LE CHARIVARI.
Les princes orientaux ont laissé au Salon de cette
année une trace de leur passage à Paris.
Ibrahim-Pacha et le bey de Tunis ont voulu prou-
■ ver qu'ils se civilisaient, et malgré la défense de Ma-
homet qui semblait avoir la prévision du daguerréo-
type, tellement il avait instinctivement horreur du
portrait, ils se sont fait peindre de face et en pied.
Le premier personnage est Ibrahim qui, en sa qua-
lité de malade, a tenu à ne poser qu'assis sur un siè-
ge commode.
De plus, il a gardé ses larges pantoufles, une cein-
ture de flanelle et un bonnet à mèche, enfin une
vraie tenue de prince oriental qui est encore sujet à
la colique.
Pour pendant au portrait d'Ibrahim-Pacha nous
trpuvons, toujours dans le Salon-Carré, le portrait
du bey de Tunis qui, en homme bien portant, a tenu
à poser tout droit, avec des moustaches et un bonnet
non moins relevés.
Le sabre seul est très courbé.
Ces portraits nous prouvent clairement que le cos-
tume masculin, tel qu'il est porté à Paris, n'est pas
tout ce qu'il y a de plus laid au monde. La redingote
européenne, modifiée par un tailleur oriental, est
plus cocasse.
Le chapeau Gibus est bien affreux, mais le fez non
Gibus est encore plus désagréable à l'œil.
Il est une critique à adresser au peintre du por-
trait tunisien en question, c'est d'avoir représenté le
bey sous l'apparence d'une espèce de Croquemitaine
ou de Barbe-Bleue, qui est toujours prêt à faire usage
de son grand sabre ; tandis que, par une rare excep-
tion, ce prince africain est un excellent homme qui
n'a laissé que de
Ce n'était pas le pi,.
bey de Tunis, si elle avait eu l'avantage de connaître
ce prince.
Je ne sais à quoi tient la quantité de Judith qui
ont été exposées cette année ; il semblerait que les
peintres se sont donné le mot pour nous représen-
ter des femmes venant de trancher la tête à ce pau-
vre Holopherne.—Si nous devons ces tableaux san-
guinolens à la tragédie tombée au Théâtre-Français,
cela prouve, pour la millième fois, qu'un malheur
n'arrive jamais seul.
La Judith la plus brune de toutes est, sans contre-
dit, celle de M. Ziegler; seulement j'ignore pourquoi
cette femme a été transformée par l'artiste en une
héroïne chinoise,—du moins si j'en crois ses yeux.
Je n'en avais jamais rencontré de semblables que
sur les paravens qui nous arrivent du Céleste-Em-
pire.
Le glaive de Judith est magnifique, elle l'a vrai-
semblablement emprunté à un sapeur d'une des lé-
gions d'Israël.
Cette tête d'Holophernc semble avoir été tranchée
par l'escamoteur Philippe. On ne remarque pas une
seule goutte de sang. Cela fait honneur à la
dextérité de Judith non moins qu'à sa propreté.
Dans les galeries de bois, on retrouve une Judith,
mais celle-là n'est pas une Chinoise : elle ressemble
plutôt à une grisette du quartier-latin venant de
commettre le mauvais, le très mauvais coup de cou-
per le col et même le faux-col de son amant !
Enfin à l'entrée de la grande galerie, nous retom-
bons sur une rereJudith, d'Horace Vernet ; mais
celle-là a travaillé si malproprement que nous re-
nonçons à la reproduire en vignette.
Cet!e jeune fille est couverte de sang, et on la pren-
drait pour une bouchère qui a eu la fantaisie d'égor-
ger un veau, si ce n'était la tête de ce pauvre Holo-
nait de nous montrer le be\( . "nie qu'on aperçoit à moitié fourrée dans le sac-
main ouverte, puisqu'il s'en échaPl. . ^ est un cabas en tapisserie,
largesses. '^u qui doit faire chaque jour le
Pendant que nous en sommes à la. peinture ou. qui fie serait rendu célèbre par
taie, allons faire une station devan, le portrait d'une j 'igres, si ses charmans romans
femme qui aurait volontiers emprunté le sabre du I n'avaieu *n nom populaire.
Il est impossible d'être plus Indien, ni», r
dans le tableau exposé dans le grand salon
plus buffle que les trois personnages qui njj
„ ind sa
Les chasses au loup et au sanglier ne sïgniaen||
rien auprès de ces divertissemens. Autant vaut
sa poudre aux moineaux.
Voyez plutôt ce membre du Jockey'Club de &i
cutta dans une de ses parties de plaisir.
VENDREDI
Bureau de la rédaction et
HUE 1>U CROISSANT,
Trois mois...............
Sis m°is.................
Dn »n...................
tu numéro......
[«nbonnemens datent a
On s'abonne : à Lyon, i
„ rUc si-Dominique; àB
0>. à Marseille, chez
jl^'camoin, libr.; àKou
Ilièrinu «fr'eèW Sans les bi
M cl générales, et chez t
Cham, qui n'est pas Indien, bien qu'il soit tri:
blond, goûte peu cette manière de chasser les tigr
au bâton ; mais il n'en est pas moins vrai que ce ta
bleau est empreint d'une sauvage énergie qui ni
manque pas de charme.
Quant à Méry, il est capable de ne plus y tenir ri
de partir définitivement pour aller faire manger si
canne à des tigres. Ce qui l'arrêtera peut-être, c'est
qu'il ne sait pas monter à cheval sur un buffle sau-
vage.
Dans les manèges de Paris, on oublie générale-
ment de donner aux élèves ces notions si utiles ri
qui sont réellement du domaine de la haute éqiiila-
tion.
En fait de divertissemens européens et peu dange-
reux, parlez-moi de celui qui consiste à aller voit
brûler des lampions le soir des grandes fêtes publi-
ques.
Un artiste a compris qu'une foule de Parisiens se-
raient enchantés d'avoir constamment sous les y»
et en toute saison un portrait de l'Hôtel-de-Ville il-
luminé.
L'effet de cette décoration est réellement magf1'
et à force de soins et de sacrifices nous sommes ar-
rivés à reproduire en gravure sur bois le table»!""
tiorial qui nous représente Y Illumination de
L'ESPAGN
Charivari sont d
M.Biétry et M. Cuti:
lux, et MM. Pasquic
» comparaison, pou
H faut que le Cha
fait pour aller ainsi s
pauvre Espagne dyn
Solution règne sans
du Charivari y font
11 y a quelque tem
taitl'anathème sur h
M des mariages. On
boi'dque d'aller l'en!
de-Ville. Ai Croissant, de le ti
h^ aux bêtes féroi
«Pitaine-général Bre
let> faute d'armée.
Ou songea dès-loi
Pagne qui eurent cet
Suivre judiciairemen
^ <*la se porter p
. e en nantissement
116111 cotisés pour
0Ursi«erpourl'exéc
;!'eanciei's français d
J^ien pu saisir:
uri> entre autres,
> P* l'emprunt r
^et;leût éié*
JJ exter»»ner le
. folle- r ,Ser ur* créai
Cette vignette nous a coûté des sommes , j . ^ette considération
r p
(La suite à un prochain numéro)
..guyi», ---- . — "oiuclclU
mais nous ne regrettons pas notre argent. «cer à ce demie
etl tint .\ î
»C erau
pa est ravivée,
Le gérant, léopold panj«
Imprimerie lange lévy, rue du Crois»
Les princes orientaux ont laissé au Salon de cette
année une trace de leur passage à Paris.
Ibrahim-Pacha et le bey de Tunis ont voulu prou-
■ ver qu'ils se civilisaient, et malgré la défense de Ma-
homet qui semblait avoir la prévision du daguerréo-
type, tellement il avait instinctivement horreur du
portrait, ils se sont fait peindre de face et en pied.
Le premier personnage est Ibrahim qui, en sa qua-
lité de malade, a tenu à ne poser qu'assis sur un siè-
ge commode.
De plus, il a gardé ses larges pantoufles, une cein-
ture de flanelle et un bonnet à mèche, enfin une
vraie tenue de prince oriental qui est encore sujet à
la colique.
Pour pendant au portrait d'Ibrahim-Pacha nous
trpuvons, toujours dans le Salon-Carré, le portrait
du bey de Tunis qui, en homme bien portant, a tenu
à poser tout droit, avec des moustaches et un bonnet
non moins relevés.
Le sabre seul est très courbé.
Ces portraits nous prouvent clairement que le cos-
tume masculin, tel qu'il est porté à Paris, n'est pas
tout ce qu'il y a de plus laid au monde. La redingote
européenne, modifiée par un tailleur oriental, est
plus cocasse.
Le chapeau Gibus est bien affreux, mais le fez non
Gibus est encore plus désagréable à l'œil.
Il est une critique à adresser au peintre du por-
trait tunisien en question, c'est d'avoir représenté le
bey sous l'apparence d'une espèce de Croquemitaine
ou de Barbe-Bleue, qui est toujours prêt à faire usage
de son grand sabre ; tandis que, par une rare excep-
tion, ce prince africain est un excellent homme qui
n'a laissé que de
Ce n'était pas le pi,.
bey de Tunis, si elle avait eu l'avantage de connaître
ce prince.
Je ne sais à quoi tient la quantité de Judith qui
ont été exposées cette année ; il semblerait que les
peintres se sont donné le mot pour nous représen-
ter des femmes venant de trancher la tête à ce pau-
vre Holopherne.—Si nous devons ces tableaux san-
guinolens à la tragédie tombée au Théâtre-Français,
cela prouve, pour la millième fois, qu'un malheur
n'arrive jamais seul.
La Judith la plus brune de toutes est, sans contre-
dit, celle de M. Ziegler; seulement j'ignore pourquoi
cette femme a été transformée par l'artiste en une
héroïne chinoise,—du moins si j'en crois ses yeux.
Je n'en avais jamais rencontré de semblables que
sur les paravens qui nous arrivent du Céleste-Em-
pire.
Le glaive de Judith est magnifique, elle l'a vrai-
semblablement emprunté à un sapeur d'une des lé-
gions d'Israël.
Cette tête d'Holophernc semble avoir été tranchée
par l'escamoteur Philippe. On ne remarque pas une
seule goutte de sang. Cela fait honneur à la
dextérité de Judith non moins qu'à sa propreté.
Dans les galeries de bois, on retrouve une Judith,
mais celle-là n'est pas une Chinoise : elle ressemble
plutôt à une grisette du quartier-latin venant de
commettre le mauvais, le très mauvais coup de cou-
per le col et même le faux-col de son amant !
Enfin à l'entrée de la grande galerie, nous retom-
bons sur une rereJudith, d'Horace Vernet ; mais
celle-là a travaillé si malproprement que nous re-
nonçons à la reproduire en vignette.
Cet!e jeune fille est couverte de sang, et on la pren-
drait pour une bouchère qui a eu la fantaisie d'égor-
ger un veau, si ce n'était la tête de ce pauvre Holo-
nait de nous montrer le be\( . "nie qu'on aperçoit à moitié fourrée dans le sac-
main ouverte, puisqu'il s'en échaPl. . ^ est un cabas en tapisserie,
largesses. '^u qui doit faire chaque jour le
Pendant que nous en sommes à la. peinture ou. qui fie serait rendu célèbre par
taie, allons faire une station devan, le portrait d'une j 'igres, si ses charmans romans
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Il est impossible d'être plus Indien, ni», r
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plus buffle que les trois personnages qui njj
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Les chasses au loup et au sanglier ne sïgniaen||
rien auprès de ces divertissemens. Autant vaut
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VENDREDI
Bureau de la rédaction et
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On s'abonne : à Lyon, i
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jl^'camoin, libr.; àKou
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M cl générales, et chez t
Cham, qui n'est pas Indien, bien qu'il soit tri:
blond, goûte peu cette manière de chasser les tigr
au bâton ; mais il n'en est pas moins vrai que ce ta
bleau est empreint d'une sauvage énergie qui ni
manque pas de charme.
Quant à Méry, il est capable de ne plus y tenir ri
de partir définitivement pour aller faire manger si
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qu'il ne sait pas monter à cheval sur un buffle sau-
vage.
Dans les manèges de Paris, on oublie générale-
ment de donner aux élèves ces notions si utiles ri
qui sont réellement du domaine de la haute éqiiila-
tion.
En fait de divertissemens européens et peu dange-
reux, parlez-moi de celui qui consiste à aller voit
brûler des lampions le soir des grandes fêtes publi-
ques.
Un artiste a compris qu'une foule de Parisiens se-
raient enchantés d'avoir constamment sous les y»
et en toute saison un portrait de l'Hôtel-de-Ville il-
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L'effet de cette décoration est réellement magf1'
et à force de soins et de sacrifices nous sommes ar-
rivés à reproduire en gravure sur bois le table»!""
tiorial qui nous représente Y Illumination de
L'ESPAGN
Charivari sont d
M.Biétry et M. Cuti:
lux, et MM. Pasquic
» comparaison, pou
H faut que le Cha
fait pour aller ainsi s
pauvre Espagne dyn
Solution règne sans
du Charivari y font
11 y a quelque tem
taitl'anathème sur h
M des mariages. On
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de-Ville. Ai Croissant, de le ti
h^ aux bêtes féroi
«Pitaine-général Bre
let> faute d'armée.
Ou songea dès-loi
Pagne qui eurent cet
Suivre judiciairemen
^ <*la se porter p
. e en nantissement
116111 cotisés pour
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mais nous ne regrettons pas notre argent. «cer à ce demie
etl tint .\ î
»C erau
pa est ravivée,
Le gérant, léopold panj«
Imprimerie lange lévy, rue du Crois»
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le salon de 1847 illustré par Cham
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Avril (No. 91-120), S. 360
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg