MARDI 15 OCTOBRE 184*.
TREIZIÈME ANNÉE. — N° 288.
s â M«ntes.
! Ce mois a * DU1I»U uu "* *" " J^M^tpBg^7|P|@Sfii I ^VllICl 1-Jlk ou ghavwes, et vignettes sur »ois.
il, 4 où « U S°^-f ebb du croissant, Î6 (hotel colbekt). )U T^Z^'^I^^MK ^WBSWM S JJ^i^Jl.
, ,. . , « j ... lD- %m Jim mUmu^ ■■ * WJR Publiant chaque iour un nouveau dessin en Htlioarapliie,
Bureau de a rédaction ot do 1 administration, a Pans, ^^:MtI9 ' ' /fil ^
PlUDOU uu VSSi|~.-^Vî ' t^^^C^^/i-//MÎMMi S [-/«[ II- m ou gravures , et vignettes sur bois.
abonnemens datent des l<r cU6 do chaque mois.
-
paris, détartemens. ^^^^S^^Jffl^l^^^^'^ J^Ç" WKpfflPr«~ La collection coraplèlo do la nouvelle série, du «erja»
.............. 15 fr. isfr. W .7 ' "V- .^l^i't^ Wr" - ï~ vicr«838 au SI déc. «8*8,18 Toi. Prix. 390fr.
Ir0i9mr ............... 30 30 ^^^^ÊÊsSSSÊ^' ■ ^îéBlm^^&m^ Chaque volume......................... 30
" 60 72 . 'WT .^K 'sHHPWU^*^]^'"' Un numéro isolé avec lithographie...... •> 80 c.
tin an. ■-
Les
On reçoit en paiement des abonnemens, les mar
On s'abonne, pour la France et l'Étranger, aux bu- '^/p&^lffî^&, W~ dats à vue sur le "Msor et sur la Poste, et les effets
tcaui du Journal, chez les Correspondant les Li- ^^^^^^^^SlS«iK7llII 1 sur les maisons de Banque de Paris. - Tout ce qui
mires, les Directeurs de poste, et, sans aucune aug- '^^^^^^^Sk^^^Sl'iRÉK^H: ^Sl^^hT1 concerne le Journal doit être adressé (franco) au Di-
mentation de prix, chez les Directeurs des messageries ; <h=3^^^SPfeÈta^ '^lŒÈf^-WÈ^^-3 recteur. - Les lettres non affranchies seront rigou-
et pour la Belgique, chez Jules Géruzet, Ubraire, rua ^^^^^-^^—^i^^^^^^-^^^^^ reusement refusées.
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. sû 13 E -S 1
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*3 i8 — "s o San
^aIr'S'Sïï* INFLUENCE POLITIQUE
S-o«S = ; ! des allumettes chimiques,
hflï sï (
11| || s jjL l vient d'arriver un grand mal-
B$s$l t- heur en Angleterre. Les bons
citoyens en seront vivement
affligés, et nous ne voyons guè-
re que les magasins de deuil
qui puissent s'en réjouir.
La douleur de M. Montalivet
s'est déjà manifestée en deux
solennelles circonstances. A
ij|YR!BH|^' Paris, il allait faire une fricas-
[^Ê^^^^m) sée au moment où il a appris
la fatale nouvelle, et bien vite
a
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g 83° il a fait un civet, dont la sauce est plus conforme
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;1 aux noires pensées qu'un pareil éveiiemout fait naî-
Ire. A Saint-Cloud, on lui avait demandé desgau-
fres, et de sa poêle éplorée il n'est sorti que des
- ! crêpes.
„ .„ C'est que M. Montalivet, il faut tout dire, est
§ g|| l'homme de France qui doit le plus gémir sur ce fa-
lîf. tal accident. C'est lui qui l'a causé, et il doit le dé-
" %l plorerpour la France d'abord, et ensuite pour lui-
même. Il va recevoir, au retour, les reproches les
plus amers, et jamais son kolback de colonel de la
51 garde nationale à cheval ne l'aura autant oppressé
que la terrible responsabilité qui pèse aujourd'hui
iZlh Bur sa tête.
Voici le fait dans sa déplorable nudité.
Vous n'avez pas oublié qu'il devait être chargé,
«sfp dans le fourgon anglais qui a ramené M. Guizot en
1815, une caisse de croix d'honneur destinées à être
offertes aux officiers supérieurs de l'armée de Wel-
lington.il est fâcheux que sir Hudson-Lowe soit mort:
il y aurait eu pour lui une croix de commandeur.
La caisse avait été clouée, ficelée et envoyée aux
Tuileries, où elle devait être chargée avec tous les au-
tres bagages. On avait même réservé aux croix
d'honneur une place au [milieu du linge sale, afin
qu'elles reposassent plus mollement.
