hommes et tous les actes de la Grande politique a-
boutissent directement ou indirectement aux tribu-
bunaux. Des héros du Juste-Milieu le Palais-de-
Justice est le véritable temple de mémoire.
Juste retour des choses d'ici-bas ! L'axiome évan-
gélique en reçoit une confirmation éclatante. Qui a
plus abusé des procès que le Juste-Milieu? Procès à
la presse, procès aux associations, procès aux opi-
nions, procès partout et toujours... Eh bien, les pro-
cès lui retombent aujourd'hui sur le nez... Celui qui
se sert du Palais-de-Justice périra par le Palais-de-
Justice.
Dans la Gazette des Tribunaux de ce matin se
trouve le compte rendu détaillé d'un assez sot pro-
cès fait par un graveur anglais à M. Vatout, procès
qui s'est vidé devant la ïXa chambre du tribunal ci-
vil de la Seine. Dans ce procès gît une petite spécu-
lation qui, pour n'avoir pas à beaucoup près les pro-
portions des spéculations Gubière et des trafics Épo-
que, ne mérite pas moins de figurer dans les fastes
de ce glorieux temps. Gela ne sent certes ni le crime
ni même le délit ; mais il s'en dégage un parfum de
brocantage bien digne de mêler ses émanations aux
odeurs suaves qui s'échappent du bouquet de fleurs
d'oranger de la Grande politique.
M. Vatout avait promis de concourir, comme au-
tour du texte, à la publication des Illustrations du
château d'Eu, entreprise par un graveur anglais. Dans
le procès, ce graveur reproche à M. Vatout l'exhor-
bitance de ses prétentions, et le caractère léonin du
traité qu'il lui a imposé : hâtons-ncus de dire que
cette accusation n'est rien moins que justifiée ; au
moment où nous accusons M. Vatout d'un tort grave,
nous devons constater impartialement que, dans la
transaction conclue, M. Vatout n'a rien demandé que
de légitime et même, vu le travail et sa position per-
sonnelle, rien que de modéré. Là n'est point le mal;
mais patience ! nous allons le trouver ailleurs.
Au nombre des gravures exécutées pour le livre
se trouvait un portrait de Louis-Philippe. M. Vatout
eut l'idée d'une spéculation spéciale à cette gravure,
et l'avocat du graveur, M. Paillard de Villeneuve, le
dit en propres termes, il la proposa. Il s'agissait de
vendre ce portrait à toutes les communes de France ;
« M, Vatout (nous citons textuellement les paroles de
» l'avocat) se faisait fort à!obtenir de M. le ministre
» de l'intérieur une circulaire qui inviterait les
» maires à faire cette acquisition... M. Vatout de-
» vait avoir un franc par portrait vendu !!! »
La spéculation fut tentée, et, quelques jours après,
M. Vatout transmit au graveur le modèle suivant
d'une lettre que ce dernier devait écrire aux maires.
« Monsieur le maire,
» Le portrait du roi n'existe dans presque aucune des mai-
ries de France, où le buste de S. M. qui se trouve dans quel-
qnes unes, est exposé par sa fragilité à se briser ou à se dé-
grader trop facilement.Cet état de choses m'a inspiré la pensée
de faire graver et encadrer un portrait du roi, remarquable
autant par la ressemblance que par l'élégance du travail.
» Monsieur le ministre de l'intérieur, dont j'ai l'honneur
de joindre ici la lettre, a vivement applaudi à celte idée.
J'espère donc, monsieur le maire, que vous voudrez bien faire
pour la commune que vous administrez l'acquisition du por-
trait en pied du roi, qui, gravé et encadré, sera de la valeur
modérée de \ 2 fr.
» Je vous serai obligé, monsieur le maire, de vouloir bien
me faire connaître vos intentions à cet égard. »
En lui transmettant ce modèle de prospectus mar-
chand, M. Vatout écrivait au graveur :
« Mon cher monsieur,
» Je vous envoie : 1° une lettre pour M. Aubernon, préfet
de Versailles; 2° un modèle pour la lettre à adresser aux mai-
res en y joignant la lettre de M. le ministre de l'intérieur.
»Je vous enverrai des lettres pour les préfets au fur et
à mesure que vous étendrez les envois dans les autres dépar-
temeus. »
Comme c'est édifiant !
