collaborateur son frère Enrique; le palais a peu de rapports avec la
magnifique église de San Juan de los Reyes, à Tolède, qui est l’œu-
vre du même architecte.
Dans l’intérieur du palais de l’fnfantado, ce qui est le plus admi-
rable c’est la richesse des plafonds, qui tantôt présentent des alvéo-
les et des stalactites de grotte fantastique, tantôt prennent la forme
d’une coupole octogonale, couverte d’entrelacs étoilés et supportée
par des hommes sauvages armés de massues.
La salle des chasseurs conserve sa précieuse cheminée suspen-
due sur de fines colonnettes: les cinq compartiments de sa décoration
sculptée sont occupés par des blasons et par deux lutteurs dont
chacun combat à bras-le-corps un lion.
La plus grande et la plus merveilleuse de toutes les salles est
celle des Lignages;*au-dessous de son plafond à stalactites, qui sem-
ble refouillé dans une masse d’or, circule une galerie couverte d’ara-
besques, dont les arcades sont occupées par les écussons de la
maison, accompagnés d’aigles et de lions; de place en place des ni-
ches surmontées de dais sont ménagées pour recevoir les bustes des
ancêtres, réunis par couples. La grande inscription qui court au des-
sous de la frise fait savoir que ces admirables ouvrages datent de la
construction même de l’édifice: il n'est pas étonnant qu’une pareille
richesse ait émerveillé le roi de France qui fut l’hôte de ce
palais.
On pourrait noter encore bien des détails dignes d’étude dans le
palais de ¡’Infantado: ces indications rapides suffiront à appeler l’at-
tention sur un monument qui, par son originalité, est véritablement
unique en Espagne.
Les édifices publics de Guadalajara sont rares et pauvres; le
système déplorable de démolir, couper et aligner, qui a été suivi
depuis les siècles de la splendeur de la ville jusqu’à nos jours, a
mutilé ou détruit beaucoup de ce que Guadalajara a possédé de
monuments remarquables à l’époque de sa grandeur.
L’Ecole de Génie Militaire, médiocre en tant que construction,
donne un peu d’animation à la ville. Le Génie possède également le
Fort, qui fut anciennement la forteresse des Templiers et qui était
devenu un couvent de Franciscains. C’est là que fut emprisonné et
enterré le fameux Juan Ruiz, archiprètre de Hita, poète galant du
quatorzième siècle; ses restes ont disparu comme ceux de Alvar
Gómez de Ciudad-Real, secrétaire des rnis Juan II et Enrique IV.
La superbe église gothique, le cloître et les autres dépendances
du couvent, fondé par D.* Berenguela et reconstruit en 1394 après
un incendie, par D. Diego Hurtado de Mendoza, conservent des
vestiges notables de leur beauté passée. Les tombeaux des Ducs de
magnifique église de San Juan de los Reyes, à Tolède, qui est l’œu-
vre du même architecte.
Dans l’intérieur du palais de l’fnfantado, ce qui est le plus admi-
rable c’est la richesse des plafonds, qui tantôt présentent des alvéo-
les et des stalactites de grotte fantastique, tantôt prennent la forme
d’une coupole octogonale, couverte d’entrelacs étoilés et supportée
par des hommes sauvages armés de massues.
La salle des chasseurs conserve sa précieuse cheminée suspen-
due sur de fines colonnettes: les cinq compartiments de sa décoration
sculptée sont occupés par des blasons et par deux lutteurs dont
chacun combat à bras-le-corps un lion.
La plus grande et la plus merveilleuse de toutes les salles est
celle des Lignages;*au-dessous de son plafond à stalactites, qui sem-
ble refouillé dans une masse d’or, circule une galerie couverte d’ara-
besques, dont les arcades sont occupées par les écussons de la
maison, accompagnés d’aigles et de lions; de place en place des ni-
ches surmontées de dais sont ménagées pour recevoir les bustes des
ancêtres, réunis par couples. La grande inscription qui court au des-
sous de la frise fait savoir que ces admirables ouvrages datent de la
construction même de l’édifice: il n'est pas étonnant qu’une pareille
richesse ait émerveillé le roi de France qui fut l’hôte de ce
palais.
On pourrait noter encore bien des détails dignes d’étude dans le
palais de ¡’Infantado: ces indications rapides suffiront à appeler l’at-
tention sur un monument qui, par son originalité, est véritablement
unique en Espagne.
Les édifices publics de Guadalajara sont rares et pauvres; le
système déplorable de démolir, couper et aligner, qui a été suivi
depuis les siècles de la splendeur de la ville jusqu’à nos jours, a
mutilé ou détruit beaucoup de ce que Guadalajara a possédé de
monuments remarquables à l’époque de sa grandeur.
L’Ecole de Génie Militaire, médiocre en tant que construction,
donne un peu d’animation à la ville. Le Génie possède également le
Fort, qui fut anciennement la forteresse des Templiers et qui était
devenu un couvent de Franciscains. C’est là que fut emprisonné et
enterré le fameux Juan Ruiz, archiprètre de Hita, poète galant du
quatorzième siècle; ses restes ont disparu comme ceux de Alvar
Gómez de Ciudad-Real, secrétaire des rnis Juan II et Enrique IV.
La superbe église gothique, le cloître et les autres dépendances
du couvent, fondé par D.* Berenguela et reconstruit en 1394 après
un incendie, par D. Diego Hurtado de Mendoza, conservent des
vestiges notables de leur beauté passée. Les tombeaux des Ducs de