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5-o4 TRAITÉ SUR LA CAVALERIE.
le Lieutenant-Général qui commandèrent une aile de Cavalerie,
oc qui, après une charge heureuse, se verroit dans l'impuissance de
poursuivre ce premier avantage , sans se mettre au hasard de ne plus
savoir comment s'en revenir, étoit assez re(pe<Sté des Troupes, pour
que ses ordres fussent scrupuleusement exécutés, il n'auroit, sélon
moi, rien de mieux à faire, que de réunir tous ses esforts contre
tel corps que ce fût qui s'opposeroit à la réullite de son premier
dessein ; 6c s'il y trouvoit un obstacle insurmontable, ce seroit à sa
sagacité à lui preserire, si, en partageant ses Troupes, il y en auroic
allez de la moitié, tant pour empêcher le retour de la Cavalerie
battue, que pour tenir en bride le corps ennemi qui lui en auroit
imposé •■, parce qu'alors avec-l'autre moitié , il lui seroit encore pos-
sible de se transporter ailleurs où il pourroit être insiniment plus
utile 3 que sî , fans réslexion ou manque d'une autorité surîisante, il
s'étoit lailsé entraîner à la foueue Se à l'esfervescence, tant de ses
Colonels, que de ses Commandants d'Escadron, qui, en raison de
leur jeunesTe sk. de la durée d'une longue paix, n'auroient pas en-
core acquis l'expérience nécessaire pour savoir que c'est bien moins
la quantité de gens qu'on tue dans les batailles, qui fait remporter
des victoires, que la sagesse, le coup-d'œil &: l'a propos avec le-
quel on fait tous ses mouvements, lesquels ne peuvent toutefois,
je le répète, avoir de succès décisifs, qu'autant qu'ils sont con-
certés entre les deux armes, &C que les choses, une fois convenues,
.s'opèrent religieusement, tant de part, que d'autre.
Mais ceci m'entraîne au-delà des bornes que je me suis preseri-
tes, puisque je serois tenté de placer ici mon sentiment, sur un
objet intéressant qui divise l'Infanterie , & qui fait qu'on semble
hésiter pour savoir si l'ordre de profondeur est, ou non à préférer
à l'ordre d'étendue, dans le cas où elle auroit à combattre en ba-
taille rangée : mais quoique dans l'une, ou l'autre de ces circons-
tances, la Cavalerie pût y jouer un rôle intéreisant, cependant
comme je ne me suis pas engagé à donner un Mémoire fur l'In-
santerie, en annonçant au Militaire, un Traité sur la Cavalerie,
je crois avoir rempli ma tâche 5 je ne dis plus qu'un mot. C'est
que si, comme on veut me le saire craindre, les Troupes viennent
à se persuader que le résultat de l'Ouvrage qu'on vient de lire, ne
peut tendre qu'à les aisujettir & à multiplier leurs travaux, je n'ai
d'autre réponse à saire à une interprétation ausfi désavorable, que
de