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Le charivari — 15.1846

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Décembre (No. 325-365)
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Ulysse. Il fit luire devaut lui une fausse médaille
or de l'Académie de Dijon ; M. Bignan ne put
empêcher de réciter aussitôt une épître. C'est ainsi
u'il se trahit. M. Bignan a juré qu'il rentrerait à
Abbaye.

Mme de Girardin a lu sa tragédie de Cléopâtre
evant l'auguste aréopage. L'Abbaye a trouvé que
ela ne manquait pas de gaîté.

Courbe la tète, fier Sicambre de comité, reçois ce
[uetu as refusé ; l'Abbaye protège Cléopâtre. C'est
our toi une perle dissoute dans du vinaigre , n'im-
orte, il faut l'avaler. L'Abbaye le veut, l'Abbaye
ordonne. Qui oserait résister à la volonté de tant
le sachems !

UNE MARCHANDISE HORS DE PRIX-

Il faudrait n'avoir pas eu
besoin d'acheter quoi que ce
soit depuis dix ans pour n'a-
voir "pas remarqué un fait
désespérant, à savoir le ren-
chérissement de toutes les
denrées et de tous les objets
généralement quelconques
susceptibles d'être loués ou
vendus.

Tout enchérit avec une
affligeante rapidité. Le bud-
get du gouvernement à bon
marché est le monstrueux
emblème de cet accroissement
Le loyer qu'on payait avant 1830 trois cents fr.,
est coté à six cents francs au moins, depuis le déve-
loppement du bonheur qui semble s'attacher à ce
règne.

Le prix des places au spectacle a presque doublé.
Il faut en dire autant du prix des étoffes et des tis-
;us... excepté, bien entendu, des cachemires.

Les œufs frais ont triplé de valeur et les petits
pains d'un sou valent deux sous. S'il faut en croire
ma cuisinière, le feu est aux légumes, ce qui fait
qu'elle met pour moi le moins souvent possible de
bons légumes au feu.

Sans parier des charges d'avoués,de commissaires-
priseurs, de notaires et autres du même genre qui
comptent aujourd'hui par cent mille francs après a-
voir compté par dix mille. Il en résulte que les .mal*
heureux qui les achètent sont réduits plus, tard à des
mariages ou à des déconfitures, en un mot à des
partis désespérés.

Quand toutes les marchandises suivent cette voie
de progression ascendante dans leur prix, il est tout
naturel de voir enchérir pareillement les suffrages
électoraùx, cette marchandise du commerce consti-
tutionnel.

C'est ce qui n'a pas manqué. Les votes sont main-
tenant hors de prix. Le feu est aux suffrages, comme
aux légumes de ma cuisinière.

Ce qui se passe dans l'arrondissement de Quim-
perlé, nous l'avons raconté hier, est là pour le prou-
verr

Les votes y étaient dans l'origine à un prix raison-
nable, et l'électeur qui venait vendre sa denrée au
marché, s'il trouvait par hasard l'occasion de vendre
aussi son suffrage, ne le faisait pas plus cher qu'un
fromage de trois livres ou une paire de poulets.
Tout au plusacceptait-il en sus un verre de vin,à ti -
tre de pourboire.

Depuis l'article a haussé : l'électeur avait la pré-
tention de tirer de son vote autant que d'une paire
de bœufs ou d'un sac de blé.

Aujourd'hui c'est bien pis : le vote est une pro-
priété qui doit rapporter autant qu'un domaine ou

une forêt; quelques uns même estiment le leur au
taux du capital.

Nous citons encore notre autorité ; c'est toujours
M. de Langle qui, en sa qualité d'ex-sous-préfet et
d'ex-dôputé ministériel, peut être bien informé de ce
qui se passe dans son arrondissement. Yoilà ce qu'en
dit ce témoin parfaitement renseigné :

» Tous les quatre ans, les exigences augmentent
» de la manière la plus déraisonnable, et vous com-
» prendrez sans peine que, lorsque cette industrie
» naissante aura pris racine, il ne sera plus permis
» à un citoyen de prétendre à la députation, s'il ne
» possède une fortune assez considérable pour ras-
» sasier toutes les gueules de cet hydre affamé qui a
» nom corps électoral. »

Et c'est de même partout : moins le suffrage a de
valeur morale, plus il acquiert de valeur marchande.

Comme une pareille hausse est inquiétante pour
l'avenir ! Devant de tels résultats, on se prend à
regretter de ne pouvoir faire, dans la bonne saison
et aux bas cours des provisions de suffrages, comme
on fait des provisions de bois, de sucre, de café,
d'huile et de confitures.

out le monde connaît la fortune colossale de
M. H... C'est, on le sait, un Rothschild au
petit pied, moins le 3 0/0, moins les em-,
prunts, moins le chemin de fer du Nord, moins les
mines de charbon, moins la puissance. M. H... n'a
que des écus, mais beaucoup diront que c'est bien
assez.

Il y a trois semaines, la fantaisie prit à notre Cré-
sus de voyager. Il alla donc à Hombourg avec
son intendant, mais un intendant ami, qui sait tout,
qui dit tout, qui taille et qui rogne. Quelle aubaine
pour la ferme des jeux! deux millions de rente ve-
nant jetter leur monnaie sur ses cartes !

M. H... n'a jamais su jouer qu'à la bataille. Les
croupiers se piquèrent d'honneur : deux millions de
rente ne pouvaient venir les visiter sans perdre quel-
ques billets de banque. L'un d'eux se rendit chez Je
compagnon de voyage de M. H...

« Monsieur l'intendant, la ferme m'a chargé de
vous oOrir 25,000 francs, à condition que votre ami
viendra au jeu. »

La confiance est le charme de l'amitié ; M. H... sa-
vait tout dix minutes après.

« Comment donc ! mon bon, mais je vous ferai ga-
gner votre argent ; la probité l'exige. »

Il vint au jeu, jeta dix, vingt, trente, soixante
mille francs. Quatre heures après, il avait gagné
deux cent cinquante mille francs.

M. H... réalisa et alla se coucher.

L'entrepreneur l'aurait étouffé de caresses. TJn
homme qui gagne le samedi 250,000 fr., en perdra
500,000 le dimanche. C'est logique : le sang-froid
s'égare, la vanité s'en mêle... et la banque prend sa
revanche.

A son réveil, M. H... dit à son intendant :

« Mon très cher, vous êtes un honnête homme ;

je suis bien aise d'avoir joué pour vous obliger...

Faites mettre les chevaux, nous allons en Hollande. »

'l'Saéàtre «lai dynasajas®,

La Protégée sans le savoir, comédie-vaudeville
en un acte, par M. Scribe.

La donnée de cette charmante comédie a beaucoup
d'analogie avec un joli roman (qu'on appellerait au-
jourd'hui une nouvelle, vu sa dimension), de Mme
Riccoboni. Comme Henriette, l'Hélène de M. Scribe
a trouvé un protecteur mystérieux et délicat qui le
compromet sans le vouloir. Mais, plus heureuse que
son aînée, Hélène, dont lord Albert fait acheter très

cher les tableaux les plus médiocres, croit ne devoir
qu'à son talent l'honnête aisance dont elle jouit.

Un ancien ami de la famille fait tout exprès le
voyage de Paris à Londres pour découvrir l'innocente
supercherie et arracher la jeune fille à ses illusions
les plus chères. Voilà bien les amis !

Albert, malgré son rang et sa fortune, ne deman-
derait pas mieux que de rendre à sa protégée l'hon-
neur qu'il ne lui a ravi qu'en apparence; mais il est
(iancé à la fille de lord Dumbar, premier ministre.
Qu'importe! il dira tout à son excellence, qui n'hé-
sitera pas à lui rendre sa parole.

L'imprudent ministre a spéculé sur les chemins
de fer : il a subi des pertes considérables. Le fait est
peu vraisemblable; mais n'oubliez pas que nous
sommes en Angleterre. Chez nous, certains minis -
très spéculent quelquefois, mais ils ne perdent ja-
mais. Demandez plutôt à MM. tels et tels.

Le ministre ruiné, Albert passerait pour un lâche
déserteur s'il renonçait à la main de sa fiancée. Que
deviendra donc Hélène? Elle se résigne à vivre dans
un éternel célibat, ce qui n'est pas très consolant ;
mais la Providence envoie à son secours lord Tres-
silgann, qui a la bonhomie d'enlever miss Àrabelle,
la fiancée d'Albert. Les deux amans peuvent donc
s'épouser sans scrupule, et ils se gardent bien d'y
manquer.

On sait que les ouvrages de M. Scribe, quoique
toujours habilement intrigués, sont faits pour être
entendus mais non racontés. On aurait donc une
idée bien imparfaite de ce nouveau petit chef-d'œu-
vre si on le jugeait d'après notre analyse. L'auteur
y a déployé toute la grâce et le tact exquis qu'on lui
connaît. Pour faire la part de la critique, nous si-
gnalons quelques longueurs et des couplets négli-
gés, contraiiement aux habitudes de M. Scribe.

M. Bressan a joué avec beaucoup de distinction le,
rôle de lord Albert, Mlle Rose Chéri a été constam-
ment digne d'elle-même sous les traits d'Hélène, et;
MM. Numa, Geoffroy et Tisserant ont concouru à
compléter cet ensemble que montre toujours le théâ-
tre du Gymnase, nous citons particulièrement Geof-
roy, qui a été remarquable de naturel et de bonho"
mie dans un rôle excellent mais peu développé.

Carilîm

On annonce que M. Guizot a été indisposé ayant-
hier à la suite de son gala. II. aura fait, sans doute,
des excès de rossbeaf et de plum-pudding pour plaire
à ses convives d'Outre-Manche.

— L'infant don Henrique vient de sceller son a-
postasie par une lettre adressée à la reine, à laquel-
le, dit-il, il baise les pieds. C'est bien bas !

— L'infant don Henrique renie humblement son
passé. Que de princes seraient fondés comme lui à
faire amende honorable !

— Les journaux anglais assurent que l'insurrec-
tion portugaise a des velléités de républicanisme.
Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'une république à boa
marché !

— On fait passer aux étrangers la revue de nos
troupes quand ils viennent nous visiter. Il n'est guère
vraisemblable, en effet, qu'ils aient de longtemps
l'occasion de la passer chez eux.

— La banque de Lisbonne vient d'être autorisée
par un décret royal à augmenter son capital. Reste
à savoir si elle pourra profiter de l'autorisation.
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Titel

Titel/Objekt
Une marchandise hors de prix
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
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Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

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Kommentar
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Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1846
Entstehungsdatum (normiert)
1841 - 1851
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Verkäuferin

Literaturangabe

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Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
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Public Domain Mark 1.0
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Le charivari, 15.1846, Décembre (No. 325-365), S. 1346

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