EN PROVENCE
(premier article
A la fin de chaque hi-
ver, il est bon, surtout pour
un paysagiste, de quitter
Paris. Vaillent que vaillent,
les tableaux destinés à l'Ex-
position sont partis ; l’ate-
lier vide sent l’huile rance ;
on est, à la fois, plein de·
dégoût de ce qu’on a fait et
peu capable d’un nouvel effort. On a besoin de se détendre, de se
rafraîchir l'esprit, de se nettoyer les yeux, et l’on rêve d’échapper à
tout ce qui peut entrer de vaines agitations, même dans l’existence
la plus régulière et la mieux défendue. Une excursion dans le Midi
se présente naturellement à la pensée comme la diversion la plus
efficace. Au lieu des frimas, de la houe, de l’obscurité que trop
souvent les approches du printemps vous réservent encore à Paris,
on sait qu’on trouvera là-bas un air plus tiède, la mer bleue sous
l’azur du ciel, de la verdure, des fleurs et la possibilité, par consé-
(premier article
A la fin de chaque hi-
ver, il est bon, surtout pour
un paysagiste, de quitter
Paris. Vaillent que vaillent,
les tableaux destinés à l'Ex-
position sont partis ; l’ate-
lier vide sent l’huile rance ;
on est, à la fois, plein de·
dégoût de ce qu’on a fait et
peu capable d’un nouvel effort. On a besoin de se détendre, de se
rafraîchir l'esprit, de se nettoyer les yeux, et l’on rêve d’échapper à
tout ce qui peut entrer de vaines agitations, même dans l’existence
la plus régulière et la mieux défendue. Une excursion dans le Midi
se présente naturellement à la pensée comme la diversion la plus
efficace. Au lieu des frimas, de la houe, de l’obscurité que trop
souvent les approches du printemps vous réservent encore à Paris,
on sait qu’on trouvera là-bas un air plus tiède, la mer bleue sous
l’azur du ciel, de la verdure, des fleurs et la possibilité, par consé-