Maispar malheur, on disposait en même temps, aux
Tuileries, le bagage d'un ambassadeur qui va partir
l'our le Maroc, chargé d'offrir à l'empereur Abder-
Wiaman quelques présens de la part de la cour, en
l'honneur de l'heureuse conclusion de la paix. Au
nombre de ces présens se trouvait une caisse d'allu-
mettes chimiques, jouet dont le sultan est fort avide,
S'H faut en croire un article, travail consciencieux et
remarquable que M. Xavier Durricu vient de publier
tons la Bévue des Deux-Mondes. M. Montalivet avait
*sneté une grosse de ces allumettes, qu'il avait eue à
prix, attendu qu'elles étaient avariées ; mais, se-
lon l'ingénieux intendant, elles n'en valaient que
mieux pour Sa Majesté Marocaine, qui se borne à en
lau'c joujou.
Or il est arrivé, par une de ces fatalités,hélas! trop
communes et dont la garde qui veille aux barrières
du Louvre ne défend pas nos rois, que les garçons
de peine se sont trompés de colis et ont chargé la
caisse d'allumettes sur le fourgon anglais de M. Gui-
zot, tandis qu'ils envoyaient la caisse de croix d'hon-
neur à la'malle-poste qui vient d'entraîner l'ambas-
sadeur. S'il est vrai que chacun porte sa croix dans
ce monde, celui qui porte la plus rude en celte cir-
constance, ce n'est pas le diplomate qui en porte
plusieurs douzaines, c'est M. Guizot, qui n'en porte
pas du tout !
Hélas ! voué prévoyez le reste. Mais daignez ne
pas me l'épargner.
Après la magnifique cérémonie de la Jarretière
dont tous les journaux nous ont donné l'intéressant
détail, Bfe Guizot u pèiiou qtfe c'ôlûii 10 lUOUlOuC do
distribuer en retour ses croix d'honneur. Il a déballé
la caisse et en a retiré les étoiles, qui, comme on
sait, sont enfermées dans de petites boîtes assez sem-
blables à celles où l'on met les allumettes chimiques.
La similitude du contenant, par une fatalité nou-
velle, n'a pas permis que le ministre s'aperçût de cet
odieux quiproquo.
Et le voilà distribuant ces boîtes, au nom de la
France monarchique, à tous les dignitaires de la
cour anglaise, avec la solennité requise en pareille
circonstance : « Daignez, milord, accepter ce gage
que nous aimons à vous offrir 1 Puisse-t-il allumer
dans votre cœur le fervent désir d'une alliance cor-
diale entre les deux pays ! »
Je vous laisse à deviner la stupéfaction des digni-
taires anglais lorsqu'on ouvrant leurs boîtes ils y
ont trouvé des allumettes chimiques. Ils auront pris
ce cadeau pour une mystification, et se seront sentis
enflammés de courroux.
M. Guizot, dès qu'il s'en est aperçu, a été en proie
au plus vif désespoir. Il craint que, par suite de ces
allumettes, l'entente cordiale soit flambée.
Il a eu l'idée, pour pallier cette sottise, de faire
croire qu'il vient d'être fondé ira petio, en France, u-
ne nouvelle décoration, sous le titre à'ordre de l'Al-
lumette, institution dont on voulait réserver les pré-
mices à l'Angleterre. «Mais les allumettes étant mau-
vaises, disait hier Hyacinthe, il est probable que ça
n'aura pas pris. »
Voilà donc l'alliance anglaise compromise... Mais
ce n'est pas tout ! Calculez les suites possibles du
désappointement de l'empereur du Maroc, à qui l'on
annonçait des allumettes chimiques, et qui recevra
des croix d'honneur ! C'est à faire frémir... et nous
ne manquerons pas, en temps et lieu, de vous ap-
prendre les résultats de celle lamentable méprise.
Hélas ! celle sublime phrase du grand Bossuet
n'aura jamais élé plus littéralement vérifiée
suffit d'une simple allumette pour allumer
monde un vaste incendie. » Et remarquez qu'en é-
crivant ces mots prophétiques l'illustre auteur ne
connaissait pas encore les allumettes chimiques!
Dans le long procès-verbal que donnent les jour-
naux anglais de l'investiture de l'ordre de la Jarre-
tière, nous avons remarqué un détail.
Ce n'est pas le costume du marquis de Westmins-
ter, où l'on admirait deux diamans valant ensemble
près d'un million. Heureux pays, où les trois quarts
des habitans meurent de faim et sont couverts de
haillons, tandis qu'un lord porte un million sur son
habit!
Ce que nous avons remarqué, c'est la phrase sui-
vante :
« Le duc de Wellington avait repee qui avait au-
trefois appartenu à Napoléon. »
L'épée de Napoléon portée par Wellington dans u-
ne cérémonie dont le roi des Français est le héros!
Quel raffinement d'insolence !
Si la France était représentée par tout autre que
M. Guizot, ce n'est pas au côté de Wellington qu'au-
rait dû battre l'épée de l'empereur, c'est sur son
dos.
L'AGRÉMENT D'ÊTRE LAID EN 18M.
En ce moment je maudis le
ciel de m'avoir fait naître très
joli garçon.
Je sais bien que cela vous pro-
cure des momens flatteurs et
qu'il est doux d'entendre mur-
murer autour de soi dans la rue :
«< Quel est donc ce ravissant blon-
din qui a le nez en trompette? «
Mais tout cela ne rapporte rien,
comme l'a déjà fort bien fait ob-
server l'un de nos plus grands poètes, M. de Lamar-
tine, je crois, lorsqu'il dit dans une de ses Médita-
tions :
3' n'ai pas l'sou,
J' n'ai pas l'sou,
La beauté n'est pas le Pérou!
Tandis qu'aujourd'hui l'homme laid, oh ! mais af-
freusement laid, aie droit de venir se mettre sur les
rangs pour toucher sa part d'un legs qui vient d'ê-
tre laissé par un philanthrope aux pauvres de Paris
les plus disgraciés de la nature.
Tel est le texte même du testament qui va faire se
renouveler uu concours comme on n'en avait plus vu
depuis le fameux jour où Quasimodo fut proclamé
vainqueur, en l'an de grâce..., non, je veux dire en
" n de laideur 1323.
testateur n'a témoigné aucune préférence pour
TREIZIÈME ANNÉE. — N° 288.
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tcaui du Journal, chez les Correspondant les Li- ^^^^^^^^SlS«iK7llII 1 sur les maisons de Banque de Paris. - Tout ce qui
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mentation de prix, chez les Directeurs des messageries ; <h=3^^^SPfeÈta^ '^lŒÈf^-WÈ^^-3 recteur. - Les lettres non affranchies seront rigou-
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11| || s jjL l vient d'arriver un grand mal-
B$s$l t- heur en Angleterre. Les bons
citoyens en seront vivement
affligés, et nous ne voyons guè-
re que les magasins de deuil
qui puissent s'en réjouir.
La douleur de M. Montalivet
s'est déjà manifestée en deux
solennelles circonstances. A
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" %l plorerpour la France d'abord, et ensuite pour lui-
même. Il va recevoir, au retour, les reproches les
plus amers, et jamais son kolback de colonel de la
51 garde nationale à cheval ne l'aura autant oppressé
que la terrible responsabilité qui pèse aujourd'hui
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Voici le fait dans sa déplorable nudité.
Vous n'avez pas oublié qu'il devait être chargé,
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offertes aux officiers supérieurs de l'armée de Wel-
lington.il est fâcheux que sir Hudson-Lowe soit mort:
il y aurait eu pour lui une croix de commandeur.
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Tuileries, où elle devait être chargée avec tous les au-
tres bagages. On avait même réservé aux croix
d'honneur une place au [milieu du linge sale, afin
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Maispar malheur, on disposait en même temps, aux
Tuileries, le bagage d'un ambassadeur qui va partir
l'our le Maroc, chargé d'offrir à l'empereur Abder-
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l'honneur de l'heureuse conclusion de la paix. Au
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S'H faut en croire un article, travail consciencieux et
remarquable que M. Xavier Durricu vient de publier
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prix, attendu qu'elles étaient avariées ; mais, se-
lon l'ingénieux intendant, elles n'en valaient que
mieux pour Sa Majesté Marocaine, qui se borne à en
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du Louvre ne défend pas nos rois, que les garçons
de peine se sont trompés de colis et ont chargé la
caisse d'allumettes sur le fourgon anglais de M. Gui-
zot, tandis qu'ils envoyaient la caisse de croix d'hon-
neur à la'malle-poste qui vient d'entraîner l'ambas-
sadeur. S'il est vrai que chacun porte sa croix dans
ce monde, celui qui porte la plus rude en celte cir-
constance, ce n'est pas le diplomate qui en porte
plusieurs douzaines, c'est M. Guizot, qui n'en porte
pas du tout !
Hélas ! voué prévoyez le reste. Mais daignez ne
pas me l'épargner.
Après la magnifique cérémonie de la Jarretière
dont tous les journaux nous ont donné l'intéressant
détail, Bfe Guizot u pèiiou qtfe c'ôlûii 10 lUOUlOuC do
distribuer en retour ses croix d'honneur. Il a déballé
la caisse et en a retiré les étoiles, qui, comme on
sait, sont enfermées dans de petites boîtes assez sem-
blables à celles où l'on met les allumettes chimiques.
La similitude du contenant, par une fatalité nou-
velle, n'a pas permis que le ministre s'aperçût de cet
odieux quiproquo.
Et le voilà distribuant ces boîtes, au nom de la
France monarchique, à tous les dignitaires de la
cour anglaise, avec la solennité requise en pareille
circonstance : « Daignez, milord, accepter ce gage
que nous aimons à vous offrir 1 Puisse-t-il allumer
dans votre cœur le fervent désir d'une alliance cor-
diale entre les deux pays ! »
Je vous laisse à deviner la stupéfaction des digni-
taires anglais lorsqu'on ouvrant leurs boîtes ils y
ont trouvé des allumettes chimiques. Ils auront pris
ce cadeau pour une mystification, et se seront sentis
enflammés de courroux.
M. Guizot, dès qu'il s'en est aperçu, a été en proie
au plus vif désespoir. Il craint que, par suite de ces
allumettes, l'entente cordiale soit flambée.
Il a eu l'idée, pour pallier cette sottise, de faire
croire qu'il vient d'être fondé ira petio, en France, u-
ne nouvelle décoration, sous le titre à'ordre de l'Al-
lumette, institution dont on voulait réserver les pré-
mices à l'Angleterre. «Mais les allumettes étant mau-
vaises, disait hier Hyacinthe, il est probable que ça
n'aura pas pris. »
Voilà donc l'alliance anglaise compromise... Mais
ce n'est pas tout ! Calculez les suites possibles du
désappointement de l'empereur du Maroc, à qui l'on
annonçait des allumettes chimiques, et qui recevra
des croix d'honneur ! C'est à faire frémir... et nous
ne manquerons pas, en temps et lieu, de vous ap-
prendre les résultats de celle lamentable méprise.
Hélas ! celle sublime phrase du grand Bossuet
n'aura jamais élé plus littéralement vérifiée
suffit d'une simple allumette pour allumer
monde un vaste incendie. » Et remarquez qu'en é-
crivant ces mots prophétiques l'illustre auteur ne
connaissait pas encore les allumettes chimiques!
Dans le long procès-verbal que donnent les jour-
naux anglais de l'investiture de l'ordre de la Jarre-
tière, nous avons remarqué un détail.
Ce n'est pas le costume du marquis de Westmins-
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près d'un million. Heureux pays, où les trois quarts
des habitans meurent de faim et sont couverts de
haillons, tandis qu'un lord porte un million sur son
habit!
Ce que nous avons remarqué, c'est la phrase sui-
vante :
« Le duc de Wellington avait repee qui avait au-
trefois appartenu à Napoléon. »
L'épée de Napoléon portée par Wellington dans u-
ne cérémonie dont le roi des Français est le héros!
Quel raffinement d'insolence !
Si la France était représentée par tout autre que
M. Guizot, ce n'est pas au côté de Wellington qu'au-
rait dû battre l'épée de l'empereur, c'est sur son
dos.
L'AGRÉMENT D'ÊTRE LAID EN 18M.
En ce moment je maudis le
ciel de m'avoir fait naître très
joli garçon.
Je sais bien que cela vous pro-
cure des momens flatteurs et
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murer autour de soi dans la rue :
«< Quel est donc ce ravissant blon-
din qui a le nez en trompette? «
Mais tout cela ne rapporte rien,
comme l'a déjà fort bien fait ob-
server l'un de nos plus grands poètes, M. de Lamar-
tine, je crois, lorsqu'il dit dans une de ses Médita-
tions :
3' n'ai pas l'sou,
J' n'ai pas l'sou,
La beauté n'est pas le Pérou!
Tandis qu'aujourd'hui l'homme laid, oh ! mais af-
freusement laid, aie droit de venir se mettre sur les
rangs pour toucher sa part d'un legs qui vient d'ê-
tre laissé par un philanthrope aux pauvres de Paris
les plus disgraciés de la nature.
Tel est le texte même du testament qui va faire se
renouveler uu concours comme on n'en avait plus vu
depuis le fameux jour où Quasimodo fut proclamé
vainqueur, en l'an de grâce..., non, je veux dire en
" n de laideur 1323.
testateur n'a témoigné aucune préférence pour
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
L'Agrément d'être laid en 1844
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Kommentar
unidentifizierte Signatur
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1844
Entstehungsdatum (normiert)
1839 - 1849
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 13.1844, Octobre (No. 274-304), S. 1129
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg