Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LE CiiAaiYAËi.

certain que la Lune priera le Soleil de nous griller.

C'est un service qui peut se demander de planète
à planète.

L'influence de cette chaleur, que je n'ose plus
qualifier de bienfaisante, a opéré des prodiges de vé-
gétation.

Hier, les arbres du boulevard n'avaient pas l'om-
bre de feuilles, et ce matin ils étaient déjà couverts
de hannetons.

Ce qui me donne lieu de croire que la verdure ne
tardera pas à arriver.

A moins que les coléoptères voraces ne l'aient déjà
complètement dévorée pendant la nuit. Les hanne-
tons sont capables de tout, et, tôt ou tard, on suivra
le conseil que j'ai donné déjà maintes fois au gouver-
nement : celui d'employer la garde nationale à les
détruire,

Au lieu d'être tenu à faire par année six jours de
garde, chaque citoyen sera tarifé à six boisseaux de
hannetons.

Jusqu'à présent, M. Romieu seul est de mon avis;
mais tous les hommes sensés et même les préfets
finiront par appuyer ma pétition.

Je suis étonné, du reste, qu'une foule de hauts di-
gnitaires ne soient pas, comme moi, ennemis décla-
rés de ces coléoptères : leurs nerfs doivent être agacés
lorsqu'ils entendent chanter : «Hanneton, vole, vole,
vole. »

Assez souvent ils doivent même prendre cela pour
une personnalité qui va directement à leur adresse,
car de nos jours ce n'est pas seulement le hanneton
qu vole, vole, vole !

Ce brusque changement de température n'a pas
seulement influé d'une façon déplorable sur le déve-
loppement de ces peti tes bêtes : il est cause que les
fruitières vendent les asperges à un prix plus fabu-
leux encore que ces jours derniers.

] Tant qu'il faisait froid les légumes coûtaient cher
parce qu'ils poussaient difficilement, et voici qu'en
douze heures les asperges ont trop poussé. Elles ont
tourné à la canne à sucre ; on ne peut plus les utili-
ser que comme bambous, et quels bambous !

Décidément, je commence déjà à avoir trop chaud
et je demande formellement à l'ingénieur Chevallier
qu'il me ramène à deux degrés au-dessus de zéro.

Quant aux hannetons, ma foi, tant pis ! chacun
pour soi, ils s'arrangeront comme ils pourront ! g Duchàtel vient d'interdire la représentation

d'une pièce intitulée la Corruption.

LE BILAN DE LA CORRUPTION.

On n'a pas oublié encore
le honteux retentissement
du procès Gisquet... un des
premiers magistrats de la
capitale, le préfet de police,
convaincu d'abuser de ses
fonctions en les faisant ser-
vir à des tripotages d'argent,
et accusé par l'organe du
If^-gS ministère public, de man-
quer du sens moral !
Et le procès Hourdequin
qui nous a montré un éminent administrateur trafi-
quant de ses fonctions et s'enivrant de pots-de-vin !

A ces scandales d'un passé retentissant encore
viennent se joindre les scandales multipliés du pré-
sent;

Les chantiers de la marine dans lesquels il entre
beaucoup plus de madriers qu'il n'en sort, et où le
désordre fait flèche de tout bois ;

Le procès de Rochefort et ses cyniques spoliations;

L'affaire Bénier, qui accuse si gravement la comp-
tabilité de la guerre, et à propos de laquelle l'enquête
administrative a découvert des manœuvres qui ont
déjà fait destituer un député fonctionnaire pour
défaut de surveillance : ce député doit, dit-on, à son
tour révéler d'autres'scandales ;

La Bibliothèque royale où se passent des faits con-
signés dans un rapport officiel et qui, au dire même
du ministre, pourraient conduire leurs auteurs aux
galères ;

L'affaire Drouillard, qui montre un collège élec-
toral transformé en marché aux bestiaux par l'argent
d'un banquier conservateur ;

L'affaire Boutmy, où le verdict du jury n'a pu ef-
facer les hideuses révélations de l'enquête ;

Le procès de M, Despans-Cubières, —un pair de
pair de France, ex-ministre, déclarant que le gouver-
nement est dans des mains avides et corrompues, et
qui,pour avoir une concession de mines, il faut ache-
ter un ministre, qu'il est en marché pour cela,etc,—
enfin ce pair de France, ex-ministre, accusé de cor-
ruption et même d'escroquerie devant la cour des
pair;

Tous les scandales de même nature qui bouillon-
nent dans le mystère des bureaux et qui semblent
n'attendre que cette occasion pour éclater au grand
jour...

Voilà le bilan de pureté et de moralité de la situa-
tion présente. Rapprochez ce total d'intégrité des
progrès constans du déficit et de l'état désastreux de
nos finances, et vous verrez comment a été accomplie,
ainsi que tant d'autres, cette promesse de juillet :
« L'économie et la probité dirigeront les affaires. »

Or c'est au moment même où tant de scandales
suent par tous les pores de l'administration que la
cour de cassation, en maintenant dans la jurispru-
dence, contrairement à l'avis de son procureur gé-
néral, la compétence des tribunaux civils en matière
de diffamation contre les fonctionnaires, vient entra-
ver l'action de la Presse, le seul flambeau qui éclaire
les turpitudes de ce genre, le ministère-public de ces
crimes sociaux.

N'importe! la morale publique se venge tôt ou
tard, et si boiteuse que soit la justice nationale, elle
parvient toujours à atteindre ces coupables dont la
fuite est, du reste, attardée par le poids de l'argent
volé.

N'est-ce pas une preuve nouvelle du mal qV
ronge? Une administration pure songerait-elle à M
gner des regards le tableau de la corruption? ^
dirait avec raison : « En quoi cela me regarde-t-fl;
Mais on sait où le bât blesse, et l'on s'empresse d'
pliquer la maxime résumée dans le proverbe •
ne faut pas parler de corde dans la maison
pendu. »

C'est par la même raison sans doute que, danst

Course à l'héritage de M. Viennet, qui obtient gj

succès de satire, la censure a rayé ces deux vers • i

.....Les distributeurs des emplois et des grâces

Protègent leurs parens et les gorgent de places.

Qu'en aurait dit M. Lacave-Laplagne?

Et cet autre vers qu'a aussi supprimé la censure

Ces poitrines sans coeur qu'on chamarre de croix.

Cela tombait bien mal aux environs du 1er mai,

epuis que la cour d'assises de la Creuse
(renvoyé acquitté M. Boutmy, les accusé
Iqu'elle condamne lui jettent à la face eg
mots sinistres : « On nous condamne parce quen
sommes pauvres ; on nous acquitterait, si nous éti
riches comme M. Boutmy. »

Il n'est pas besoin de prouver que la pauvreté
ces accusés n'est pour rien dans leur condamnation;
mais ce doute en l'impartialité de la justice est l'm
des résultats, on pourrait dire une des expiations Je
l'étrange acquittement du trafiquant éligible dePon<
tarion.

On ne parle aujourd'hui que de grande pol#j
de grands ministres, etc. Il n'y a pourtant de ri-
ment grand que le budget.

à

A corruption déborde, et c'est pourquoi M.

— On nous apprend que l'eau manque
Eh quoi! la prospérité toujours croissante ne "(
laissera pas même de l'eau à boire?

— Vous me direz que nous avons toujoui-
Grande politique pour faire de l'eau claire.

—Quoi qu'il en soit, cette suppression aqli^
arrive d'autant plus mal en ce moment ql
gouvernans auraient plus que jamais besoin
les obligeât à mettre de l'eau dans leur vin;
Image description

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Grandville
Daumier, Honoré
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Mai (No. 121-151), S. 514

Beziehungen

Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
Annotationen