74 TPvAITÉ SUR LA CAVALERIE.
renient à lui voir troquer Ton mousqueton pour un fusil, si je n'es-
pérois pas que nous serons toujours commandés par des Généraux
allez siges, pour qu'ils Tentent encore mieux que moi, la nécellitc
de ne se servir de la Cavalerie, qu'avec la plus grande discrétion,
&; une économie, si l'on peut se servir de cette cxprelsion, poussée,
en quelque sorte , jusqu'à l'avarice, dans les occasions où l'on seroic
forcé de la faire combattre à pied.
Après cette profelsion de foi, je demanderai iî l'on regarde la
Cavalerie comme un Corps dont on pui(Te se servir à pied dans
des cas urgents, ou si l'on n'exige uniquement d'elle, que son ser-
vice à cheval.
S'il suffit qu'elle combatte à cheval, on pourrait se contenter
des mousquetons tels qu'ils sont, en y adaptant toutefois une ba-
guette , telle que celle que j'ai indiquée dans le chapitre où. il est
parlé de la manière de tirer à la Sibe, qui fait partie de l'Ecole du
Manège.
Mais si l'on adopte la proposition que je fais de rendre ce Corps
propre à en tirer parti, suivant l'occurence, tant à pied qu'à che-
val, je crois absolument nécelsaire, au lieu de mousquetons, de
l'armer de fusils & de baïonnettes.
Je ne voudrois pas, dans ce cas, que le fusil qu'on donnerait à
la Cavalerie pût lui être incommode ; je voudrois, au contraire,
qu'on s'attachât sur cela à lui en faciliter l'usage, autant qu'il se-
rait possible, par les justes proportions qu'on donnerait au fusil
dont on l'armeroit.
En conséquence, j'insisterois pour qu'il fût monté comme ceux
des Dragons 5 que la crosse en fût un tant soit peu plus couchée -,
qu'elle fût de six lignes plus courte 3 ÔC comme il serait aisé de
prouver qu'un canon de trente-six pouces bien fait, porte la balle
aurli loin qu'un de quarante-deux à quarante-quatre pouces, je ne
voudrois pas qu'il pasiat trente-six pouces, qu'au contraire la
baïonnette fût de deux à trois pouces plus longue que celle de l'In-
fanterie ; ce qui rendrait alors, pour la Cavalerie, cette arme à la
fois orrenlive, défensive, facile à manier , sur-tout s'il étoit pos-
sible de trouver un moyen de la lui faire charger, sans avoir be-
soin de retourner la baguette , pour l'introduire dans le canon.
Cette façon d'armer la Cavalerie, en l'obligeant à faire aker-
renient à lui voir troquer Ton mousqueton pour un fusil, si je n'es-
pérois pas que nous serons toujours commandés par des Généraux
allez siges, pour qu'ils Tentent encore mieux que moi, la nécellitc
de ne se servir de la Cavalerie, qu'avec la plus grande discrétion,
&; une économie, si l'on peut se servir de cette cxprelsion, poussée,
en quelque sorte , jusqu'à l'avarice, dans les occasions où l'on seroic
forcé de la faire combattre à pied.
Après cette profelsion de foi, je demanderai iî l'on regarde la
Cavalerie comme un Corps dont on pui(Te se servir à pied dans
des cas urgents, ou si l'on n'exige uniquement d'elle, que son ser-
vice à cheval.
S'il suffit qu'elle combatte à cheval, on pourrait se contenter
des mousquetons tels qu'ils sont, en y adaptant toutefois une ba-
guette , telle que celle que j'ai indiquée dans le chapitre où. il est
parlé de la manière de tirer à la Sibe, qui fait partie de l'Ecole du
Manège.
Mais si l'on adopte la proposition que je fais de rendre ce Corps
propre à en tirer parti, suivant l'occurence, tant à pied qu'à che-
val, je crois absolument nécelsaire, au lieu de mousquetons, de
l'armer de fusils & de baïonnettes.
Je ne voudrois pas, dans ce cas, que le fusil qu'on donnerait à
la Cavalerie pût lui être incommode ; je voudrois, au contraire,
qu'on s'attachât sur cela à lui en faciliter l'usage, autant qu'il se-
rait possible, par les justes proportions qu'on donnerait au fusil
dont on l'armeroit.
En conséquence, j'insisterois pour qu'il fût monté comme ceux
des Dragons 5 que la crosse en fût un tant soit peu plus couchée -,
qu'elle fût de six lignes plus courte 3 ÔC comme il serait aisé de
prouver qu'un canon de trente-six pouces bien fait, porte la balle
aurli loin qu'un de quarante-deux à quarante-quatre pouces, je ne
voudrois pas qu'il pasiat trente-six pouces, qu'au contraire la
baïonnette fût de deux à trois pouces plus longue que celle de l'In-
fanterie ; ce qui rendrait alors, pour la Cavalerie, cette arme à la
fois orrenlive, défensive, facile à manier , sur-tout s'il étoit pos-
sible de trouver un moyen de la lui faire charger, sans avoir be-
soin de retourner la baguette , pour l'introduire dans le canon.
Cette façon d'armer la Cavalerie, en l'obligeant à faire aker-