VENDREDI 25 OCTOBRE 1844. r„';. #: ~ ^ | TREIZIÈME ANNÉE. - N<> 298.
«Sîî^jJ . — ,]„ ja rédaction et de [administration, à Paris, ^^fâiji L^^^S^f^^H llffi ' l CDa[P iour un nourau iœsin en lithographie,
S ~ c ^,2 ^r- s se
0 5,550 "•"!«
B &■£ s c 1 ç«^!
PARIS. DEPARTEMENS.
m s* o "0^3
g» g'c
c,«b§ «fis ï ,„«'
5lllti«^ ENTRE DEUX CONSULS
'7^ -t-j — U _ C3 "fi .m v i
bi|E „„ CROISSANT, 16 (HOTEL tOLHERT). fif ( * '|fï^P^|^^3.-'! ^.'r'% OU GRAVURES , ET VIGNETiES SUR BOIS.
<S@3E,£5!CTE®Krg.
La collection complète de la nouvelle série, du 1 " jan
Irois mois.................... *5 fr> ,8 fr- g.tt^/g/^jg^a^BB>gBBS^Éfe^fc3^%^^ OBiPig^Fn^" vier 1838 au si déc. ms, 18 vol. Prix. 390 fr.
Six mois.---.....-3° ss '^^^MÊSSÊKÊF^m-' ■ •|HH!P;:^>: Chaque volume.................... 30
nnan.......................* ^^^I^S^^S^É^IPtX AI » SiSS^HHP^Wfc^ÏBÉ^'^; Dn numéro isolé avec lithographie...... » 80 o.
abonnemens datent des 1er CH 6 de chaquo mot».
.•abonne, pour la France et l'Étranger, aux bi:- W^^^^wÊÊSÊS^ #^lrW^)^^Ll^Éfe Ef'MMBKn'4'» f' 0n reSoit un paiement d;s abonnemeni, les man-
da Journal, chez les Correspondons, les Li- &'^^^^M^^F^WWmS^\^t'ÊÊk'n-"%^S0mi- ' daU a ™e sur le Trésor et sur la Poste, et les effets
re:'"X3 les Directeurs rte poste, et, sans aucune aug- ^^^^^SiW^As^Ê^^^ÈMW^^ ^ 8Ur 108 maisons di> «a"<Iue de Paris- ~ Tout ce M«i
6rl"titionde prix, chez les Directeurs des messageries ; ^^S^jj&Sg^^ concerne le Journal doit être adressé (franco) au Di-
0 urla Belgique, chez Jules Géruzet, libraire, rue ^J^^i^^y—^ recteur. — Les lettres non affranchies seront rigou-
el'Éperonniers, 6, à Bruxelles. ^^''^fea»^^-u-^ ~=S3r<-— *" reusement refusées.
LE NEZ EN L AIR.
B 0,1» e «13
,2»
^ ■ .
(fi
g »
5«
g P. .
«H
M. Guizotes
dans un grand
embarras. En
Angleterre il
n'a trouvé que
fêtes , triom-
phes, liesses et
franches lip-
pées, et, à pei-
ne rentré jen
France, il se
voit assailli de
soucis, d'an-
iigfet rlf 'ourmens. Que le diable emporte la Fran-
ce.....et la dépose dans la besace de l'Angleterre !
Cet infortuné ministre a un consulat général va-
cant, celui d'Alexandrie. En toute autre circonstan-
ce ceUe chance le comblerait de joie, surtout à l'ap-
proche d'une session. Une place à donner, c'est au
331 moins vingt voix acquises ou paralysées. On lapro-
% met à dix députés, à dix frères de députés, à dix fils de
§° députés ; total, trente députés. Le tour est fait.
Le miracle de la multiplication des pains sous le
doigt du Sauveur n'est rien auprès du prodige de la
multiplication des emplois sous La main de nos mi-
nistres. Généralement, quand on a une place, on la
donne; le Juste-Milieu, lui, la distribue.
H Ledit consulat, ainsi que nous l'avons annoncé
dans un précédent article, avait donc été promis,
saiva[lt l'usage, à quinze postulans ; mais MM. A-
'Lij'ii (i(1'[)lie Garrot et Lesseps s'étant ostensiblement mis
C»l;|: ^'esrangs, chacun des quinze comprit bien que
'àk'É ''UI1(;0u l'autre de ces honorables candidatures effa-
wait la sienne. Il y avait bien la promesse de
"'•Guizot; mais nul n'est plus à même qu'un diplô-
me d'en connaître la valeur.
M. Lesseps avait toutes sortes de droits d'occuper
e Poste,*et déplus il le désirait : il n'avait qu'une
mauvaise chance contre lui, c'est que le poste lui
wattété promis.
l'iîjsïj ,ll,aPPrend, sur ces entrefaites, que le consulat
m$i e[!!Promis également à M. Adolphe Barrot, et le
'""aqui, au lieu de s'applaudir de cette circonstan-
!r,rétablit i'équilibre et les met à deux de jeu,
fâche tout rouge et se prétend joué. J'en suis fâ-
hH°Ur M* LessePs' Pour (lui j'avais eu jusqu'à ce
ta US Profon(le estime5 mais je suis oblige de
j arer que ce diplomate manque complètement de
i WsPicacité.
| f0J°Stsavez 5ue M- Lesseps, après avoir écrifd'eux
«voir Génie' secrétaire de M. Guizot, sans en re-
^Jj Sjîji r«ne réponse, —puis après être venu à dix
rendez-vous donnés par lui sans le rencontrer, a fini
par avoir avec ledit Génie une explication vive où
il lui a dit crûment toutes ses vérités. La scène a dû
être terrible.
Que M. Lesseps me permette encore de lui adres-
ser une observation. Il faut vraiment qu'il soit bien '
jeune pour se fâcher de si peu. S'il connaissait mieux
M. Génie, il saurait que cet enfant du Midi est cou-
tumier de procédés semblables, et qu'il passe sa vie
à recevoir des lettres sans y répondre et à donner
des rendez-vous sans s'y trouver. Il ne fait pas même
d'exception pour les députés et les pairs de France,
et nous pourrions citer, entre autres M. Romiguiè-
re (et pourtant M. Génie lui doit beaucoup), qui a a-
dressé à son ancien protégé quinze lettres, sans en
avoir reçu une seule en retour. M. Lesseps devait
donc ne pas faire attention à de semblables bagatel-
les. Il y a des choses et des hf-ntimes qu'il ne faut
pas prendre au sérieux : il est seulement fâcheux
qu'il n'y ait pas assez souvent à en rire.
Toujours est-il que M. Génie a été furieux de l'al-
garade. Il a fait comprendre à M. Guizot que l'inté-
rêt du pays exigeait que M. Adolphe Barrot et non
M. Lesseps fût consul à Alexandrie.
Mais voici que M. Adolphe Barrot, apprenant ce
qui s'est passé, ne veut pas aller sur les brisées de
M. Lesseps 5 en collègue loyal, il déclare retirer une
candidature sur laquelle il n'avait pas compté, par-
ce que M. Guizot s'était engagé envers lui. Si bien
que voilà le ministre obligé de nommer M. Lesseps,
quoiqu'il se.soit engagé envers lui.
Pour comble d'embarras, M. Génie ne veut pas
entendre parler de cette nomination. Il a nettement
signifié qu'il se démettrait, lui, Génie, si M. Lesseps
était choisi. Or, que serait M. Guizot sans M. Génie?
Le flambeau des affaires étrangères est une chan-
delle, et dans cette chandelle M. Guizot est le coton
et M. Génie est le suif.
«Nommez M. Adolphe Barrot, dit M. Génie à M.
Guizot. !
— Il refuse, répond M. Guizot à M. Génie, et
d'ailleurs comment notre politique pourrait-elle se
fier à un diplomate qui a des scrupules de justice et
de loyauté ?
— C'est possible, réplique M. Génie à M. Guizot ;
mais M. Lesseps m'a vertement relevé, sous pré-
texte que j'ai été malhonnête à son égard. Gomment
notre politique pourrait-elle se fier davantage à un
diplomate qui ne sait pas supporter un affront? »
Laquestion en estlà,et le ministre est fort en peine.
Quant à moi, je lui conseille, pour sortir d'embarras,
d'envoyer M. Génie lui-même à Alexandrie : il y
trouvera le double avantage de placer son consulat
et de déplacer son Génie.
2T1MÉKL1IKE ©E JPAS&I» A PALEK91E
OU
VOYAGE DU PÈRE ROSSI,
POUR FAIRE SUITE AU VOYAGE DU JEUNE AECIIAIiSIS.
Genève, 11 octobre 1844.
Genève dormait du sommeil des villes helvétiques
lorsque tout à coup le fouet d'un postillon retentit
sur la route qui vient de France. Oh ! oh ! qu'il était
beau, oh! le postillon du lac Léman !
« Toi qui galopes, d'où viens-tu?— Chut! — Toi
qui cours, où vas-tu?—Rechut! » Ainsi parlait le
garçon de l'hôtel du Faucon blanc ; ainsi lui répon-
dait le postillon.
Cependant on vit une rosette de ruban rouge qui
se penchait hors de la portière; cette rosette deman-
da une truite saumonnée pour deux, et un savant
qui passait par là reconnut M. Rossi. Le savant le dit
à sa bonne, qui le dit à l'huissier de l'hôtel de ville,
qui le dit au bourgmestre, qui le dit au sénat, qui
le dit au peuple. Le bruit se répandit que M. Rossi
venait au nom du gouvernement français, pour étu-
dier la constitution de la république de Genève. Ge-
nève est flattée dans son amour-propre; le sénat vole
un rôti de chamois pour M. Russi.
Chambéry, 12 octobre.
Dès le matin on a vu trois compagnies et un esca-
dron se ranger en bataille aux portes de la ville.
Chambéry s'est levé comme un seul homme. On an-
nonce que le comte de Gênes va se rendre dans les
murs de Chambéry. Allez, allez, ô jeunes filles !
cueillir des bluets dans les blés ; vous en ferez des
guirlandes pour un prince.
On court, on's'élance, on se précipite...Une voitu-
re arrive au galop ; les échevins s'inclinent, les tam-
bours battent,la musique retentit, la foule applaudit.
Un homme décoré salue par toutes les issues de
son véhicule. Le bourgmestre s'approche un cahier
à la main, il va lire, il regarde... ô désillusion! le
comte de Gênes est M. Rossi.
Turin, 14 octobre.
Les hommes d'État sont à leur poste ; les conseils
«Sîî^jJ . — ,]„ ja rédaction et de [administration, à Paris, ^^fâiji L^^^S^f^^H llffi ' l CDa[P iour un nourau iœsin en lithographie,
S ~ c ^,2 ^r- s se
0 5,550 "•"!«
B &■£ s c 1 ç«^!
PARIS. DEPARTEMENS.
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5lllti«^ ENTRE DEUX CONSULS
'7^ -t-j — U _ C3 "fi .m v i
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<S@3E,£5!CTE®Krg.
La collection complète de la nouvelle série, du 1 " jan
Irois mois.................... *5 fr> ,8 fr- g.tt^/g/^jg^a^BB>gBBS^Éfe^fc3^%^^ OBiPig^Fn^" vier 1838 au si déc. ms, 18 vol. Prix. 390 fr.
Six mois.---.....-3° ss '^^^MÊSSÊKÊF^m-' ■ •|HH!P;:^>: Chaque volume.................... 30
nnan.......................* ^^^I^S^^S^É^IPtX AI » SiSS^HHP^Wfc^ÏBÉ^'^; Dn numéro isolé avec lithographie...... » 80 o.
abonnemens datent des 1er CH 6 de chaquo mot».
.•abonne, pour la France et l'Étranger, aux bi:- W^^^^wÊÊSÊS^ #^lrW^)^^Ll^Éfe Ef'MMBKn'4'» f' 0n reSoit un paiement d;s abonnemeni, les man-
da Journal, chez les Correspondons, les Li- &'^^^^M^^F^WWmS^\^t'ÊÊk'n-"%^S0mi- ' daU a ™e sur le Trésor et sur la Poste, et les effets
re:'"X3 les Directeurs rte poste, et, sans aucune aug- ^^^^^SiW^As^Ê^^^ÈMW^^ ^ 8Ur 108 maisons di> «a"<Iue de Paris- ~ Tout ce M«i
6rl"titionde prix, chez les Directeurs des messageries ; ^^S^jj&Sg^^ concerne le Journal doit être adressé (franco) au Di-
0 urla Belgique, chez Jules Géruzet, libraire, rue ^J^^i^^y—^ recteur. — Les lettres non affranchies seront rigou-
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voit assailli de
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Cet infortuné ministre a un consulat général va-
cant, celui d'Alexandrie. En toute autre circonstan-
ce ceUe chance le comblerait de joie, surtout à l'ap-
proche d'une session. Une place à donner, c'est au
331 moins vingt voix acquises ou paralysées. On lapro-
% met à dix députés, à dix frères de députés, à dix fils de
§° députés ; total, trente députés. Le tour est fait.
Le miracle de la multiplication des pains sous le
doigt du Sauveur n'est rien auprès du prodige de la
multiplication des emplois sous La main de nos mi-
nistres. Généralement, quand on a une place, on la
donne; le Juste-Milieu, lui, la distribue.
H Ledit consulat, ainsi que nous l'avons annoncé
dans un précédent article, avait donc été promis,
saiva[lt l'usage, à quinze postulans ; mais MM. A-
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C»l;|: ^'esrangs, chacun des quinze comprit bien que
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me d'en connaître la valeur.
M. Lesseps avait toutes sortes de droits d'occuper
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mauvaise chance contre lui, c'est que le poste lui
wattété promis.
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'""aqui, au lieu de s'applaudir de cette circonstan-
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fâche tout rouge et se prétend joué. J'en suis fâ-
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j arer que ce diplomate manque complètement de
i WsPicacité.
| f0J°Stsavez 5ue M- Lesseps, après avoir écrifd'eux
«voir Génie' secrétaire de M. Guizot, sans en re-
^Jj Sjîji r«ne réponse, —puis après être venu à dix
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tumier de procédés semblables, et qu'il passe sa vie
à recevoir des lettres sans y répondre et à donner
des rendez-vous sans s'y trouver. Il ne fait pas même
d'exception pour les députés et les pairs de France,
et nous pourrions citer, entre autres M. Romiguiè-
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dressé à son ancien protégé quinze lettres, sans en
avoir reçu une seule en retour. M. Lesseps devait
donc ne pas faire attention à de semblables bagatel-
les. Il y a des choses et des hf-ntimes qu'il ne faut
pas prendre au sérieux : il est seulement fâcheux
qu'il n'y ait pas assez souvent à en rire.
Toujours est-il que M. Génie a été furieux de l'al-
garade. Il a fait comprendre à M. Guizot que l'inté-
rêt du pays exigeait que M. Adolphe Barrot et non
M. Lesseps fût consul à Alexandrie.
Mais voici que M. Adolphe Barrot, apprenant ce
qui s'est passé, ne veut pas aller sur les brisées de
M. Lesseps 5 en collègue loyal, il déclare retirer une
candidature sur laquelle il n'avait pas compté, par-
ce que M. Guizot s'était engagé envers lui. Si bien
que voilà le ministre obligé de nommer M. Lesseps,
quoiqu'il se.soit engagé envers lui.
Pour comble d'embarras, M. Génie ne veut pas
entendre parler de cette nomination. Il a nettement
signifié qu'il se démettrait, lui, Génie, si M. Lesseps
était choisi. Or, que serait M. Guizot sans M. Génie?
Le flambeau des affaires étrangères est une chan-
delle, et dans cette chandelle M. Guizot est le coton
et M. Génie est le suif.
«Nommez M. Adolphe Barrot, dit M. Génie à M.
Guizot. !
— Il refuse, répond M. Guizot à M. Génie, et
d'ailleurs comment notre politique pourrait-elle se
fier à un diplomate qui a des scrupules de justice et
de loyauté ?
— C'est possible, réplique M. Génie à M. Guizot ;
mais M. Lesseps m'a vertement relevé, sous pré-
texte que j'ai été malhonnête à son égard. Gomment
notre politique pourrait-elle se fier davantage à un
diplomate qui ne sait pas supporter un affront? »
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Quant à moi, je lui conseille, pour sortir d'embarras,
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et de déplacer son Génie.
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VOYAGE DU PÈRE ROSSI,
POUR FAIRE SUITE AU VOYAGE DU JEUNE AECIIAIiSIS.
Genève, 11 octobre 1844.
Genève dormait du sommeil des villes helvétiques
lorsque tout à coup le fouet d'un postillon retentit
sur la route qui vient de France. Oh ! oh ! qu'il était
beau, oh! le postillon du lac Léman !
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qui cours, où vas-tu?—Rechut! » Ainsi parlait le
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Cependant on vit une rosette de ruban rouge qui
se penchait hors de la portière; cette rosette deman-
da une truite saumonnée pour deux, et un savant
qui passait par là reconnut M. Rossi. Le savant le dit
à sa bonne, qui le dit à l'huissier de l'hôtel de ville,
qui le dit au bourgmestre, qui le dit au sénat, qui
le dit au peuple. Le bruit se répandit que M. Rossi
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dier la constitution de la république de Genève. Ge-
nève est flattée dans son amour-propre; le sénat vole
un rôti de chamois pour M. Russi.
Chambéry, 12 octobre.
Dès le matin on a vu trois compagnies et un esca-
dron se ranger en bataille aux portes de la ville.
Chambéry s'est levé comme un seul homme. On an-
nonce que le comte de Gênes va se rendre dans les
murs de Chambéry. Allez, allez, ô jeunes filles !
cueillir des bluets dans les blés ; vous en ferez des
guirlandes pour un prince.
On court, on's'élance, on se précipite...Une voitu-
re arrive au galop ; les échevins s'inclinent, les tam-
bours battent,la musique retentit, la foule applaudit.
Un homme décoré salue par toutes les issues de
son véhicule. Le bourgmestre s'approche un cahier
à la main, il va lire, il regarde... ô désillusion! le
comte de Gênes est M. Rossi.
Turin, 14 octobre.
Les hommes d'État sont à leur poste ; les conseils
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1844
Entstehungsdatum (normiert)
1839 - 1849
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 13.1844, Octobre (No. 274-304), S. 1169
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg