7o TRAITÉ SUR LA CAVALERIE.
3> j'ai quitté le Général, je m apperçois que les circonstances ne sont
» plus les mêmes, suspendez l'exécution de l'ordre que je vous ai
x> apporte, jusqua ce que j'aie eu le temps de l'insormer que les
„ ehôses ont changé de sace, ÔC qu'il m'ait en conséquence donné
m de nouvelles instruâions, dont je viendrai vous faire parc
v ausli-tôt. »
Mais pour en revenir à mon sujet, &c prouver qu'il n'en: pas
toujours sur, quoique le Général soithabile, que cela sumTe pour
gagner des batailles, si les Troupes ne sont pas manœuvrieres, je
demanderai ce qu'on peut reprocher à un Général, si le génie a
préride à toutes ses combinaisons, si la prudence a réglé toutes ses
démarches, s'il a su mettre à profit jusqu'aux moindres fautes de
son ennemi, si par une conduite sage ô£ étudiée il l'a réduit à la
nécesïité de combattre avec désavantage 5 & si dans toutes les cir-
constances ses ordres ont été clairs, précis &c envoyés à propos, je
demanderai si, malgré des mesures ausîi-bicn prises 8c des disposî-
tions ausîi résséchies, le succès ne répond pas à ce qu'on dévoie
s'en promettre, si ce n'est pas visiblement au peu d'obéissance, ou
à l'ignorance des Troupes qu'on doit en imputer la faute : &C ne doit-
on pas, dans ce cas, convenir de bonne foi qu'il est indispensable
de les familiariser avec les principes d'exercice, ou d'évolutions
qu'elles sont dans le cas de pratiquer à la guerre ?
Il est des Militaires qui prétendent qu'il y a de la démence a
fatiguer, en temps de paix, les Troupes par l'étude des manœu-
vres , par la raison que ce qu'il y a de mieux, en temps de guerre,
est de n'en point faire en présence de l'ennemi.
D'autres, au contraire, trop prévenus en faveur des avantages
qu'elles procurent, prétendent que comme il n'y en a point qui
n'ait son objet d'utilité, il n'y a conséquemment nul inconvénient
à les mettre toutes en pratique, de manière qu'avec cette façon
depenser, ils les multiplient au point de harasser les Troupes, ÔC
conséquemment de les dégoûter : mais ces deux différentes opi-
nions sont ausli hasardées l'une que l'autre 5 puisque si l'on suivoit
le sentiment des premiers, les Troupes resteroient dans une igno-
rance craiTe \ Se que si l'on se rangeoit de l'avis des autres, on tom-
beroit dans l'inconvénient de les tourmenter au lieu de les instruire.
Quant à moi, je dis hardiment que sans la connoissance des évo-
3> j'ai quitté le Général, je m apperçois que les circonstances ne sont
» plus les mêmes, suspendez l'exécution de l'ordre que je vous ai
x> apporte, jusqua ce que j'aie eu le temps de l'insormer que les
„ ehôses ont changé de sace, ÔC qu'il m'ait en conséquence donné
m de nouvelles instruâions, dont je viendrai vous faire parc
v ausli-tôt. »
Mais pour en revenir à mon sujet, &c prouver qu'il n'en: pas
toujours sur, quoique le Général soithabile, que cela sumTe pour
gagner des batailles, si les Troupes ne sont pas manœuvrieres, je
demanderai ce qu'on peut reprocher à un Général, si le génie a
préride à toutes ses combinaisons, si la prudence a réglé toutes ses
démarches, s'il a su mettre à profit jusqu'aux moindres fautes de
son ennemi, si par une conduite sage ô£ étudiée il l'a réduit à la
nécesïité de combattre avec désavantage 5 & si dans toutes les cir-
constances ses ordres ont été clairs, précis &c envoyés à propos, je
demanderai si, malgré des mesures ausîi-bicn prises 8c des disposî-
tions ausîi résséchies, le succès ne répond pas à ce qu'on dévoie
s'en promettre, si ce n'est pas visiblement au peu d'obéissance, ou
à l'ignorance des Troupes qu'on doit en imputer la faute : &C ne doit-
on pas, dans ce cas, convenir de bonne foi qu'il est indispensable
de les familiariser avec les principes d'exercice, ou d'évolutions
qu'elles sont dans le cas de pratiquer à la guerre ?
Il est des Militaires qui prétendent qu'il y a de la démence a
fatiguer, en temps de paix, les Troupes par l'étude des manœu-
vres , par la raison que ce qu'il y a de mieux, en temps de guerre,
est de n'en point faire en présence de l'ennemi.
D'autres, au contraire, trop prévenus en faveur des avantages
qu'elles procurent, prétendent que comme il n'y en a point qui
n'ait son objet d'utilité, il n'y a conséquemment nul inconvénient
à les mettre toutes en pratique, de manière qu'avec cette façon
depenser, ils les multiplient au point de harasser les Troupes, ÔC
conséquemment de les dégoûter : mais ces deux différentes opi-
nions sont ausli hasardées l'une que l'autre 5 puisque si l'on suivoit
le sentiment des premiers, les Troupes resteroient dans une igno-
rance craiTe \ Se que si l'on se rangeoit de l'avis des autres, on tom-
beroit dans l'inconvénient de les tourmenter au lieu de les instruire.
Quant à moi, je dis hardiment que sans la connoissance des évo-