DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Hovelaque, Émile: L' exposition rétrospective du Japon, 3: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0117
LES ARTS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE HÎOO
L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DU JAPON
(troisième et dernier article1)
LA PEINTUBE (Slitte)
Avec rétablissement de la cour à Kioto,
où s’accumulent et se centralisent toutes les
richesses, toutes les délicatesses de la vie,
avec la constitution d’une oligarchie puis-
sante, avide de culture Thang, avec la com-
plication croissante de la forte administration
qui se substitue au gouvernement paternel
des premiers empereurs, une société plus
variée, plus vaste et hiérarchisée se fonde.
La foi même se transforme. Le bouddhisme
ésotérique, la doctrine de Nagarjuna rem-
place la simplicité primitive du bouddhisme
antérieur. La religion ne s’énerve plus dans la
langueur contemplative des derniers empereurs de Nara. Elle devient
active et militante ; elle fonde des monastères, où l’âpre discipline,
les jeûnes, les veilles, les méditations, surexcitent et maintiennent
l’exaltation. Alors apparaît un monde d’ardentes visions; l’horizon
s’élargit; tout un drame spirituel s’y déroule. Un ciel plus glorieux
se peuple de formes grandioses, d'armées tourbillonnantes d’êtres
élhérés, d’esprits élémentaires, de divinités de llamme, qui quittent
leurs attitudes éternelles pour se précipiter, tels le Foudo de Naga-
taka, dans le monde de l’action et des combats spirituels. Avec
quelle fureur surhumaine ce dieu passe dans le ciel voilé de fumées
rousses ! Les démons qui le précèdent semblent les esprits mêmes
de l’incendie et du meurtre ; l’éclat étrange et méchant de leurs
I. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIV, p. 317, et t. XXV. p. 27.
XXV. — 3” PÉRIODE.
i4
L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DU JAPON
(troisième et dernier article1)
LA PEINTUBE (Slitte)
Avec rétablissement de la cour à Kioto,
où s’accumulent et se centralisent toutes les
richesses, toutes les délicatesses de la vie,
avec la constitution d’une oligarchie puis-
sante, avide de culture Thang, avec la com-
plication croissante de la forte administration
qui se substitue au gouvernement paternel
des premiers empereurs, une société plus
variée, plus vaste et hiérarchisée se fonde.
La foi même se transforme. Le bouddhisme
ésotérique, la doctrine de Nagarjuna rem-
place la simplicité primitive du bouddhisme
antérieur. La religion ne s’énerve plus dans la
langueur contemplative des derniers empereurs de Nara. Elle devient
active et militante ; elle fonde des monastères, où l’âpre discipline,
les jeûnes, les veilles, les méditations, surexcitent et maintiennent
l’exaltation. Alors apparaît un monde d’ardentes visions; l’horizon
s’élargit; tout un drame spirituel s’y déroule. Un ciel plus glorieux
se peuple de formes grandioses, d'armées tourbillonnantes d’êtres
élhérés, d’esprits élémentaires, de divinités de llamme, qui quittent
leurs attitudes éternelles pour se précipiter, tels le Foudo de Naga-
taka, dans le monde de l’action et des combats spirituels. Avec
quelle fureur surhumaine ce dieu passe dans le ciel voilé de fumées
rousses ! Les démons qui le précèdent semblent les esprits mêmes
de l’incendie et du meurtre ; l’éclat étrange et méchant de leurs
I. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIV, p. 317, et t. XXV. p. 27.
XXV. — 3” PÉRIODE.
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