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Le charivari — 15.1846

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Janvier (No. 1-31)
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vera entièrement rebâtie dans son jardin, rien n'y
manquera, pas même l'incription que vous savez.
Quelle surprise ! »

Je quittai cet amant sensible et vertueux en son-
geant au bonheur que M. de Remuzat ne pouvait
manquer d'éprouver le lendemain, et je rentrai dans
mon Paraclet.

Le jour de l'élection de M. de Remuzat, le monu-
ment d'Héloïse et d'Abeilard au Père-Lachaise était
couvert de couronnes d'immortelles déposées à ses
pieds en signe de réjouissance et de bonheur.

quelque argent au plus vite, attendu que les habi-
tans de la capitale des richesses sont si pauvres,
qu'il s'est vu obligé de dépenser en aumônes le peu
d'or qu'il avait emporté de son misérable pays.

Si Mme de G...., femme d'un courtisan, est deve-
nue célèbre, c'est au moins autant par le nombre de
ses liaisons galantes que par sa beauté. Mme de P...
se promenait samedi à l'Opéra, appuyée sur le bras
d'un mulâtre, son premier favori de l'année, mais le
troisième du trimestre. « Espérons, disait tout bas
la naïve Mme E..., que ce gaillard-là sera son Nè-
gre plus ultra ! »

Le girouettisme guizotin fait de plus en plus
école..

Le gros commerce parisien qui naguère régalait
M. Bugeaud à titre de vainqueur du Maroc, s'apprête,

dit-on, maintenant à offrir un banquet aux envoyés j "H BLQNDEL JUSTE-MILIEU,

marocains. Qu'est-ce à dire? Voilà que le fricandeau
se met, comme les opinions, à chanter la palinodie.

On régale tour à tour le et indifféremment vain-
queurs et vaincus, amis et ennemis. Nous avouons
ne pas trop goûter ces éclectismes culinaires.

N'était-ce pas assez d'avoir prouvé au Maroc que
la France est assez riche pour payer sa gloire ? é-
tait-il besoin de démontrer qu'elle est de plus assez
riche pour payer des volailles truffées aux excellen-
ces mauricaudes?

Enfin, il nous semble qu'à cette époque où les bu-
reaux de bienfaisance font de pressans appels à la
charité publique en faveur des milliers de malheu-
reux qui manquent de pain, le gros commerce pari-
sien pourrait peut-être mieux employer sa munifi-
cence gastronomique qu'à bourrer de gâteaux des
représentans barbaresques.

IL Y EH A POUR TOUT LE MONDE,

A Charles X, le 18 juillet A Louis-Philippe, dans

1830, dans un discours l'adresse de ta cham-

à propos de la prise a"Al- bre despairs en 1846.
ger.

« Après avoir déposé aux «Avec vous, Sire,

pieds des autels nos hum- nous nous félicitons de

bles actions de grâces,nous l'état de notre patrie,

devons à S. M. l'hommage Nous en attribuons le

de nos félicitations.1&\ que bienfait à cette politi-

ce roi dont la reconnais- que à la fois salutaire

sance des hommes a éter- et glorieuse qui, après

nisé la mémoire, V. M. dans avoir acquis à Votre

sa haute sagesse a vaincu Majesté la reconnais-

pour le genre humain. La sance des contempo-

Grèce délivrée et l'Afrique rains, honorera à ja-

affranchie sont deux mo- mais la mémoire de vo-

numens impérissables du tre nom. »
règne de S. M. Charles X.»

(M. PORTALIS.) (LE MÊME M. PORTALIS.)

Quand les gens de l'ambassade marocaine sont
partis pour la France, on n'a pas cessé de leur ré-
péter que Paris était la capitale du luxe, de l'opu-
lence et de tous las genres de richesses. Afin de fi-
gurer dignement au milieu d'une population émi-
nemment civilisée, ces hommes à demi barbares a-
vaient cru devoir emporter avec eux tout ce qu'ils
avaient de plus somptueux en fait de garde-robe et
de bijoux.

On devine quelle a dû être leur surprise quand,
en entrant par la barrière d'Enfer dans la capitale
du luxe, ils ont vu les habitans de cette ville opu-
lente beaucoup moins bien vêtus que la plupart des
vagabonds du Maroc.

La première fois qu'ils sont entrés dans une bou-
tique du faubourg Saint-Jacques pour y dépenser
quelque monnaie, ils ont éprouvé un étonnement en-
core bien plus grand en voyant combien deux ou
trois méchantes pièces d'or produisaient d'effet sur
un des riches marchands d'une ville qui passe pour
être si commerçante.

L'ambassadeur du Maroc n'était pas à Paris depuis
une heure, que ce pauvre barbare s'est empressé de
remettre à M. de Rambuteau tout l'or qu'il possé-
dait afin de le faire distribuer aux pauvres. Puis il
a écrit en toute hâte à son empereur de lui envoyer

î

i l'on vous demandait quelle
est l'opinion de nos gouver-
nans touchant les puissances
déchues, je soupçonne que
vous ne chercheriez pas
longtemps votre réponse.
Vous vous rappelleriez —
que M. Soult, après avoir
^ servi Napoléon comme un
demi-dieu en 1812, voulait
le voir fusillé comme un bri-
gand en 1815;—que M. Pas-
quier, après avoir été le très
humble serviteur de l'hom-
me-impérial, mit la main à la corde qui abattit plus
tard sa statue de la colonne Vendôme;—que M. Mac-
kau, après avoir poussé le culte pour la branche
aînée jusqu'à grimper en laquais derrière le caresse
de la duchesse d'Angoulême, a répudié cette maison
proscrite pour se retourner vers la branche cadette
qui lui a donné un ministère... De tous ces exemples,
auxquels on pourrait en ajouter tant d'autres, vous
concluriez que nos gouvernans sont d'insignes goin-
fres, qui aiment tous les pouvoirs debout, fussent-
ils goujats, et qui renient tous les pouvoirs enterrés,
fussent-ils empereurs.
Et vous n'auriez pas tort.
Je dis que vous n'auriez pas tort en général : tou-
tefois il y a une exception, ne fût-ce que pour confir-
mer la règle.

Oui, cette exception existe. 11 est, parmi nos gou-
vernans, un homme fidèle au culte du pouvoir déchu,
un Caton qui n'aime que les causes désespérées, un
de ces grands et rares caractères qui s'attachent de
plus en plus à une fortune à mesure qu'elle dépérit,
—en un mot un franc original.
Il y a mieux : cet homme fait partie du ministère.
Il se nomme Sylvain Dumon.

Il y avait naguère une puissance dont la légitimité
était incontestée : la compagnie des Trois-Ponts.
Elle avait pour Etats les planches de ses ponts, pour
budget le sou que lui donnait sans refus chaque pas-
sant, pour administration civile son buraliste et pour
armée son invalide.

C'était une puissance vivace, en pleine possession
de ses droits et prérogatives. Le gamin, ce grand
contempteur de tous les pouvoirs, la respectait à peu
près ; tout au plus essayait-il de lui glisser un frau-
duleux monaco à la place des loyaux cinq centimes.

Or on n'a jamais ouï dire que M. Dumon se
soit incliné bien bas devant cette puissance, et on ne
l'a pas vu baiser la trace de ses souliers.

Un jour, des rebelles ont attaqué devant les tribu-
naux la légitimité de la puissance des Trois-Ponts,
et par une première décision, les tribunaux ont é-
corné cette légitimité. Dès que ce sceptre-là, comme
on dit vulgairement, a branlé dans le manche, des
symptômes de découragement se sont manifestés
dans les alentours. Le buraliste a empilé ses sous
d'une main consternée, l'invalide a senti fléchir la
discipline, et le gamin s'est permis de dire zut, syl-
labe qui résume la Marseillaise des titis. '

C'est alors qu'a éclaté l'amour de M. Dumon pour
la compagnie des Trois-Ponts. Le fidèle a senti se re-
tremper sa foi dans la persécution dirigée contre son
idole.

Cet amour s'est manifesté-—par les articles de tous
les journaux complaisans,—par le secours du minis-
tère apporté à la compagnie,—par les ratures qu'on
avait chargé la censure de faire de tout ce qu;. rail- j
lait les ponts et leurs sous dans les revues de l'an der-
nier,—enfin dans l'ordre donné au préfet delà Seine
d'élever le plus ridicule des conflits. Bref, la compa-
gnie des Trois-Ponts recevait du ministre Dumon des
preuves d'un intérêt marqué, presque en aussi grand ]
nombre qu'elle recevait du publie des sous égale-
ment marqués.

L'ordonnance du conseil d'état, en renvoyant aux
tribunaux la partie importante du débat, a frappé
au cœur la compagnie des Trois-Ponts... Oh 1 dès ce!
moment la tendresse de M. Dumon pour cette puis-
sance déchue, n'a plus connu de bornes. Pour un j
peu, il aurait dit, comme la devise de l'archevêque :
« Etiamsi omnes, ego non.

On assure que le ministre prépare un travail qui,
soit en accomplissant les formalités sur le défaut
desquelles s'appuie le procès, soit en faisant à la com-
pagnie une concession nouvelle, arrêtera son agonie
et la rendra à la santé. Une friction habilement ad-
ministrée assurerait dans ce corps malade la circu-
lation des gros sous qui menaçait d'être interrom-
pue. Or les gros sous, c'est le sang de ce torse, c'est
la sève de ce tronc.

Vous voyez bien que M- Dumon, au rebours de
ses collègues, aime les puissances lorsqu'elles lom- ;
bent et les idolâtre lorsqu'elles sont à terre. C'est un
véritable courtisan du malheur.

Les esprits incrédules et soupçonneux disent, il
est vrai, que cet enthousiasme pour la compagnie
des Trois-Ponts est venu à M. Dumon, non de son
abnégation et de sa bienveillance désintéressée, mais
mais bien de son gendre, qui est un des gros ac-
tionnaires. En se montrant si tendre, le ministre ne
sacrifierait pas à son respect pour le malheur, mais
à ses égards pour la tirelire de famille. Bref, M. Du-
mon ne serait pas le Blondel d'un nouveau Richard
en commandite, mais un vigilant père de famille
soignant les intérêts de ses enfans.

Mais laissez dire les mauvaises langues , et ne re-
fusez pas pour cela votre admiration à M. Dumon. La j £
vertu est si précieuse qu'il faut la vénérer partout où
elle se trouve et même où elle ne se trouve pas. ""ss

Carillon.

Dans le concert qui faisait partie de la fête donnée
au ministère des affaires étrangères en l'honneur de
l'ambsssadeur du Maroc, on a exécuté l'oratorio de
Haendel intitulé Judas Mnchabêe. Nous concevons
que M. Guizot ait choisi \ mais non Machabée.

— Pour ce concert rarnpmtryon avait, dit-on,
réuni à grands frais les meilleurs chanteurs. Ce n'est
assurément pas la première fois qu'il est arrivé à
M. Guizot de payer des voix fort cher.

— Le ministre aurait bien pu se passer de faire
un appel aux artistes lyriques. Lorsqu'il parle aux
ambassadeurs étrangers, n'est-ce pas absolument
comme s'il chantait ?

— Le concert de M. Guizot a paru produire peu
d'impression sur les auditeurs. Nous n'en sommes
pas surpris, l'étranger est habi ' ' faire aucun
cas de ses notes.

—L'ambassadeur d'Angleterre, ent;°. antrec aa™-
blait ennuyé des plus belles roulades, i
d'indemnités Pritchard aiment mieux
d'une autre façon.

— Le Journal des Débats s'écrie : « Les conserva-
teurs sont maîtres. » Voyez ce que c'est que les ap-
parences! en contemplant jusqu'à ce jour leir atti-
tude vis-à-vis des ministres, nous les eussions pris
pour des valets.

{La suite à lafapa

i
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Un blondel juste-milieu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1846
Entstehungsdatum (normiert)
1841 - 1851
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Harlekin
Initiale

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
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Le charivari, 15.1846, Janvier (No. 1-31), S. 38

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
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