LE GHARÎVMi
fleuves. On l'a empaillé avec un vieux recueil de
poésies fugitives, ce qui est très philosophique. Tou-
tes les fois que le fantaisiste le regarde, il ne peut se
défendre de pousser nn violent soupir.
« Ah ! dit-il, j'aurais préféré nn djinn ; mais il ne
s'en fait plus de nos jours, même en Orient. »
La plume d'un statisticien seule pourrait énumé-
rer les coquillages, les minéraux, les ferrailles sa-
crées et tout le précieux hric-à-brac de la mansarde.
Il y a aussi des portraits de femmes.
« Cette dernière perspective vous donnera le fris-
son, dit le fantaisiste. Créatures infortunées! .T'ai été
leur Barbe Bleue moral; toutes sont mortes d'a-
mour pour moi. »
Là-dessus il met trois grains d'opium de plus dans
le bouquin de sa pipe, et il fume. Nuages et souve-
nirs, passez!
On lui a fait une objection : « Pourquoi n'y a-t-il
pas de sonnette à votre porte? » Ces simples mots le
font tressaillir d'épouvante. La sonnette est un meu-
ble bourgeois et occidental. Il la remplace par un
cor de chasse ou par un tam-tam indien de petite di-
mension. Si vous voulez entrer chez lui, soufflez ou
tambourinez : il n'y a pas de milieu.
« Pourquoi pas de pendule? — Monsieur, la pen-
dule dit l'horloger, l'horloger dit la mécanique. L'é-
cole en a horreur. On préfère le sablier, cela nous
fait des mœurs monastiques. »
J'ai vu un fantaisiste refuser d'aller au Mont-Blanc
en montrant le toit qui dominait sa chambre. « Les
Alpes sont à portée de ma main, disait-il ; j'y vais
faire un tour en cinq minutes. »
Le fantaisiste ne tient pas moins à sa mansarde
que le colimaçon à sa coquille. Qu'il y fasse des vers,
de la peinture, de la sculpture ou de la musique, il
n'en sort guère que pour aller au cimetière ou à la
signature de son contrat de mariage.
ïç^n vient d'inventer — que n'invente-t-on pas
aujourd'hui ! — des boules inflammables,
S» non garanties du gouvernement, qui servent
à allumer le feu sans l'intervention du soufflet, et
que leur éditeur responsable a baptisées du nom de
boules pyrophiles.
Nous avons vu une commande dont l'adresse était
ainsi conçue : « A Monsieur Pyrophile, fabricant;de
boules. » Le signataire de celte épître n'était autre
qu'un académicien qué nous aurions cru ferré sur le
grec, tant il est peu versé dans la science de la lan-
gue française. Ce docte personnage, qui prend une
épithète pour un nom propre, nous parait quelque
peu cousin du singe de la fable qui prenait le Pyrée
pour un homme. Ce n'est pas à lui qu'on appliquera
le vers des Femmes savantes :
Ah ! pour l'amour du grec souffrez qu'on vous embrasse !
CE OUI S'APPELLE SAVOIR CHOISIR SON MOMENT-
a sagesse , l'énergie ,
l'indépendance de la
gent officielle, se mo-
dèlent décidément, en
fait d'à-propos, sur la
moutarde après-diner.
Voyez plutôt : la
session est arrivée à
son terme. Tant qu'el-
le a duré, les conser-
vateurs n'ont cessé de crier bravo ! très bien ! aux
innombrables sottises et boulettes perpétrées par le
ministère. Et les voici qui s'en viennent présenter
leurs petites observations, maintenant que tout est
irrévocablement fini. Il est bien temps.
On lit dans la Presse : « Les avertissemens les
» plus sévères n'auraient pas été épargnés au ca-
» binet par un grand nombre de membres de la
» majorité, qui ne se seraient éloignés de Paris qu'a-
» près s'être exprimés ainsi : « Nous nous sommes
» déclarés satisfaits, il le fallait pour vous sauver ;
» mais nous rentrons'fort mécontens. » Si cette dé-
claration"de~mécontentement au sujet des'ffaits par-
lementaires de 1847 avait attendu pour se"manifester
l'année 1857, il nous semble que ç'aurait été encore
plus efficace peut-être.
Quand, à l'aide de la satisfaction, il a eu toutes
ses lois, tous ses budgets, tous ses bills d'indemnité
corruptrice, le ministère ne doit-il pas être bien
confus et bien vexé de ce mécontentement qui ne
saurait rien empêcher ?