M. Vatout, pour faire mousser (expression mo-
derne) une affaire dans ^quelle g est pécuniaire-
HARIVARI. -
ment iripl^sèB^^^^fiL influence de bibliothé-
caire dijanP^^^^ffl^jir le ministre de l'inté-
rieur. ^^^^^f^W^pJac par exemplaire, je me
fais fort «Ift^pè^rS^ lettre du ministre qui pous-
sera à la veme^ët ftîê fera recueillir le plus de francs
possible.»
Un franc ! cela vaut bien la peine d'extirper une
lettre à M. Duchâtel ! Pour moitié moins, Bilboquet
extirpait une molaire au fils Ducantal... Il ne s'agis-
sait que de cinquante centimes.
Et le ministre ! quel digne rôle il joue dans cette
exploitation !
Ou, ce qui est probable, il ne connaissait pas l'in-
térêt qu'avait M. Vatout à cette vente de portraits,
et il applaudissait vivement à l'idée par amour de
l'art. En ce cas, sa lettre était une sorte d'asticot dont
les associés Vatout et compagnie se servaient pour
pêcher des douze francs dans l'étang des mairies.
C'est bien humiliant'pour un .ministre !
Ou,'ce qui est moins vraisemblable, il savait que
M, Vatout avait une remise sur les portraits vendus.
Et en ce cas, lorsqu'il applaudissait vivement à
l'idée, c'était un moyen de battre la grosse caisse
pour appeler les maires chalands autour de la bouti-
que. M. Duchâtel n'était autre chose, dans cette hy-
pothèse, qu'une sorte de compère de la maison Va-
tout et compagnie, et sa lettre faisait l'article pour le
placement de la marchandise.
Encore une fois> au milieu, des péchés mortels qui
fourmillent autour de nous,, ceci n'est qu'un péché
véniel ; mais il est bon à sjgnaler. C'est un assez joli
vaudeville après■ le■ gros mélodrame.
Dans, la grande distribution des prix de mora-
lité et de dignité gouvernementales, Y appui inté-
ressé prétendu acheté au sein du conseil, au prix
de billets de banque, est digne du premier prix;
mais ce petit commerce de gravures, pour lequel
un bibliothécaire du roi, député, qui a un franc
par exemplaire ),, obtient l'aide et la reeomman- }
dation d'une lettre complaisante du ministre de l'in-
térieur, mérite bien un accessit.
'e bruit courait, aujourd'hui, à la chambre,
të^qu'un des personnages dont le nom est re-
"venu souvent dans l'instruction du procès
Cubière, doit figurer comme accusé dans le débat.
Nous enregistrons ce bruit, mais sans le garantir.
LE < JARDIN DU LUXEMBOURG,
et
LA VEUVE AU CITYSE.
Tous les
mercredis
soir, à sept
heures, dans
Ile jardin du
Luxem-
bourg , la
musique du
72e de ligne
vient don-
ner à Mme
la duchesse Decazes une sérénade dont prennent leur
part tous les habitans du quartier. Ce jour-là, l'étu-
diant se fait dilettante, et les illustrations chorégra-
phiques de la Chaumière jouent à la dame comme
il faut.
Rien de charmant, du reste, comme le Luxem-
bourg dans cette saison.». Le feuillage des grands
arbres des allées s'arrondit en voûtes d'un vert opa->
que, et dans les parterres et les plates-bandes, les
fleurs et les arbustes luttent d'arômes et de couleurs
étincelantess
Les statues seules sont insensibles à cette jubila-
tion de la nature. Grâce aux mutilations horribles
ou grotesques qu'elles ont subies de par les cosaques
et Mme la duchesse Decazes, elles ont un air frileux
et morne qui attriste le coup d'œil. Une d'elles seu-
lement, qui représente la reine Clotilde et qui vient
d'être placée sur son piédestal, vous a une petite al-
lure folichonne, la plus provoquante du monde.
Aussi l'étudiant, pour qui rien n'est sacré, a-t-il
gravé à la craie, sur le piédestal de la sainte, cette
inscription :
clara fontaine.
Parmi les promeneuses assidues du mercredi, on
remarque, depuis le commencement de la saison,
une femme de vingt-cinq ans environ, d'une taille
élancée, d'une figure remarquablement belle, blonde,
vêtue de noir et portant à son chapeau le nœud de
crêpe, qui est le signe caractéristique des veuves.
Une petite fille de six ans, vêtue de noir comme elle,
l'accompagne.
Le plus grand mystère enveloppe l'existence de la
belle inconnue, dont l'apparition met toujours en
rumeur tout le jardin... Une calèche à grande livrée
vient la descendre à la grille où elle l'attend jusques
au soir. Les abords de la chaise que la belle veuve a
l'habitude de choisir, au pied d'un cityse, sont enva-
his long-temps à l'avance par une foule de soupi-
rans de tout âge. Parmi eux, et le plus assidu de tous,
un illustre membre de la chambre haute, dont le
catarrhe n'a pu éteindre l'ardeur juvénile, [vient LO
chercher dans les yeux de la belle inconnue une
compensation aux ennuis dont il est abreuvé dans
l'arène politique. c*-
Par malheur, un autre pair, son antagoniste-né,
a été informé de la passion idyllique du vieux sou-
pirant ; il se propose donc de lé suivre sur ce nou-
veau champ de bataille, et bientôt le cityse du ^£
Luxembourg verra se renouveler des luttes bien cj
autrement orageuses qlie cellesde la tribune. Ici, il n'y ^
aura ni sonnette, ni simarre, et..... parlera qui » %jQ
pourra. E—
___ 2
OQ
Le charivari illustré.—Sous ce titre, on vient *1*3
de réunir en Album les principaux numéros illustrés _3
du Charivari.—Chaque Album renfermant une foule • ^
de vignettes sur bois et orné d'une jolie couverture c_j
se vend au prix de deux francs, pris au bureau,
au lieu de neuf francs que coûtaient primitivement
ces numéros. Il est impossible d'avoir à meilleur
marché un amusant Album à emporter à la campa-
gne. — En vente, au bureau du Charivari, rue du
Croissant, 16.
CARILLON.
Le Journal des Débats dit que la parole de3 mi-
nistres rafraîchit. Est-ce parce qu'ils ne font que de
l'eau claire?
— M. de Girardin a dit qu'on vend des pairies
pour 80,000 fr. La chambre basse lui a prouvé qu'elle
livre des députés pour rien.
—Voilà trois semaines que M. de Girardin dit qu ^
a les mains pleines de vérités, touchant le système
non corrompu. Il devra plus tard les passer soi-
gneusement au savon.
— La chambre basse, qui tient à se maintenir en
bonnes relations avec la chambre haute, est d'avis
que les petits cadeaux de députés entretienne111
l'amitié.
— Naguère le rédacteur en chef de la Presse ad-
mirait le système actuel. Mais il paraît que les Jean-!
(La suite à fa & page-)
oc:
boutissent directement ou indirectement aux tribu-
bunaux. Des héros du Juste-Milieu le Palais-de-
Justice est le véritable temple de mémoire.
Juste retour des choses d'ici-bas ! L'axiome évan-
gélique en reçoit une confirmation éclatante. Qui a
plus abusé des procès que le Juste-Milieu? Procès à
la presse, procès aux associations, procès aux opi-
nions, procès partout et toujours... Eh bien, les pro-
cès lui retombent aujourd'hui sur le nez... Celui qui
se sert du Palais-de-Justice périra par le Palais-de-
Justice.
Dans la Gazette des Tribunaux de ce matin se
trouve le compte rendu détaillé d'un assez sot pro-
cès fait par un graveur anglais à M. Vatout, procès
qui s'est vidé devant la ïXa chambre du tribunal ci-
vil de la Seine. Dans ce procès gît une petite spécu-
lation qui, pour n'avoir pas à beaucoup près les pro-
portions des spéculations Gubière et des trafics Épo-
que, ne mérite pas moins de figurer dans les fastes
de ce glorieux temps. Gela ne sent certes ni le crime
ni même le délit ; mais il s'en dégage un parfum de
brocantage bien digne de mêler ses émanations aux
odeurs suaves qui s'échappent du bouquet de fleurs
d'oranger de la Grande politique.
M. Vatout avait promis de concourir, comme au-
tour du texte, à la publication des Illustrations du
château d'Eu, entreprise par un graveur anglais. Dans
le procès, ce graveur reproche à M. Vatout l'exhor-
bitance de ses prétentions, et le caractère léonin du
traité qu'il lui a imposé : hâtons-ncus de dire que
cette accusation n'est rien moins que justifiée ; au
moment où nous accusons M. Vatout d'un tort grave,
nous devons constater impartialement que, dans la
transaction conclue, M. Vatout n'a rien demandé que
de légitime et même, vu le travail et sa position per-
sonnelle, rien que de modéré. Là n'est point le mal;
mais patience ! nous allons le trouver ailleurs.
Au nombre des gravures exécutées pour le livre
se trouvait un portrait de Louis-Philippe. M. Vatout
eut l'idée d'une spéculation spéciale à cette gravure,
et l'avocat du graveur, M. Paillard de Villeneuve, le
dit en propres termes, il la proposa. Il s'agissait de
vendre ce portrait à toutes les communes de France ;
« M, Vatout (nous citons textuellement les paroles de
» l'avocat) se faisait fort à!obtenir de M. le ministre
» de l'intérieur une circulaire qui inviterait les
» maires à faire cette acquisition... M. Vatout de-
» vait avoir un franc par portrait vendu !!! »
La spéculation fut tentée, et, quelques jours après,
M. Vatout transmit au graveur le modèle suivant
d'une lettre que ce dernier devait écrire aux maires.
« Monsieur le maire,
» Le portrait du roi n'existe dans presque aucune des mai-
ries de France, où le buste de S. M. qui se trouve dans quel-
qnes unes, est exposé par sa fragilité à se briser ou à se dé-
grader trop facilement.Cet état de choses m'a inspiré la pensée
de faire graver et encadrer un portrait du roi, remarquable
autant par la ressemblance que par l'élégance du travail.
» Monsieur le ministre de l'intérieur, dont j'ai l'honneur
de joindre ici la lettre, a vivement applaudi à celte idée.
J'espère donc, monsieur le maire, que vous voudrez bien faire
pour la commune que vous administrez l'acquisition du por-
trait en pied du roi, qui, gravé et encadré, sera de la valeur
modérée de \ 2 fr.
» Je vous serai obligé, monsieur le maire, de vouloir bien
me faire connaître vos intentions à cet égard. »
En lui transmettant ce modèle de prospectus mar-
chand, M. Vatout écrivait au graveur :
« Mon cher monsieur,
» Je vous envoie : 1° une lettre pour M. Aubernon, préfet
de Versailles; 2° un modèle pour la lettre à adresser aux mai-
res en y joignant la lettre de M. le ministre de l'intérieur.
»Je vous enverrai des lettres pour les préfets au fur et
à mesure que vous étendrez les envois dans les autres dépar-
temeus. »
Comme c'est édifiant !
M. Vatout, pour faire mousser (expression mo-
derne) une affaire dans ^quelle g est pécuniaire-
HARIVARI. -
ment iripl^sèB^^^^fiL influence de bibliothé-
caire dijanP^^^^ffl^jir le ministre de l'inté-
rieur. ^^^^^f^W^pJac par exemplaire, je me
fais fort «Ift^pè^rS^ lettre du ministre qui pous-
sera à la veme^ët ftîê fera recueillir le plus de francs
possible.»
Un franc ! cela vaut bien la peine d'extirper une
lettre à M. Duchâtel ! Pour moitié moins, Bilboquet
extirpait une molaire au fils Ducantal... Il ne s'agis-
sait que de cinquante centimes.
Et le ministre ! quel digne rôle il joue dans cette
exploitation !
Ou, ce qui est probable, il ne connaissait pas l'in-
térêt qu'avait M. Vatout à cette vente de portraits,
et il applaudissait vivement à l'idée par amour de
l'art. En ce cas, sa lettre était une sorte d'asticot dont
les associés Vatout et compagnie se servaient pour
pêcher des douze francs dans l'étang des mairies.
C'est bien humiliant'pour un .ministre !
Ou,'ce qui est moins vraisemblable, il savait que
M, Vatout avait une remise sur les portraits vendus.
Et en ce cas, lorsqu'il applaudissait vivement à
l'idée, c'était un moyen de battre la grosse caisse
pour appeler les maires chalands autour de la bouti-
que. M. Duchâtel n'était autre chose, dans cette hy-
pothèse, qu'une sorte de compère de la maison Va-
tout et compagnie, et sa lettre faisait l'article pour le
placement de la marchandise.
Encore une fois> au milieu, des péchés mortels qui
fourmillent autour de nous,, ceci n'est qu'un péché
véniel ; mais il est bon à sjgnaler. C'est un assez joli
vaudeville après■ le■ gros mélodrame.
Dans, la grande distribution des prix de mora-
lité et de dignité gouvernementales, Y appui inté-
ressé prétendu acheté au sein du conseil, au prix
de billets de banque, est digne du premier prix;
mais ce petit commerce de gravures, pour lequel
un bibliothécaire du roi, député, qui a un franc
par exemplaire ),, obtient l'aide et la reeomman- }
dation d'une lettre complaisante du ministre de l'in-
térieur, mérite bien un accessit.
'e bruit courait, aujourd'hui, à la chambre,
të^qu'un des personnages dont le nom est re-
"venu souvent dans l'instruction du procès
Cubière, doit figurer comme accusé dans le débat.
Nous enregistrons ce bruit, mais sans le garantir.
LE < JARDIN DU LUXEMBOURG,
et
LA VEUVE AU CITYSE.
Tous les
mercredis
soir, à sept
heures, dans
Ile jardin du
Luxem-
bourg , la
musique du
72e de ligne
vient don-
ner à Mme
la duchesse Decazes une sérénade dont prennent leur
part tous les habitans du quartier. Ce jour-là, l'étu-
diant se fait dilettante, et les illustrations chorégra-
phiques de la Chaumière jouent à la dame comme
il faut.
Rien de charmant, du reste, comme le Luxem-
bourg dans cette saison.». Le feuillage des grands
arbres des allées s'arrondit en voûtes d'un vert opa->
que, et dans les parterres et les plates-bandes, les
fleurs et les arbustes luttent d'arômes et de couleurs
étincelantess
Les statues seules sont insensibles à cette jubila-
tion de la nature. Grâce aux mutilations horribles
ou grotesques qu'elles ont subies de par les cosaques
et Mme la duchesse Decazes, elles ont un air frileux
et morne qui attriste le coup d'œil. Une d'elles seu-
lement, qui représente la reine Clotilde et qui vient
d'être placée sur son piédestal, vous a une petite al-
lure folichonne, la plus provoquante du monde.
Aussi l'étudiant, pour qui rien n'est sacré, a-t-il
gravé à la craie, sur le piédestal de la sainte, cette
inscription :
clara fontaine.
Parmi les promeneuses assidues du mercredi, on
remarque, depuis le commencement de la saison,
une femme de vingt-cinq ans environ, d'une taille
élancée, d'une figure remarquablement belle, blonde,
vêtue de noir et portant à son chapeau le nœud de
crêpe, qui est le signe caractéristique des veuves.
Une petite fille de six ans, vêtue de noir comme elle,
l'accompagne.
Le plus grand mystère enveloppe l'existence de la
belle inconnue, dont l'apparition met toujours en
rumeur tout le jardin... Une calèche à grande livrée
vient la descendre à la grille où elle l'attend jusques
au soir. Les abords de la chaise que la belle veuve a
l'habitude de choisir, au pied d'un cityse, sont enva-
his long-temps à l'avance par une foule de soupi-
rans de tout âge. Parmi eux, et le plus assidu de tous,
un illustre membre de la chambre haute, dont le
catarrhe n'a pu éteindre l'ardeur juvénile, [vient LO
chercher dans les yeux de la belle inconnue une
compensation aux ennuis dont il est abreuvé dans
l'arène politique. c*-
Par malheur, un autre pair, son antagoniste-né,
a été informé de la passion idyllique du vieux sou-
pirant ; il se propose donc de lé suivre sur ce nou-
veau champ de bataille, et bientôt le cityse du ^£
Luxembourg verra se renouveler des luttes bien cj
autrement orageuses qlie cellesde la tribune. Ici, il n'y ^
aura ni sonnette, ni simarre, et..... parlera qui » %jQ
pourra. E—
___ 2
OQ
Le charivari illustré.—Sous ce titre, on vient *1*3
de réunir en Album les principaux numéros illustrés _3
du Charivari.—Chaque Album renfermant une foule • ^
de vignettes sur bois et orné d'une jolie couverture c_j
se vend au prix de deux francs, pris au bureau,
au lieu de neuf francs que coûtaient primitivement
ces numéros. Il est impossible d'avoir à meilleur
marché un amusant Album à emporter à la campa-
gne. — En vente, au bureau du Charivari, rue du
Croissant, 16.
CARILLON.
Le Journal des Débats dit que la parole de3 mi-
nistres rafraîchit. Est-ce parce qu'ils ne font que de
l'eau claire?
— M. de Girardin a dit qu'on vend des pairies
pour 80,000 fr. La chambre basse lui a prouvé qu'elle
livre des députés pour rien.
—Voilà trois semaines que M. de Girardin dit qu ^
a les mains pleines de vérités, touchant le système
non corrompu. Il devra plus tard les passer soi-
gneusement au savon.
— La chambre basse, qui tient à se maintenir en
bonnes relations avec la chambre haute, est d'avis
que les petits cadeaux de députés entretienne111
l'amitié.
— Naguère le rédacteur en chef de la Presse ad-
mirait le système actuel. Mais il paraît que les Jean-!
(La suite à fa & page-)
oc:
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le Jardin du Luxembourg. Et la veuve au cityse
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Juin (No. 152-181), S. 670
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg