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Le charivari — 13.1844

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Décembre (No. 335-365)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17365#1422
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liE CHARIVARI •

'Un
de.

^1

.jlayeux, qui pleure et se mouche à une fenêtre, aper-
çu Rose et MIle de Cafôtteville ; cette dernière est
lins son cabanon, et RÀe vient faire avec elle un
petit bout de conversaBu ; mais bientôt une sœur
accourt, et la pauvre R™, qui a déjà les yeux gros
de larmes, est encore grondée et emmenée.

'-118!

La Mayeux descend dans la cour et vient auprès
d'Adrienne tailler une petite bavette et confectionner
quelques phrases un peu chouettes ; aussi Àdrienne
de Garotteville est-elle dans l'étonnement à la vue de
tous ces trésors d'intelligence renfermés dans un
aussi vilain coffre.

De somcôté, la-Mayeux s'extasie de rencontrer
tant de bonté jointe à des cheveux si rouges. Bref,
iîes dn"" excellentes créatures deviennent subitement
•laïc pefcto. .pjl^fràcmoiaeîlc de Ca rot te ville
aonne à la- Mayeux un talisman, une bague que cette
denvîere doit remettre à Agricol, qui la portera

chez M. de Mont-
bron, lequel sau-
ra ce que cela si-
gnifie.... Je vou-
drais bien être à
la place de M. de
Montbron !

Après ça, il faut
espérer que nous
arriverons aussi
un jour à connaî-
tre le fin mot de
ce logogriphe.

La Mayeux re-
pleure, se remou-
che et s'esquive
du couvent. A la
porte, elle entend
~5^§>H5iSt^ le sinistre projet
du concierge et du jardinier,qui se proposent de tuer
les vo-
leurs, et
elle court a
avertir W
Dagobert.

le n'a pas
•dit d i x
pas dans

la rue qu'elle se trouve nez à nez avec celui de Dago-
bert suivi de celui de son fils.

C'était un coup du hasard ; mais le hasard fait
les cent coups dans cette histoire, et nos héros sont
Un peu jobards de s'étonner de quelque chose.

Bref , la Mayeux dit au vieux : Les petites filles
sont retrouvées.

—'Bah I fit le vieux...

Et au jeune : « La grande est retrouvée !

— Bah ! fit le jeune*

— Oui ; mais il est imprudent de causer de ces
choses-là dans la rue. Allons sur le boulevard Mont"
Pernasse.

— Mais, dit le vieux, où sont les petites ?

— Dans un couvent...

— Bon! allons les chercher...

— Impossible, elles y sont de force.

— Raison de plus pour les en extraire.

— Mais la loi ?

— Je lui dis zut!

— Mais le commissaire ?

— Je lui dit toutes sortes de choses... aimables.

— Mais comment ferez-vous ?

— Tiens, c'te bêtise ! je frappe, on m'ouvre, j'en-
re, je cherche, je trouve, j'emporte... Ce n'est pas
plus malin que ça...

—■ Mais les religieuses ?

— Les religieuses, ça me connaît; j'en ai enfoncé
des couvens, en Espagne : ça se pratiquait comme
ça...

— Mon père, dit Agricol attendri, je vous res-
pecte infiniment, mais vous raisonnez comme un vé-
ritable serin... Vous frappez; mais on ne vous ou-
vre pas... Que faites-vous ?

— J'enfonce la porte...

— Bien, très bien!... mais les galères? dit la
Mayeux.

Le crime fait la honte et non pas l'ccliafaud !

— C'est vrai, le crime ne fait pas l'échafaud ; je
suis collé... mais...

— Pas de mais !

— Si...

— Pas de scie !... nous nous en passerons ; et Da-
gobert se dirigea vers la porte du couvent.

— Mon père, je m'attache à vos pas ! s'écrie Agri-
col ; et il saisit une basque de l'auteur de ses jours.
Mayeux saisit l'autre. Mais Dagobert, soufflant com-
me une machine à vapeur et tirant de même, les re-
morqua jusqu'à la porte, dont il saisit le marteau...
11 va frapper, quand la bossue lui crie : Arrêtez !
malheureux !

— Quel moyen ? dit Dagobert.

— Prenez cette bague que m'a remise mademoi-
selle de Carotteville, et allez trouver Ms le comte
de Montbron.

— Au fait, dit le vieux, essayons ce moyen bi-
zarre ; il ne peut pas avoir été inventé pour rien.
D'ailleurs mademoiselle de Carotteville n'a fait que
des bêtises jusqu'ici, il y a chance pour qu'elle fasse
autre chose cette fois... La bague me va, je cours la
porter; si je ne rassis pas, nous serons toujours à
temps de risquer les jalères.. A bientôt, rue Brise-
Miche.....i ......

La nuit est revenue, i! tèmps hideux, et la

pauvre bossue, assise et grelottante sur une chaise,
s'était endormie quand le père rentra. Hélas !

Le bon vieux Dagobert

Avait la figure à l'envers.

Pas plus de comte de Montbron que sur la main... Le
moyen de M,lede Carotteville avait fait chou-blanc...
On devait s'y attendre, vu les antécédens de cette ha-
bile praticienne.

Dagobert attend minuit et son fils : minuit pour
faire le coup, et son fils pour l'aider. Voici le fils; il
a essayé de tous les moyens légaux ; il a imploré le
commissaire, supplié les sergens de ville, s'est jeté
aux genoux de la garde municipale, rien n'a réussi...

En ce moment d'embêtement solennel, la porte
pleure sur ses gonds rouillés et l'on voit entrer la
mère Dagobert qui tombe aux pieds de son mari...
On la relève, on la fait asseoir, on la dorlotte, Da-
gobert la câline, et la pauvre vieille raconte mille

horreurs de ces guerdins de jésuites, qui l'ont entor-
tillée et lui ont fait faire un tas de bêtises conscien-
cieuses dont elle se repent de tout son cœur.

Elle narre comme quoi Gabriel s'est fait prêtre
pour lui être agréable, à elle qui ne le désirait pas,
et comme quoi elle le désirait pour faire plaisir à
Gabriel, qui n'en avait pas envie : tout cela par la
faute de ces enragés de jésuites. De causette en cau-
sette, de fil en aiguille, nous apprenons que, par le
plus grand des hasards, Gabriel avait une médaille
comme les petites Simon, que mademoiselle de Ca-
rotteville en avait une autre,-que Couche-tout-nu en
avait une de même, le prince Djelma une aussi, en-
fin que tout le monde en a excepté moi, ce que je
trouve souverainement injuste, car enfin la Provi-
dence m'en devait une comme à tout le monde.

Mais laissons ça, nous y reviendrons ! A bout de
leurs moyens, Dagobert et son fils, qui en étaient
remplis—de moyens —• ne virent rien de mieux que
de risquer les galères.

Dagobertet sonfilssemirantàfaireun monseigneur.

Puis, après s'être embrassés et réciproquement
donné leur bénédiction, ils partirent.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le Juif errant; Complainte constitutionelle en dix volumes.
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1844
Entstehungsdatum (normiert)
1839 - 1849
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Romangestalt
Le juif errant

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 13.1844, Décembre (No. 335-365), S. 1415

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
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