Le Journal des Débats se mêle, lui aussi, à cette
farce inoffensive à'avertissemens sévères après
coup.'Il déclare'à cette heure que la session n'a pas
été bonne, (et pendant qu'elle était en train, il la
proclamait chaque jour des plus succulentes). Il re-
proche au ministère de s'être endormi, de n'avoir
cherché qu'à gagner du temps. (Le ministère a ga-
gné autre chose avec, nous en attestons le budget.)
D'avoir varié et abandonné les projets qu'il avait
présentés pour les reprendre selon le vent qui
soufflait dans la chambre. (Le ministère, proclamé
girouette par la feuille-Bertin, c'est curieux.) Enfin
de n'avoir pas gouverné. Nombre de jobards cons-
titutionnels ont pris au sérieux cet article inattendu
du Journal des Débats. Comme s'il n'était pas per-
mis de rire un peu 'quand on joue au jeu de nos
institutions. Or, l'adhésion constante avant et pen-
dant, suivie de légères pichenettes après, constitue
évidemment une agréable plaisanterie.
N écrit de Lorient que deux nouveaux bâti—
(mens qui vont être lancés à la mer ont été
baptisés officiellement des noms de Bayard
et de Jeanne d'Arc.
N'est-il pas singulier de voir les agens d'un systè-
me ultrà-pacifique et ultrà-scandaleux choisir le pa-
tronage du chevalier dit sans peur et sans reproche,
et la Grande politique se placer sous l'égide d'une
vierge immaculée?
1 BEAUX-AKTTS.
peintres flamands et hollandais.
C'était une histoire à faire. Car la nomenclature
sèche de Descamps est moins une histoire qu'un ca-
talogue. On y v.oit bien où sont nés, où sont morts
Rembrandt et Rubens, la liste de leurs ouvrages, le
nom de leurs maîtres et de leurs élèves, mais rien
de leur pensée et de leur vie, rien de leur génie et
de leur cœur, de leurs sentimens et de leurs pas-
sions; vous ne connaissez là ni l'homme ni l'artiste :
c'est un livret, voilà tout.
L'histoire, je le répète, était à faire. Un esprit d'é-
lite, poète et critique à la fois, un homme profondé-
ment versé dans l'art, qui vit dans le commerce de
ces dieux, M. Arsène Houssaye l'a entreprise, c'est
dire qu'il l'a réussie.
Curieuse histoire, ma foi, deux fois curieuse, et
par la nature du sujet et par le talent de l'auteur.
Quoi de plus excentrique, en effet, de plus extrava-
gant, de plus charmant, de plus amusant que la vie
des peintres ? Prenez Vasari, prenez Cellini, et trou-
vez-moi un roman plus original, plus intéressant
plus riche et plus plein de mouvemens, d'inci,
dens, de péripéties, de caprices, de curiosités
de tout genre, que cette biographie d'hommes
dont les mœurs, les idées et les faits, sont tou-
jours à cent lieues des idées battues, des mœurs vu]
gaires et des faits communs ! Quel écrivain aussi pou
vait, mieux que le directeur de XArtiste, ressusciter
toutes ces figures fantasques, si diverses de physio-
nomie et d'aventure, de destinée et de génie ?
Par ses études et ses goûts, par sa science et sa
poésie, M. Houssaye mieux que personne devait con-
cevoir et réaliser ce beau, ce grand travail, qui m.
mence au gland et finit au chêne , qui procède de
Van-Dick à Rubens, de la source à l'embouchure, du
ruisseau à l'Océan, à l'infini.
L'auteur n'a reculé devant aucune des profondeurs
de l'œuvre, il les a toutes entrevues et toutes pénétrées
jusqu'au sable : comme un hardi plongeur il s'est
jeté tête baissée dans le sujet et il a rapporté toutes
les perles et les nacres du fond; puis il a mis l'ordre,
la lumière dans ces trésors, si bien que l'esprit le
moins expert peut apprécier et comprendre comme
le plus initié. Son livre est un guide pour le bour-
geois et l'artiste ; c'est un flambeau dans l'abîme,
c'est le fil du dédale, c'est le mot de l'énigme, c'est
le parfait cicérone, amusant et sûr, qui vous dit bien
le nom et la valeur des choses, qualité et quantité,
qui vous apprend la cause et l'effet, l'origine et la
fin, qui, en un mot, vous donne raison de tout. C'est
complet.
