réuslir, on pourroit étendre Ces vues
jusques dans les montagnes du Vivarais, du Gévaudan &; des Ce-
venes , où il y a des pâturages admirables pour la Cavalerie, ÔC
d'où l'on tireroit des chevaux d'une excellente qualité ; établisse-
ment qui deviendroit d'autant plus utile à ces trois Provinces ,
ainsl qu'à celles du Vélay, du Dauphiné & du Languedoc, que
les chevaux y sont d'une rareté extrême, &; conséquemment d'un
prix fou. J'en ai eu des exemples d'autant plus frappants, que dans
les réformes que j'ai été à même de faire dans de certaines an-
nées , où j'ai vu de la Cavalerie dans ces disférents Pays, les ha-
bitants ont payé maintefois, jusqu'à des chevaux aveugles, plus
que moitié du prix que la Cour passe pour l'achat de chaque che-
val de remonte : d'après cela, on peut juger de l'avantage qui ré-
sulteroit pour l'Etat, de consîdérer la partie des Haras comme
une de celles qui méritent le plus une attention suivie de la part
du Gouvernement.


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