M. Coulure, l'auteur de la remarquable Orgie
romaine, s'est aussi passé la fantaisie d'un portrait/
mais nous représentant une Parisienne.
Du moins si j'en juge au cachemire pur-Biétry
qui orne ses épaules.
feV —#
Cham, qui est toujours entêté comme un Breton
qu'il n'est pas, m'a soutenu que M. Couture n'avait
eu l'intention que défaire simplement le portrait fi-
dèle du châle en question, et à preuve, il a pris le
croquis ci-dessus pour faire un appel à tous les Fran-
çais.
Il est possible que les Français me donnent tort ;
mais je soutiens non moins brctonnement que je
crois avoir vu une ligure dans le portrait original de
M> Couture ; il y a même plus, je la trouvais jolie.
Que des spectateurs aient perdu la tête en regar-
dant celte dame, cela se concevrait; mais je m'ex-
pliquerais moins que la dame elle-même' en soit ve-
nue là, fût-ce en se contemplant dans son miroir.
Ce diable de Cham ne respecte rien, et voici qu'il
trouve à redire même aux charmantes études de
femme de Vidal.
Décidément je ne mènerai plus Cham au Salon.
Il est vrai que si je le laisse y aller tout seul, ce sera
probablement encore pire. Il serait capable alors de
parodier jusqu'aux conservateurs du Musée qui se
promènent gravement avec un habit rouge et un
grand chapeau à cornes.
Quoi qu'en dise Cham, j'aime beaucoup la Dame
à la pèche et je lui donnerais volontiers la pomme.
Quant à sa voisine, je ne comprends pas qu'elle ait
tellement l'air de se désoler en étant aussi jolie.
Car enfin rien ne lui manque, hormis peut-être
une chemise.
Mais bah ! les chemises ne font pas le bonheur,
quoi qu'en dise M. Longueville, breveté sans garan-
tie du gouvernement.
Pendant dix ans le gouvernement a eu la faiblesse
de laisser croire qu'il garantissait les chemises de Mi
Longueville.
Un des grands meonvétiiens des expdsiWhis de
portraits daiispr galerie, du Louvre, c'est la circons»
pection à laquWe on est obligé quanti on contemple
toutes ces têtes jjj&s, pù^iiojns,,drôlatiques.
Il faut avoir bien "soin-dé'" retenir sa langue quand
on passe devant une de ces loiles, car presque tou-
jours non loin du portrait se tient le portraituré.
Rien n'est désagréable comme de s'écrier : Dieu
quelle affreuse boule ! puis, en se retournant, de se
trouver nez à nez avec la têle que l'on vient de qua-
fier de boule.
Pour mon complexe me suis trouvé trois fois dans
cette affreuse position sociale. Aussi maintenant je
ne dis plus mon opinion sur tel ou tel portrait que
lorsque je me trouve tout seul au milieu de la cour
du Louvre, et encore très loin du factionnaire de la
garde nationale. En m'entendant m'écrier : « Dieu
quelle affreuse boule ! » il pourrait croire aussi que
je veux parler de lui.
Une autre position fort désagréable au Salon,
c'est de se trouver derrière l'un de ces amateurs de
peinture qui ne s'imaginent bien voir un tableau
qu'en fermant les yeux à demi et en se reculant de
trois ou quatre pas, sauf à vous écraser les pieds.
Vous me direz que cela aplatit les cors, mais ce
procédé n'a pas l'approbation de M. Gervais, pédi-
cure assermenté près les cours et tribunaux.
Les gens qui ne peuvent bien examiner un ta-
bleau qu'en faisant dix pas en arrière, sont très gê-
nés lorsqu'ils vont examiner les portraits en minia-
ture qui, depuis un temps immémorial, ont le privi-
lège d'être exposés dans les embrasures des fenêtres.
Puisque nous parlons miniature, rendons justice
en passant aux admirables productions de Mme de
Mirbeî et remercions-la d'avoir formé des élèves qui
soutiendront dignement la gloire de son école. Parmi
eux brille, au premier rang, M. de Pornmairac qui a
exposé, cette année, plusieurs miniatures qui ne lais-
sent rien à désirer, —■ parmi ces portraits se trouve
celui de Dantan jeune.
