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Le charivari — 16.1847

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Février (No. 32-59)
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LE CHARIVARI,

Le célèbre embaumeuf fera beaucoup pour , r£_
putation s'il parvient à mettre la mémoire de l\0_
que en bonne odeur.

Une foule de gens portent dès à présent le deu
de Y Epoque : «e sont ses créanciers.

Un surtout le porte plus noir et plus encrêpé que
tous les autres. Et pourtant Y Epoque ne lui doit
rien; c'est au contraire lui qui doit beaucoup à l'É-
poque.

Je veux parler de cet épicier qui vient d'être con-
damné par la police correctionnelle pour s'être servi
de l'Époque en guise de faux poids.

Cet homme avait résolu un difficile problème : il
avait deviné à quoi pouvait servir l'Époque.

Un jour il cherchait dans sa tèU de cupide épicier
un poids quelconque qui, sans paraître apprêté, pût
faire pencher la balance au détriment de l'acheteur
et au bénéfice du vendeur; ce jour-là même l'Épo-
que disait dans son premier-Paris : « Notre feuille
pèse d'un grand poids dans la politique'. »—«Je tiens,
dit l'épicier, mon affaire : l'Epoqite doit aussi peser
d'un grand poids dans ma balance. »

Elle pesait en effet dix-huit grammes.

Ainsi ce journal aux faux prospectus, aux faux di-
videndes, aux faux principes^ était arrivé & servi* de
faux poids.

Instrument de mensonge en commerce Comme en
politique., on )e faisait servir' à fausser la quantité de
la marchandise en tnêmti temps qae l'opinion publi-
que.

Il ne se bornait pas à trompes le lecteur candide
touchant les mérites du cabinet : il trompait aussi le
naïf acheteur touchant l'once de poivre Où la livre
de mélasse qu'an lui pesait.-

Vous comprenez combien l'Epoque ainsi employée
était préciettse- à cet épicier : elle lui représentait cinq
ou six francs par jour, il était k seul à trouver à
l'Époque une si grande valeur.

C'est lui qui, le jour que la Presse lui fut envoyée
à la place de YÉpoqiië,- se plaignit si fort,- au grand
orgueil de M. Granier de Cassagnac. Je le crois bien !
la Presse rte pèse' que douze gr'ailnmes; et c'est six
grammes de mour, éf^iU. fionaît rfar' chaque pesée à
la pratique.'

Le pattvre diable ne peut se consoler $rt trépas de
l'Epoque. Lorsque',- àpl'ès avoir suW ça pëltiè, il vou-
dra recommencer sort honnête corflrtiereè', il faudra
qu'il s'ahortrte au" Jdifinal des Débats, le pliis lourd
des jouriMtx- srtr'vîvaris : il pèse quatorze grammes...
Vous coftïprenèz sa douleur ?

Qwtnt à messieurs les portiers,- ils sont indifférons
à ce' Ce mort YÊMqiie ne tirait pjlrtS' le cordon' de-
puis qu'elle tirait lu iïéfië pât' h qitfeue.-

Je rte' sais pa!s encore quand auront Hêrt les funé-
railles.- On stestrte' qu'elles se feront sans bruit. L'É-
poque n'avait plus de grosse eaïsse : elle fl'avaat plus
même de caisse cf'a'rteune sorte.

Urt épicier, de ee'iix qui se bornent à user de l'É-
poque eorrtrrre eftveîoppe, a déjà composé son épita-
phe : « Graîrtier de Cassaigrta'e riousl'avait donnée,-Gî-
rardrn nous- i'erttève... Que le diable l'emporte ! »

»xk odieuse attaque dont M. Jules Janin
vient d'être l'objet, cause partout une dou-
loureuse surprise et une vive indignation.
Nous sommes les adversaires de M- Janin, nous l'a-
vons plus d'une fois témoigné et nous comptons bien
le prouver encore ; lorsqu'un écriyain courageux, le
prenant corps à corps dans ses antécédens littéraires,
dans ses palinodies politiques, dans ses contradictions
de chaque jour, dans son scepticisme, dans son com-
merce lettré, enfin dans tout ce qui constitue sa vie
publique, a si durement accablé le critique sous le

poids de^sës propres œuvres, nos sympathies ont été
pour l'agresseur qui servait une conviction énergi-
que et qui accomplissait, à ses risques et périls, un
sévère mais consciencieux mandat... Mais lorsque,
sans autre intérêt que celui de faire un bruyant
scandale ou d'ainuserlabadauderie perverse de quel-
les oisifs; oii insulte indignenient fin littérateur,
n1 dâtls les œuvres qu'il publie, ilOli dans les actes
tfû'- ffloiitrë, mais dans ce qtte sa tië prisée a de
Plus itiule; ditiis cë Uttë ses affections de famille but
^.i^ iiivldlabléj oit attire à ltli toutes les sympa-
thies lit&tièles, î|r sa câùSe dëviëiit celle dé la mo-
rale pilhlî^e et dé la digxiité (le la Presse.

Voilà po,v,j(ijjl ndiis ja'igiloiiâ tlitis protestations à
cëllë's qii'çjtlt'^UHliêëS déjà plusieurs journaux et no-
tamment le Uézirrier français, qui a châtié vigou-
reusement ces déplorables excès et ces honteux dé-
vergondages du faux journalisme.

BlLïiOQUET* GBEP DEICOMMERCE BMTAIIÛUE,

! \ Dans le bel
.art duf den-
jtiste, le dif—
[ticîle n'est
fias d'arra-
cher les
J dërits, c'est
dë les rem-
placer , et.

S'^T^' Paris, là vil-

le' féconde, possède datts cette' Spécialité d'étonnans
praticiens. Mais depuis quelque temps la mafi<V,.
mâh'coiâîf- Les d'enté A'Épptfptiiattie et de rhinocéros
dont oit se sert d'hânltudé tîevë'riaïerit jatiries et flas-
ques , et la Gazette des îlHbUnaUcë a charité stîr le
mode lugubre lès plaintes dé pltis d'un râtelier éta-
lant sa misère devant là police .cor'rectio'nneltc. Les
dentistes de la Ie page ne mettaient plus de dents à
leurs clieris j ils se contentaient, Bilboquet l'a dif
dans son sublime laiigagé, de les mettre dedans.

Ùhe situation si perplexe ne pouvait se prolonger.
La perfide Albion, qui use tant de dents à nous les
montrer depuis six mois, devait naturellement cher-
cher à y apporter un rernède.

Et e'ile y est parvenue, par un admirable coup de
commerce... Les Anglais viennent de trouver de nou-
veaux débouchés... dans les bouches.

ils ont inventé l'importation des dents humaines.
Après avoir floué sur les différehs points de l'uni-
vers tous les royaumes, îles, ports, etc., qu'il était
possible d'escamoter,—après avoir fait du négoce Sur
tout, ils se sont aperçus qu'il y avait encore moyen
d'établir un comptoir dans les riiâchoires de iéurs
semblables.

Les sauvages de l'Australie sont connus depuis
longtemps pour avoir des dents magnifiques. Remar-
quant cela, les Anglais ont conçu aussitôt l'idée pa-
triotique d'extirper canines et incisives au bénéfice
des mâchoires européennes.- 11 s'agissait d'un grand
acte d'humanité... et de eirtquante centimes.

Plusieurs1 de ces Pritchards insinuans et persuasifs
dont les vaisseaux britanniques sont toujours abon-
damment pourvus, ont exposé au roi de la contrée
qtte les dents de ses sujets rie lui servaient absolu-
ment à rien, et que s'il les vendait, il acquerrait la
certitude de n'être jamais mordu que par les chiens
enragés. Ce raisonnement plein de logique a touché
le monarque et le contrat a été signé. Pour deux mou-
choirs de couleur, un morceau de miroir ou six petits
couteaux blancs, le roi donne douze dents au choix,
avec la treizième en sus.

Le marché a été loyalement exécuté de part et

--.--_

d'autre. Les indigènes des deux sexes sont co
nés à la bouillie à perpétuité ; mais le roi couse
petites glaces brisées où sa garde édentée se
avec orgueil.

On dit que les Anglais s'arment d'une paire
nailles, d'une pince ou d'un sabre pour pren
vrai son de la marchandise, mais non sansdom^
Votis pensez bien en effet qu'ils ne se soucient poi
d'insuffler de l'éther aux pauvres sauvages dom
extirpent les molaires. Ce serait autant de din^
sur les bénéfices.

Comme on retrouve dans cette opération comm(.
ciale (opération est bien le mot) le cachet de la dt
câtesse et de la sensibilité britanniques !

D'un autre côté, il faut reconnaître qu'à
de la véracité qui a toujours présidé à leurs pronitj.
ses, à leurs discours, à leurs traités, etc., les Anglj
avaient acquis depuis longtemps le droit de se
en arracheurs de dents.

Quoi qu'il en soit, on voit maintenant débarqm
dans le port de Londres de lourdes caisses rerq
de superbes canines enlevées aux Australiens. U
Toirac albionnais s'en approvisionnent au profit
ladies, des lords, des gentlemen édentés, dont le i
telier s'est usé à mordre sur le rosbif.

Les dentistes parisiens commencent à se procurer
des dents australiennes, et déjà il s'en troire ilan-
quelques bouches. Je connais même un officier de
gendarmerie qui, pour peu qu'on l'en prie, iounl
gracieusement et laisse admirer une dent charmante,
laquelle dent a jadis appartenu à une princesse de
sang royal.

Quelle gloire pour l'armée en général et pour l>
gendarmerie en particulier !

En résumé, les Anglais, peu chéris, on le sait
dans les contrées lointaines qu'ils détroussent, on
trouvé là un excellent moyen d'empêcher les indigè-
nes d'avoir une dent contre eux.

epuis le siège de Troie, de vieille mémoire,
|nul événement ne s'est présenté dans le
•monde, égal au bal de lord Normanby. M
bientôt passer pour constant qu'on ne peut y a«
assisté sans être devenu un criminel d'état, de »
que, par un effet contraire, tous ceux qui n'j'J
point paru se trouvent innocens,—innocens cou*
M. Guizot.

Il existait à Venise une loi terrible : tont/rL
qui, n'importe le motif, entrait dans
ambassadeur était puni de mort, test j
Blanche et Montcassin, tragédie dArnaut- •
voyait, au dénouement, Montcassin étrangle H

tie du code de septembre, ce pauvre M. Thiers
[La suite à la 4e
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Cham
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Février (No. 32-59), S. 230

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