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Le charivari — 16.1847

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Juillet (No. 182-212)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17761#0730
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LE CHAR1VAM.

de même, le Siècle également.,.. Mais, que fais-je 1
il serait beaucoup plus court de compter les journaux
qui ont été épargnés.

Alors on disait au ministère : « Vous n'y pensez
pas!... ou plutôt vous y pensez trop! Pourquoi tous
ces procès à la Presse ? Ne sauriez-vous déjeûner, sans
une saisie et diner sans une citation? Harceler la
Presse, sous prétexte qu'elle est libre, c'est torturer
sans scrupule un homme, sous prétexte qu'il se porte
bien. Essayez de bailloner la Presse, et vous nous
direz plus tard si le bâillon n'a pas fait plus de mal à
vos doigts qui l'ont attaché qu'à ses lèvres qui l'ont
subi. »

Et le ministère répondait : «Un cabinet qui se lais-
serait ainsi attaquer sans se défendre, perdrait toute
considération. Il y va de notre dignité. »

Soit : prenons acte de cette dignité n° 1er.

Que les temps sont changés !

Ce ne sont pas aujourd'hui de petites imputations
qu'on lance contre le Cabinet : ce sont de bonnes et
grosses accusations. La Presse qui les a éditées la
première, les renouvelle tous les jours : elle les im-
prime en tous les caractères et les établit à poste fixe
dans tous ses numéros. Les autres journaux les re-
produisent si bien, qu'on peut voir, comme ce matin,
des aménités dans le genre de celles-ci, faire le tour
de toutes les feuilles.

i

CENT MILLE FRANCS DONNÉS PAR M. ADAM A MM.
GRANIER DE CASSAGNAC ET SOLAR.

IL '

MÉMOIRE DE M. LE EARON LAMBERT, RACHETÉ

30,000 FRANCS.

m.

UN MILLION DEUX CENT MILLE FRANCS DEMANDÉS
AUX MAITRES DE POSTE POUR LA PRÉSENTATION
D'UN PROJET DE LOI SUR LES RELAIS.

IV.

CROIX D'HONNEUR A UN NÉGOCIANT EN ÉTAT DE
DÉCONFITURE, AYANT DÉPOSÉ SON BILAN.

V.

SUBVENTION DE CINQ MILLE FRANCS PAR MOIS
DONNÉE AU GLOBE.

VI.

RIEN POUR RIEN. CONDITION OFFENSANTE MISE A
UNE NOMINATION DE PAIR.

VIL

PROMESSE DE PAIRIE FAITE MOYENNANT LE VER-
SEMENT DANS LA CAISSE D'UN JOURNAL D'UNE
SOMME DE 80,000 FRANCS.

Tel est l'acte d'accusation qui a pu naviguer, ce
matin, sous le pavillon de la Presse, dans tous les
journaux. Nous passons encore les commentaires, et
ils sont des meilleurs.

Eh bien, pas la moindre saisie, pas le plus petit
procès. M. Hébert détourne les yeux et M. Delangle
garde le silence.

Comment en guimauve le vitriol s'est-il changé?

Non seulement on s'abstient de faire un procès ;
mais de peur que le public croie que c'est un simple
oubli, une légère distraction, on déclare qu'on ne
veut pas le faire. Autrefois les journaux couraient
pour n'être pas attrapés par le procès ; aujourd'hui
c'est le procès qui court pour n'être pas attrapé par
les journaux.

La Presse désire le procès ; elle l'appelle de tous
ses vœux; c'est le gouvernement qui ne veut pas : il
est féroce d'indulgence.

Naguère il était cruel en trop prodigant ; aujour-
d'hui il fait le cruel en refusant.
. D'où il résulte que, chaque matin, la Presse se passe
la fantaisie de dire que le ministère laisse vendre des
croix d'honneur et des projets de loi, et livre les
choses du gouvernement à l'exploitation des escrocs,
sens qu'il en coûte plus à ce journal que d'annoncer

la température d'après l'ingénieur Chevalier ou les
spectacles de la soirée.

Et si l'on dit au Cabinet : « Comment subissez-
vous de pareilles imputations? Saisissez-en la justice
afin que la lumière se fasse, et qu'on punisse soit le
calomniateur qui dénonce, soit les malfaiteurs dé-
noncés; Femme de César, on ne se borne pas à vous
soupçonner, on vous accuse formellement. Confon-
dez l'accusateur. »

Le ministère répond : « Comment donc! vous
voulez que je m'abaisse à me justifier... Intenter un
procès, ce serait me soumettre moi-même à un ju-
gement ; me soumettre à un jugement, ce serait re-
connaître qu'on peut douter de moi. Non, non, j'ai-
me mieux mépriser ces accusations : il y va de ma
dignité. »

Prenons acte de la dignité n° 2.

Voilà deux dignités bien distinctes, que dis-je !
parfaitement dissemblables,—l'une qui commande
de poursuivre avec acharnement les petites offenses ;
l'autre qui commande de laisser passer, sans y pren-
dre garde, les plus grosses accusations, — l'une qui
rugit devant l'indication d'un péché véniel; l'autre
qui file doux devant l'imputation précise et directe
d'un péché mortel, — l'une qui brandit le procès
hors de propos; l'autre qui laisse le procès au
fourreau dans la bonne occasion, — l'une goulue
comme un brochet; l'autre muette comme une
carpe. ,

Le Vingt-Neuf-Octobre a deux dignités, comme
deux toilettes, — une dignité d'hiver et une dignité
d'été, — celle d'hiver doublée de bonnes poursuites,
— celle d'été légèrement drapée.

L'ancienne dignité est tendre et délicate comme
une de ces pêches qu'on craint de flétrir rien qu'en
les touchant ; la disnité actuelle est dure et coriace
comme un vieux potiron.

L'ex-dignité avait la bouche sensible comme une
fringante pouliche ; la néo-dignité est insensible
comme une vieille rosse.

Qu'on vienne dire encore quéle ministère manque
de dignité. Vous voyez bien au contraire qu'il en a
trop.

LA CLARINETTE DE FAUST.

Voulant donner un éelatant
témoignage de son amour pour
les beaux-arts, le roi de Prusse
a déclaré qu'il jouerait de la
clarinette au concert de M. Hec-
tor Berlioz.

« Mon frère Nicolas, a dit
Frédéric-Guillaume, a admis
M. Berlioz dans ses conseils, il
l'a prié de lui rédiger un plan
d'opérations en mi-bémol pour
la guerre du Caucase, et une
constitution fantastique en qua-
tre parties pour la Pologne; je
ne dois pas rester en arrière.
Quel plus beau gage démon es-
time puis je donner à M. Berlioz que de servir sous
lui en qualité de seconde clarinette ? »

Cependant le conseil des ministres n'approuvait
pas cette détermination. La diète ne verrait peut-être
pas d'un bon œil que le souverain d'un grand Etat
fît du trône un pupitre de musicien ; les mauvaises
passions pouvaient saisir cette occasion pour jeter du
ridicule sur la monarchie. L'ombrageuse susceptibi-
lité de la Russie ne verrait-elle pas dans cet empres-
sement marqué une tentative cachée pour lui enlever
l'appui de M. Berlioz?
Mais comment amener le roi de Prusse à changer

d'opinion? Cela n'est point facile. Le ministre des af.
faires étrangères eût recours à un stratagème.

« Sire, dit-il, permettez-moi de vous féliciter de
la grande résolution que vous venez de prendre.
Ceux qui vous accusent de n'être qu'un teuton enti-
ché des vieilles coutumes germaniques vont joliment
être surpris. J'ai fait compulser vingt-cinqcartulairei
trente chartes, soixante chroniques; j'ai mis en cam-
pagne tous les archivistes paléographes du royaume;
aucun d'eux n'a pu me prouver qu'aucun roi fa
moyen-âge ait joué de la clarinette dans un concert
Votre résolution à cet égard est la plus éclatante ma-
nifestation des tendances du génie moderne et de
subjectivité du moi. »

Le trait lancé, le ministre se retira comme un
Parthe.

L'idée de rompre par un couac de clarinette avec
le moyen âge et de fournir un argument aux parti-
sans du moi subjectif, arrêta le roi. Il déclara, le soit
même, qu'il ne jouerait pas au concert de M. Berlioz

Pris au dépourvu, l'auteur de Faust dut songer à
remplacer l'exécutant qui lui faisait défaut. Malheu-
reusement les clarinettes berlinoïdes étaient blessées
de voir que le roi s'immisçait dans leur curie sans les
prévenir. Aucune d'elles ne voulut consentir à jouer,
M. Berlioz s'est vu forcé de se servir de clarinette
lui-même.

Il ne connaît pas cet instrument, mais il l'a rem-
placé avantageusement par quelques notes de nez.
Cela a fait un merveilleux effet dans la danse des
sylphes.

Bien n'égale le succès de la symphonie de Faust
à Berlin. Le professeur Shelling comparaît cette mu-
sique à un chapitre de psychologie concrète. Les cour-
tisans se sont empressés autour de l'auteur et l'ont
félicité d'avoir renforcé le panthéisme de certains
argumens de trombonne et de grosse caisse auxquels
Goethe n'avait pas songé.

Le roi voulait retenir M. Berlioz ; il lui proposai!
de le nommer chef de la curie des musiciens avet
voix délibérative à la diète, et de lui donner la main
de Jenny Lind. M. Berlioz a refusé. Avant toutes
choses, il veut se rendre à Paris pour nouer la gran
de négociation dont l'empereur de toutes les Russies
a daigné le charger, avant de partir, auprès du Con-
servatoire et de la banque de France.

CARILLON.

Les journaux parlent de nombreux actes de con-
cussion attribués à des intendans civils et militaires.
Il parait que cette désignation d'intendant civil n'est
pas toujours synonyme d'intendant honnête.

— Les États de Bohême viennent d'adresser à
l'empereur d'Autriche une pétition contre la censure.
Si elle est accueillie, nos auteurs français aspireront
à être traités comme des Bohémiens.

— Les Anglais viennent d'abolir l'usage de la
langue mahrate pour le service public dans toute l'é-
tendue du gouvernement de Madras. Ces impitoya-
bles conquérans font preuve d'une modération inac-
coutumée en n'enlevant que la langue à leurs sujets.

>— A moins qu'il ne faille conclure de là que ces
braves Albionais ne leur avaient laissé que cela.

— Le gouvernement toscan vient de recommander
officiellement à tous les fonctionnaires publics de
prêter une grande attention aux avertissemens que
pourrait leur donner la presse. En France, on se
borne à leur recommander de lui faire des procès en
diffamation.

— Les journaux publient ce matin, d'après la
Presse, l'acte d'accusation du ministère. L'acquitte-
ment prononcé par les 225 est frappé d'appel.
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La Clarinette de Faust
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Bläser
Musik

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
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Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Juillet (No. 182-212), S. 726

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