L'an dernier, une multitude d'acteurs, dont énor-
mément d'actrices, s'étaient donné la satisfaction de
poser au Salon.
Je nie rappelle surtout avec un vif sentiment de
satisfaction M. Grassot en gentilhomme campagnard,
tel qu'auront le plaisir de l'admirer les habitans de
Nanterre ou de Nogent, quand il se sera retiré du
théâtre avec vingt-cinq mille livres de rente.
Je n'ajoute pas bonnes, parce que cela va sans
dire : toutes les fois qu'on jouit de vingt-cinq mille
livres de rentes, elles sont non seulement bonnes,
mais même excellentes.
Jusqu'à ce jour, je n'ai pas encore entendu par-
ler de vihgt^cinq mauvaises mille livres de renie»
Celte locution ne serait admissible que si elles pro-
venaient d'un travail de faux monnoyeur.
En 1817, un seul acteur a offert ses traits à l'ad-
miration d'un public idolâtre, c'est Levasson
J;avOue ne l'avoir pas trouvé très ressemblant.
Par exemple, un monsieur placé à mes côtés'„■
certifié que la robe de chambre de l'artiste était fra'
pante de vérité, c'était probablement son tailleur '
Cette robe de chambre à la propriétaire indi i
^ez-vouslestabl
; .ableaux tels qu
Sais Mutin»*»
edefeuetdasp
t veux vous condun
fnnenature plus ano
ffidede sa musique,
chez Levassor, comme chez Grassot, une arrière
pensée de vouloir finir en millionnaire. Tous les
goûts sont dans la nature, et celui-là n'a rien de dé-
pravé.
Leva-ssor qui, probablement aspire à l'honneur
s'entourer de l'écharpe municipale, à l'instar de 31
•Marty, n'a pas voulu poser dans son costume f
d'étudiant balochard.
Un homme qui peut un jour couronner des rosiè-
res doit laisser ignorer à toute sa commune qu'
dansait la polka!
On m'a certifié que Biard avait exposé cette an-
née, comme toujours, d'amusans tableaux qui ont le
privilège de plaire beaucoup aux Parisiens en f
ral et aux filous en particulier.
Depuis,que j'ai payé ma curiosité d'un mouchoir
et d'une bourse, je me prive du plaisir d'aller regar-
der les tableaux de Biard, nies moyens ne nie per-
mettant pas ce coûteux divertissement.
Je ne vois plus les tableaux de Biard qu'à unedi:
tance de cinquante pas; mais, du reste, cela n
m'empêche pas de rire de confiance, à l'instar de3a
plupart des autres bons bourgeois qui s'en donnent
cœur joie, dès qu'on leur dit qu'ils entrent dansk
galerie où se trouve une charge de Biard.
Ce qui fait que, il y a sept à huit ans, les mêmes
bourgeois se tenaient les côtes devant la veuve du
Malabar qui se brûlait très sérieusement sur le v
cher de son époux. Le tableau était signé Biard;
suffisait au bourgeois.
Voilà les inconvéniens de la réputation.
Je parie que si Cham se mettait à exposer P
mirables études académiques, qu'il pein' w
de conscience, pour faire de grands tableaux
gieux qu'il destine à la cathédrale d'Amiens, onP
sisterait à trouver toutes ces figures très drôle»-
d'oranger de Grasse t
comme le roi Saûl so
entendant jouer sur t
de Fualdès.
Chacun sait que c<
de j c'est sur ce rhytu
mère chantait ses rar
plu à qualifier de pc
Pendant que nous
feux anciens, jetto.
dien un coup d'œil <
mêlant, si vous y tei
Admirez avec quel
ardent, car nous n'ei
ictnplc une bergère r
après avoir préalable
' Comme c'est bien
Le berger s'écrie :
A moins pourtant
»mme elle ronfle ! >:
* dernière versio
1L
L'ai>née 1847 n'a,
m, ameaux qui *
?>« l'an demie,
, f Prêchai Buge;
tes Sde*e rejeter
J"*** de peu
L'fP^eBellang
PS du Petit capor
romaine, s'est aussi passé la fantaisie d'un portrait/
mais nous représentant une Parisienne.
Du moins si j'en juge au cachemire pur-Biétry
qui orne ses épaules.
feV —#
Cham, qui est toujours entêté comme un Breton
qu'il n'est pas, m'a soutenu que M. Couture n'avait
eu l'intention que défaire simplement le portrait fi-
dèle du châle en question, et à preuve, il a pris le
croquis ci-dessus pour faire un appel à tous les Fran-
çais.
Il est possible que les Français me donnent tort ;
mais je soutiens non moins brctonnement que je
crois avoir vu une ligure dans le portrait original de
M> Couture ; il y a même plus, je la trouvais jolie.
Que des spectateurs aient perdu la tête en regar-
dant celte dame, cela se concevrait; mais je m'ex-
pliquerais moins que la dame elle-même' en soit ve-
nue là, fût-ce en se contemplant dans son miroir.
Ce diable de Cham ne respecte rien, et voici qu'il
trouve à redire même aux charmantes études de
femme de Vidal.
Décidément je ne mènerai plus Cham au Salon.
Il est vrai que si je le laisse y aller tout seul, ce sera
probablement encore pire. Il serait capable alors de
parodier jusqu'aux conservateurs du Musée qui se
promènent gravement avec un habit rouge et un
grand chapeau à cornes.
Quoi qu'en dise Cham, j'aime beaucoup la Dame
à la pèche et je lui donnerais volontiers la pomme.
Quant à sa voisine, je ne comprends pas qu'elle ait
tellement l'air de se désoler en étant aussi jolie.
Car enfin rien ne lui manque, hormis peut-être
une chemise.
Mais bah ! les chemises ne font pas le bonheur,
quoi qu'en dise M. Longueville, breveté sans garan-
tie du gouvernement.
Pendant dix ans le gouvernement a eu la faiblesse
de laisser croire qu'il garantissait les chemises de Mi
Longueville.
Un des grands meonvétiiens des expdsiWhis de
portraits daiispr galerie, du Louvre, c'est la circons»
pection à laquWe on est obligé quanti on contemple
toutes ces têtes jjj&s, pù^iiojns,,drôlatiques.
Il faut avoir bien "soin-dé'" retenir sa langue quand
on passe devant une de ces loiles, car presque tou-
jours non loin du portrait se tient le portraituré.
Rien n'est désagréable comme de s'écrier : Dieu
quelle affreuse boule ! puis, en se retournant, de se
trouver nez à nez avec la têle que l'on vient de qua-
fier de boule.
Pour mon complexe me suis trouvé trois fois dans
cette affreuse position sociale. Aussi maintenant je
ne dis plus mon opinion sur tel ou tel portrait que
lorsque je me trouve tout seul au milieu de la cour
du Louvre, et encore très loin du factionnaire de la
garde nationale. En m'entendant m'écrier : « Dieu
quelle affreuse boule ! » il pourrait croire aussi que
je veux parler de lui.
Une autre position fort désagréable au Salon,
c'est de se trouver derrière l'un de ces amateurs de
peinture qui ne s'imaginent bien voir un tableau
qu'en fermant les yeux à demi et en se reculant de
trois ou quatre pas, sauf à vous écraser les pieds.
Vous me direz que cela aplatit les cors, mais ce
procédé n'a pas l'approbation de M. Gervais, pédi-
cure assermenté près les cours et tribunaux.
Les gens qui ne peuvent bien examiner un ta-
bleau qu'en faisant dix pas en arrière, sont très gê-
nés lorsqu'ils vont examiner les portraits en minia-
ture qui, depuis un temps immémorial, ont le privi-
lège d'être exposés dans les embrasures des fenêtres.
Puisque nous parlons miniature, rendons justice
en passant aux admirables productions de Mme de
Mirbeî et remercions-la d'avoir formé des élèves qui
soutiendront dignement la gloire de son école. Parmi
eux brille, au premier rang, M. de Pornmairac qui a
exposé, cette année, plusieurs miniatures qui ne lais-
sent rien à désirer, —■ parmi ces portraits se trouve
celui de Dantan jeune.
L'an dernier, une multitude d'acteurs, dont énor-
mément d'actrices, s'étaient donné la satisfaction de
poser au Salon.
Je nie rappelle surtout avec un vif sentiment de
satisfaction M. Grassot en gentilhomme campagnard,
tel qu'auront le plaisir de l'admirer les habitans de
Nanterre ou de Nogent, quand il se sera retiré du
théâtre avec vingt-cinq mille livres de rente.
Je n'ajoute pas bonnes, parce que cela va sans
dire : toutes les fois qu'on jouit de vingt-cinq mille
livres de rentes, elles sont non seulement bonnes,
mais même excellentes.
Jusqu'à ce jour, je n'ai pas encore entendu par-
ler de vihgt^cinq mauvaises mille livres de renie»
Celte locution ne serait admissible que si elles pro-
venaient d'un travail de faux monnoyeur.
En 1817, un seul acteur a offert ses traits à l'ad-
miration d'un public idolâtre, c'est Levasson
J;avOue ne l'avoir pas trouvé très ressemblant.
Par exemple, un monsieur placé à mes côtés'„■
certifié que la robe de chambre de l'artiste était fra'
pante de vérité, c'était probablement son tailleur '
Cette robe de chambre à la propriétaire indi i
^ez-vouslestabl
; .ableaux tels qu
Sais Mutin»*»
edefeuetdasp
t veux vous condun
fnnenature plus ano
ffidede sa musique,
chez Levassor, comme chez Grassot, une arrière
pensée de vouloir finir en millionnaire. Tous les
goûts sont dans la nature, et celui-là n'a rien de dé-
pravé.
Leva-ssor qui, probablement aspire à l'honneur
s'entourer de l'écharpe municipale, à l'instar de 31
•Marty, n'a pas voulu poser dans son costume f
d'étudiant balochard.
Un homme qui peut un jour couronner des rosiè-
res doit laisser ignorer à toute sa commune qu'
dansait la polka!
On m'a certifié que Biard avait exposé cette an-
née, comme toujours, d'amusans tableaux qui ont le
privilège de plaire beaucoup aux Parisiens en f
ral et aux filous en particulier.
Depuis,que j'ai payé ma curiosité d'un mouchoir
et d'une bourse, je me prive du plaisir d'aller regar-
der les tableaux de Biard, nies moyens ne nie per-
mettant pas ce coûteux divertissement.
Je ne vois plus les tableaux de Biard qu'à unedi:
tance de cinquante pas; mais, du reste, cela n
m'empêche pas de rire de confiance, à l'instar de3a
plupart des autres bons bourgeois qui s'en donnent
cœur joie, dès qu'on leur dit qu'ils entrent dansk
galerie où se trouve une charge de Biard.
Ce qui fait que, il y a sept à huit ans, les mêmes
bourgeois se tenaient les côtes devant la veuve du
Malabar qui se brûlait très sérieusement sur le v
cher de son époux. Le tableau était signé Biard;
suffisait au bourgeois.
Voilà les inconvéniens de la réputation.
Je parie que si Cham se mettait à exposer P
mirables études académiques, qu'il pein' w
de conscience, pour faire de grands tableaux
gieux qu'il destine à la cathédrale d'Amiens, onP
sisterait à trouver toutes ces figures très drôle»-
d'oranger de Grasse t
comme le roi Saûl so
entendant jouer sur t
de Fualdès.
Chacun sait que c<
de j c'est sur ce rhytu
mère chantait ses rar
plu à qualifier de pc
Pendant que nous
feux anciens, jetto.
dien un coup d'œil <
mêlant, si vous y tei
Admirez avec quel
ardent, car nous n'ei
ictnplc une bergère r
après avoir préalable
' Comme c'est bien
Le berger s'écrie :
A moins pourtant
»mme elle ronfle ! >:
* dernière versio
1L
L'ai>née 1847 n'a,
m, ameaux qui *
?>« l'an demie,
, f Prêchai Buge;
tes Sde*e rejeter
J"*** de peu
L'fP^eBellang
PS du Petit capor
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le salon de 1847 illustré par Cham. (Suite et fin.)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Avril (No. 91-120), S. 386
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg