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Riff, Adolphe: Une manufacture de tapisseries a Strasbourg au XVIIIe siècle
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.62602#0087
UNE MANUFACTURE DE TAPISSER1ES
A STRASBOURG AU XVIHe SIEGLE
par ADOLPHE RIFF
JES heiles tapisseries, comme celles representant la legende de sainte
L/ Attale, conservees ä l’eglise St-Etienne 1 et les nombreuses tapisseries
mentionnees dans les inventaires strasbourgeois des xve et xvie siecles sous
le nom de « Heidnisch Werk » 2, permettent d’admettre que l’art de la ta-
pisserie etait exerce ä Strasbourg, des le moyen äge. Nous savons, il est vrai,
tres peu sur ces ateliers de cette epoque, de meme que sur ceux qui ont du
exister au xviie siede ; les renseignements d’archives sont ä ce sujet peu nom-
breux et peu precis, les oeuvres conservees et d’origine certainement stras-
bourgeoises extremement rares. Faut-il considerer comme artisan de cette
branche un nomme Wolff Kilber, originaire de Tubingue dans le Wurtem-
berg, qui tut regu bourgeois en 1601 ä Strasbourg et qui s’etablit comme
tisserand de tapis («Teppichweber ») ? Queis ont ete les produits d’une ma-
nufacture de tapis de laine, dejä signalee par Schmoller 3, qui tut etablie
en 1666 par un nomme H.-N. Herffen ? Nous ne le saurons sans doute
jamais. Nous sommes mieux renseigne sur une production parallele, les tapis
tricotes ä decor de rinceaux et de sujets figures, dont le Musee des Arts Deco-
ratifs de Strasbourg possede un beau specimen et dont l’histoire a ete etudiee
par M. Hans Haug4. II s’agit lä de chefs-d’ceuvre de maitres bonnetiers.
A partir du xviue siede, lorsque se repandit le goüt du luxe et du con-
fort, l’emploi de tapisseries semble etre devenu plus frequent ä Strasbourg.
La cathedrale possedait la belle Serie de la « Vie de la Vierge », le Chateau
1 J. Güiffrey. Trois tapisseries alsaciennes. (Rev. als. illustr., 1908, t. X.)
5 Unserer. Elsass. Altertümer in Burg und Haus, Kloster und Kirche.
3 G. Schmoller. Die Strassburger Tücher- und Weberzunft. 1879, p. 337.
* Sur quelaues tapisseries alsaciennes du xvnie siede. (Compte rendu des Musees de la
Ville de Strasbourg, 1922, p. 23).
A STRASBOURG AU XVIHe SIEGLE
par ADOLPHE RIFF
JES heiles tapisseries, comme celles representant la legende de sainte
L/ Attale, conservees ä l’eglise St-Etienne 1 et les nombreuses tapisseries
mentionnees dans les inventaires strasbourgeois des xve et xvie siecles sous
le nom de « Heidnisch Werk » 2, permettent d’admettre que l’art de la ta-
pisserie etait exerce ä Strasbourg, des le moyen äge. Nous savons, il est vrai,
tres peu sur ces ateliers de cette epoque, de meme que sur ceux qui ont du
exister au xviie siede ; les renseignements d’archives sont ä ce sujet peu nom-
breux et peu precis, les oeuvres conservees et d’origine certainement stras-
bourgeoises extremement rares. Faut-il considerer comme artisan de cette
branche un nomme Wolff Kilber, originaire de Tubingue dans le Wurtem-
berg, qui tut regu bourgeois en 1601 ä Strasbourg et qui s’etablit comme
tisserand de tapis («Teppichweber ») ? Queis ont ete les produits d’une ma-
nufacture de tapis de laine, dejä signalee par Schmoller 3, qui tut etablie
en 1666 par un nomme H.-N. Herffen ? Nous ne le saurons sans doute
jamais. Nous sommes mieux renseigne sur une production parallele, les tapis
tricotes ä decor de rinceaux et de sujets figures, dont le Musee des Arts Deco-
ratifs de Strasbourg possede un beau specimen et dont l’histoire a ete etudiee
par M. Hans Haug4. II s’agit lä de chefs-d’ceuvre de maitres bonnetiers.
A partir du xviue siede, lorsque se repandit le goüt du luxe et du con-
fort, l’emploi de tapisseries semble etre devenu plus frequent ä Strasbourg.
La cathedrale possedait la belle Serie de la « Vie de la Vierge », le Chateau
1 J. Güiffrey. Trois tapisseries alsaciennes. (Rev. als. illustr., 1908, t. X.)
5 Unserer. Elsass. Altertümer in Burg und Haus, Kloster und Kirche.
3 G. Schmoller. Die Strassburger Tücher- und Weberzunft. 1879, p. 337.
* Sur quelaues tapisseries alsaciennes du xvnie siede. (Compte rendu des Musees de la
Ville de Strasbourg, 1922, p. 23).