Vous pouvez, avec ce livre, vous promener désor-
mais dans cette galerie du Louvre si touffue qui s'ap-
pelle l'école flamande ; vous ne vous y perdrez plus,
Vous distinguerez à coup sûr les maîtres des élèves,
les arbres des herbes, les Rubens des Honthorst. Il
n'y a plus rien pour vous d'inconnu ni d'obscur, de
difficile ni de pénible. L'historien a rempli toute sa
tâche. Il vous montre et vous explique tous ces noms,
tous ces sphynx ; il vous peint tous ces artistes d'a-
près nature et dans leur propre style, avec les pro-
portions voulues par l'importance de chacun, faisant
un portrait ici, là une esquisse; naïf, austère et fer-
vent comme Van-Eick, Hemling et Lucas de Leyde,
écarlate comme Rubens, cavalier comme Van-Dics,
philosophe comme Rembrandt, rêveur comme Ruis-
daël, positif comme Téniers, scrupuleux et suave
comme Terburg et Metzu, gracieux et fleuri comme
Vanhuysum, et toujours fidèle, toujours exact, tou-
jours vrai, ayant réuni le dessin et la couleur, l'idée
et l'expression, aussi poète en racontant les amours
de Téniers que penseur en expliquant le naturalisme
des peintres flamands, ayant enfin le fond et la forme,
tou* ce qu'on peut demander à l'écrivain, tout el h
rr * -> avec cela; car il a pris pour épigraphe relie
n-Eick : « Comme je puis. » Et il a fa
Le Journal des Débat» ;nislère
ne subira pas de modifications,
des têtes ministérielles comme des t
d'autant plus longtemps qu'elles sont pu
— On ne regarderait pas comme une dist<
le remplacement de M. Dumon par M. Mu
Bord. Il n'y aurait rien de changé au ministi
n'y aurait qu'une nullité de plus.
— Aussi regarde-t-on comme certain l'aven
de l'illustre fabricant de draps. On compte si
homme d'état pour étoffer un peu le cabinet.
(La suite à la Wp<*9
fleuves. On l'a empaillé avec un vieux recueil de
poésies fugitives, ce qui est très philosophique. Tou-
tes les fois que le fantaisiste le regarde, il ne peut se
défendre de pousser nn violent soupir.
« Ah ! dit-il, j'aurais préféré nn djinn ; mais il ne
s'en fait plus de nos jours, même en Orient. »
La plume d'un statisticien seule pourrait énumé-
rer les coquillages, les minéraux, les ferrailles sa-
crées et tout le précieux hric-à-brac de la mansarde.
Il y a aussi des portraits de femmes.
« Cette dernière perspective vous donnera le fris-
son, dit le fantaisiste. Créatures infortunées! .T'ai été
leur Barbe Bleue moral; toutes sont mortes d'a-
mour pour moi. »
Là-dessus il met trois grains d'opium de plus dans
le bouquin de sa pipe, et il fume. Nuages et souve-
nirs, passez!
On lui a fait une objection : « Pourquoi n'y a-t-il
pas de sonnette à votre porte? » Ces simples mots le
font tressaillir d'épouvante. La sonnette est un meu-
ble bourgeois et occidental. Il la remplace par un
cor de chasse ou par un tam-tam indien de petite di-
mension. Si vous voulez entrer chez lui, soufflez ou
tambourinez : il n'y a pas de milieu.
« Pourquoi pas de pendule? — Monsieur, la pen-
dule dit l'horloger, l'horloger dit la mécanique. L'é-
cole en a horreur. On préfère le sablier, cela nous
fait des mœurs monastiques. »
J'ai vu un fantaisiste refuser d'aller au Mont-Blanc
en montrant le toit qui dominait sa chambre. « Les
Alpes sont à portée de ma main, disait-il ; j'y vais
faire un tour en cinq minutes. »
Le fantaisiste ne tient pas moins à sa mansarde
que le colimaçon à sa coquille. Qu'il y fasse des vers,
de la peinture, de la sculpture ou de la musique, il
n'en sort guère que pour aller au cimetière ou à la
signature de son contrat de mariage.
ïç^n vient d'inventer — que n'invente-t-on pas
aujourd'hui ! — des boules inflammables,
S» non garanties du gouvernement, qui servent
à allumer le feu sans l'intervention du soufflet, et
que leur éditeur responsable a baptisées du nom de
boules pyrophiles.
Nous avons vu une commande dont l'adresse était
ainsi conçue : « A Monsieur Pyrophile, fabricant;de
boules. » Le signataire de celte épître n'était autre
qu'un académicien qué nous aurions cru ferré sur le
grec, tant il est peu versé dans la science de la lan-
gue française. Ce docte personnage, qui prend une
épithète pour un nom propre, nous parait quelque
peu cousin du singe de la fable qui prenait le Pyrée
pour un homme. Ce n'est pas à lui qu'on appliquera
le vers des Femmes savantes :
Ah ! pour l'amour du grec souffrez qu'on vous embrasse !
CE OUI S'APPELLE SAVOIR CHOISIR SON MOMENT-
a sagesse , l'énergie ,
l'indépendance de la
gent officielle, se mo-
dèlent décidément, en
fait d'à-propos, sur la
moutarde après-diner.
Voyez plutôt : la
session est arrivée à
son terme. Tant qu'el-
le a duré, les conser-
vateurs n'ont cessé de crier bravo ! très bien ! aux
innombrables sottises et boulettes perpétrées par le
ministère. Et les voici qui s'en viennent présenter
leurs petites observations, maintenant que tout est
irrévocablement fini. Il est bien temps.
On lit dans la Presse : « Les avertissemens les
» plus sévères n'auraient pas été épargnés au ca-
» binet par un grand nombre de membres de la
» majorité, qui ne se seraient éloignés de Paris qu'a-
» près s'être exprimés ainsi : « Nous nous sommes
» déclarés satisfaits, il le fallait pour vous sauver ;
» mais nous rentrons'fort mécontens. » Si cette dé-
claration"de~mécontentement au sujet des'ffaits par-
lementaires de 1847 avait attendu pour se"manifester
l'année 1857, il nous semble que ç'aurait été encore
plus efficace peut-être.
Quand, à l'aide de la satisfaction, il a eu toutes
ses lois, tous ses budgets, tous ses bills d'indemnité
corruptrice, le ministère ne doit-il pas être bien
confus et bien vexé de ce mécontentement qui ne
saurait rien empêcher ?
Le Journal des Débats se mêle, lui aussi, à cette
farce inoffensive à'avertissemens sévères après
coup.'Il déclare'à cette heure que la session n'a pas
été bonne, (et pendant qu'elle était en train, il la
proclamait chaque jour des plus succulentes). Il re-
proche au ministère de s'être endormi, de n'avoir
cherché qu'à gagner du temps. (Le ministère a ga-
gné autre chose avec, nous en attestons le budget.)
D'avoir varié et abandonné les projets qu'il avait
présentés pour les reprendre selon le vent qui
soufflait dans la chambre. (Le ministère, proclamé
girouette par la feuille-Bertin, c'est curieux.) Enfin
de n'avoir pas gouverné. Nombre de jobards cons-
titutionnels ont pris au sérieux cet article inattendu
du Journal des Débats. Comme s'il n'était pas per-
mis de rire un peu 'quand on joue au jeu de nos
institutions. Or, l'adhésion constante avant et pen-
dant, suivie de légères pichenettes après, constitue
évidemment une agréable plaisanterie.
N écrit de Lorient que deux nouveaux bâti—
(mens qui vont être lancés à la mer ont été
baptisés officiellement des noms de Bayard
et de Jeanne d'Arc.
N'est-il pas singulier de voir les agens d'un systè-
me ultrà-pacifique et ultrà-scandaleux choisir le pa-
tronage du chevalier dit sans peur et sans reproche,
et la Grande politique se placer sous l'égide d'une
vierge immaculée?
1 BEAUX-AKTTS.
peintres flamands et hollandais.
C'était une histoire à faire. Car la nomenclature
sèche de Descamps est moins une histoire qu'un ca-
talogue. On y v.oit bien où sont nés, où sont morts
Rembrandt et Rubens, la liste de leurs ouvrages, le
nom de leurs maîtres et de leurs élèves, mais rien
de leur pensée et de leur vie, rien de leur génie et
de leur cœur, de leurs sentimens et de leurs pas-
sions; vous ne connaissez là ni l'homme ni l'artiste :
c'est un livret, voilà tout.
L'histoire, je le répète, était à faire. Un esprit d'é-
lite, poète et critique à la fois, un homme profondé-
ment versé dans l'art, qui vit dans le commerce de
ces dieux, M. Arsène Houssaye l'a entreprise, c'est
dire qu'il l'a réussie.
Curieuse histoire, ma foi, deux fois curieuse, et
par la nature du sujet et par le talent de l'auteur.
Quoi de plus excentrique, en effet, de plus extrava-
gant, de plus charmant, de plus amusant que la vie
des peintres ? Prenez Vasari, prenez Cellini, et trou-
vez-moi un roman plus original, plus intéressant
plus riche et plus plein de mouvemens, d'inci,
dens, de péripéties, de caprices, de curiosités
de tout genre, que cette biographie d'hommes
dont les mœurs, les idées et les faits, sont tou-
jours à cent lieues des idées battues, des mœurs vu]
gaires et des faits communs ! Quel écrivain aussi pou
vait, mieux que le directeur de XArtiste, ressusciter
toutes ces figures fantasques, si diverses de physio-
nomie et d'aventure, de destinée et de génie ?
Par ses études et ses goûts, par sa science et sa
poésie, M. Houssaye mieux que personne devait con-
cevoir et réaliser ce beau, ce grand travail, qui m.
mence au gland et finit au chêne , qui procède de
Van-Dick à Rubens, de la source à l'embouchure, du
ruisseau à l'Océan, à l'infini.
L'auteur n'a reculé devant aucune des profondeurs
de l'œuvre, il les a toutes entrevues et toutes pénétrées
jusqu'au sable : comme un hardi plongeur il s'est
jeté tête baissée dans le sujet et il a rapporté toutes
les perles et les nacres du fond; puis il a mis l'ordre,
la lumière dans ces trésors, si bien que l'esprit le
moins expert peut apprécier et comprendre comme
le plus initié. Son livre est un guide pour le bour-
geois et l'artiste ; c'est un flambeau dans l'abîme,
c'est le fil du dédale, c'est le mot de l'énigme, c'est
le parfait cicérone, amusant et sûr, qui vous dit bien
le nom et la valeur des choses, qualité et quantité,
qui vous apprend la cause et l'effet, l'origine et la
fin, qui, en un mot, vous donne raison de tout. C'est
complet.
Vous pouvez, avec ce livre, vous promener désor-
mais dans cette galerie du Louvre si touffue qui s'ap-
pelle l'école flamande ; vous ne vous y perdrez plus,
Vous distinguerez à coup sûr les maîtres des élèves,
les arbres des herbes, les Rubens des Honthorst. Il
n'y a plus rien pour vous d'inconnu ni d'obscur, de
difficile ni de pénible. L'historien a rempli toute sa
tâche. Il vous montre et vous explique tous ces noms,
tous ces sphynx ; il vous peint tous ces artistes d'a-
près nature et dans leur propre style, avec les pro-
portions voulues par l'importance de chacun, faisant
un portrait ici, là une esquisse; naïf, austère et fer-
vent comme Van-Eick, Hemling et Lucas de Leyde,
écarlate comme Rubens, cavalier comme Van-Dics,
philosophe comme Rembrandt, rêveur comme Ruis-
daël, positif comme Téniers, scrupuleux et suave
comme Terburg et Metzu, gracieux et fleuri comme
Vanhuysum, et toujours fidèle, toujours exact, tou-
jours vrai, ayant réuni le dessin et la couleur, l'idée
et l'expression, aussi poète en racontant les amours
de Téniers que penseur en expliquant le naturalisme
des peintres flamands, ayant enfin le fond et la forme,
tou* ce qu'on peut demander à l'écrivain, tout el h
rr * -> avec cela; car il a pris pour épigraphe relie
n-Eick : « Comme je puis. » Et il a fa
Le Journal des Débat» ;nislère
ne subira pas de modifications,
des têtes ministérielles comme des t
d'autant plus longtemps qu'elles sont pu
— On ne regarderait pas comme une dist<
le remplacement de M. Dumon par M. Mu
Bord. Il n'y aurait rien de changé au ministi
n'y aurait qu'une nullité de plus.
— Aussi regarde-t-on comme certain l'aven
de l'illustre fabricant de draps. On compte si
homme d'état pour étoffer un peu le cabinet.
(La suite à la Wp<*9
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Juillet (No. 182-212), S. 830
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg