fické oddelenie Knižnice Akadémie výtvarných umění
vo Viedni
5. Jean Bapt. van Mour, Skica z Orientu — štúdie muž-
ských kostýmov. Kompozičný náčrt к obrazu Patrona
Oholil, vodca cařihradského povstania so svojimi
druhmi, 1730 (?). — Modrosivý ručný papier, čierna,
biela a farebná krieda, 53,2 x 43,6. Neznačené.
V zbierkach Grafického oddelenia Knižnice Akadémie
výtvarných umění vo Viedni, — inv. č. 2854. Foto Gra-
fické oddelenie Knižnice Akadémie výtvarných umění
vo Viedni
6. Jean Bapt. van Mour, Patrona Oholil, vodca cařihrad-
ského povstania so svojimi druhmi, 1730 (?). —• Olej,
plátno, 120 x 90 cm. Značené vlavo na památníku:
„van mour pinxit“. V zbierkach Rijksmusea v Amster-
dame, kat. č. 2395. Foto Rijksmuseum v Amsterdame
7. Jean Bapt. van Mour, Derviši pri jedle. Po 1727 (?). —-
Olej, plátno, 33 x 43 cm. V zbierkach Rijksmusea
v Amsterdame, kat. č. 2374. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
8. Jean Bapt. van Mour, Gréci tancujúci khorru. Po 1727
(?). —Olej, plátno, 44, 558,5. V zbierkach Rijksmusea
v Amsterdame, kat. č. 2392. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
9. Jean Bapt. van Mour (?), Carihrad so serailom. Po 1727
(?). — Olej, plátno, 142 x 214. V zbierkach Rijksmu-
sea v Amsterdame, kat. č. 2366. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
10. Neznámy maliar z okruhu Jeana Bapt. van Moura,
Oběd usporiadaný velkovezírom na počest Františka
Rákócziho (?). Okolo 1717 (?). — Olej, plátno, 81 X
116 cm. V zbierkach Křesťanského muzea v Ostriho-
me, inv. č. 55.124. Foto Křesťanské múzeum v Ostri-
home
11. Neznámy maliar z okruhu Jeana Bapt. van Moura,
Prijatie Františka Rákócziho (?) и sultána. Okolo
1717 (?). —- Olej, plátno, 81 X 116 cm. V zbierkach
Křesťanského muzea v Ostrihome, inv. č. 55. 123.
Foto Křesťanské múzeum v Ostrihome
Esquisses et desseins á motifs orientaux de Jean Baptiste van Mour
A côté des chinoiseries et des japoneries, la prédilection
pour l’exotisme, si caractéristique pour les arts plastiques
de l’Europe du XVIIIe siècle, s’exprime aussi dans la
recherche —• et l’emploi —■ des motifs balcaniques et
de ceux du Proche Orient, mais en premier lieu des motifs
turcs.
Les conditions géographiques et politiques faisaient
varier le choix et l’approche de cette matière fort attray-
ante. A la différence de la peinture occidentale, française
surtout, qui y nourissait surtout sa soif de l’exotisme et
celle, dictée par l’époque des Lumières, de la connaissance
de l’inconnu. C’est cette soif qui, à côté des compositions
de „salon“ représentant des scènes pittoresques et piquan-
tes, a provoqué l’intérêt sérieux, et même scientifique
de Г Orient; l’attention de l’Europe sudeste et de la part
de l’Europe centrale, éprouvée directement par l’expan-
sion militaire de la Sublime Porte, se portait sensiblement
ailleurs. Des longues luttes, l’occupation plus que séculai-
re de la Hongrie, sa dévastation, les menaces que le péril
turc faisait peser sur Vienne, l’alliance contradictoire
qui liait une partie de la noblesse hongroise aux Turcs
contre les Habsbourg, toutes les vicissitudes historiques
mêlaient l’histoire de cette partie de l’Europe avec celle
du Levant. Ces rapports trouvaient leur expression en
premier lieu dans les oeuvres graphiques de L. Schnitzer,
G. Ph. Rugendas e. a. ainsi que dans de nombreux table-
aux des batailles et dans les portraits de grands capitaines;
la peinture religieuse affectionnait surtout le motif des
chrétiens rachetés de l’esclavage (F. X. K. Palko; F. A.
Maulbertsch). La mode de se faire portraiturer en costume
turc ou de mettre au moins une partie caractéristique
de ce costume, s’était emparé, d’ailleurs, alors de l’Europe
entière.
Malgré le relâchement partiel du règlement religieux
qui s’est produit dans la 1ère moitié du XVIIIe siècle,
sous le règne ďAhmed III et de son successeur, ouvrant,
aux musulmans, la porte des moeurs occidentales, les
motifs turcs de l’art européen continuent à s’inspirer
le plus souvent de la fantaisie et le témoignage oculaire
ne se fait valoir que rarement.
La collection de douze dessins, ou plus exactement des
croquis à motifs orientaux, faits mollement au fusain
et à la craie noire, blanche et colorée sur du papier à la
main grisaillant en bleue à filigrane, et conservées dans
le Cabinet d’estampes (Kupferstichkabinet) de la Biblio-
thèque de l’Académie des Beaux-Arts à Vienne (Nos du
cat. 2847—2858), se présentent sans conteste comme des
croquis authentiques, donc fort rares, fait directement
en Orient. On s’ en convaincen étudiant non seulement la
connaissance, aussi intime que détaillée, du milieu orien-
tal dont ils font preuve, mais encore son style nerveux,
d’une fraîcheur primsautière où l’auteur a fait, avec
finesse, valoir tout son éventail de procédés, allant des
courbes oblongues fort élégantes jusqu’aux brèves hâchu-
res et des symboles laconiques faits des courbures vibran-
tes et scintillantes. Les crouquis font partie de la collection
appartenant, jadis, à l’abbé Franz Neumann, conseiller
de l’Académie, et attribuée — sans doute sur la foi d’une
note postérieure: „Palco f. Constantinopoli 12 St.“ qui
se trouve au verso d’une feuille (No. du cat. 2848) —
à François Xav. Charles Palko (1724—1767), membre
d’une famille de peintres assez importante en Europe
centrale et active surtout dans le 1er tiers du XVIIIe
siècle.
On trouve dans le dossier d’un côté des croquis docu-
mentaires qui ont une valeur historique, surtout des
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vo Viedni
5. Jean Bapt. van Mour, Skica z Orientu — štúdie muž-
ských kostýmov. Kompozičný náčrt к obrazu Patrona
Oholil, vodca cařihradského povstania so svojimi
druhmi, 1730 (?). — Modrosivý ručný papier, čierna,
biela a farebná krieda, 53,2 x 43,6. Neznačené.
V zbierkach Grafického oddelenia Knižnice Akadémie
výtvarných umění vo Viedni, — inv. č. 2854. Foto Gra-
fické oddelenie Knižnice Akadémie výtvarných umění
vo Viedni
6. Jean Bapt. van Mour, Patrona Oholil, vodca cařihrad-
ského povstania so svojimi druhmi, 1730 (?). —• Olej,
plátno, 120 x 90 cm. Značené vlavo na památníku:
„van mour pinxit“. V zbierkach Rijksmusea v Amster-
dame, kat. č. 2395. Foto Rijksmuseum v Amsterdame
7. Jean Bapt. van Mour, Derviši pri jedle. Po 1727 (?). —-
Olej, plátno, 33 x 43 cm. V zbierkach Rijksmusea
v Amsterdame, kat. č. 2374. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
8. Jean Bapt. van Mour, Gréci tancujúci khorru. Po 1727
(?). —Olej, plátno, 44, 558,5. V zbierkach Rijksmusea
v Amsterdame, kat. č. 2392. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
9. Jean Bapt. van Mour (?), Carihrad so serailom. Po 1727
(?). — Olej, plátno, 142 x 214. V zbierkach Rijksmu-
sea v Amsterdame, kat. č. 2366. Foto Rijksmuseum
v Amsterdame
10. Neznámy maliar z okruhu Jeana Bapt. van Moura,
Oběd usporiadaný velkovezírom na počest Františka
Rákócziho (?). Okolo 1717 (?). — Olej, plátno, 81 X
116 cm. V zbierkach Křesťanského muzea v Ostriho-
me, inv. č. 55.124. Foto Křesťanské múzeum v Ostri-
home
11. Neznámy maliar z okruhu Jeana Bapt. van Moura,
Prijatie Františka Rákócziho (?) и sultána. Okolo
1717 (?). —- Olej, plátno, 81 X 116 cm. V zbierkach
Křesťanského muzea v Ostrihome, inv. č. 55. 123.
Foto Křesťanské múzeum v Ostrihome
Esquisses et desseins á motifs orientaux de Jean Baptiste van Mour
A côté des chinoiseries et des japoneries, la prédilection
pour l’exotisme, si caractéristique pour les arts plastiques
de l’Europe du XVIIIe siècle, s’exprime aussi dans la
recherche —• et l’emploi —■ des motifs balcaniques et
de ceux du Proche Orient, mais en premier lieu des motifs
turcs.
Les conditions géographiques et politiques faisaient
varier le choix et l’approche de cette matière fort attray-
ante. A la différence de la peinture occidentale, française
surtout, qui y nourissait surtout sa soif de l’exotisme et
celle, dictée par l’époque des Lumières, de la connaissance
de l’inconnu. C’est cette soif qui, à côté des compositions
de „salon“ représentant des scènes pittoresques et piquan-
tes, a provoqué l’intérêt sérieux, et même scientifique
de Г Orient; l’attention de l’Europe sudeste et de la part
de l’Europe centrale, éprouvée directement par l’expan-
sion militaire de la Sublime Porte, se portait sensiblement
ailleurs. Des longues luttes, l’occupation plus que séculai-
re de la Hongrie, sa dévastation, les menaces que le péril
turc faisait peser sur Vienne, l’alliance contradictoire
qui liait une partie de la noblesse hongroise aux Turcs
contre les Habsbourg, toutes les vicissitudes historiques
mêlaient l’histoire de cette partie de l’Europe avec celle
du Levant. Ces rapports trouvaient leur expression en
premier lieu dans les oeuvres graphiques de L. Schnitzer,
G. Ph. Rugendas e. a. ainsi que dans de nombreux table-
aux des batailles et dans les portraits de grands capitaines;
la peinture religieuse affectionnait surtout le motif des
chrétiens rachetés de l’esclavage (F. X. K. Palko; F. A.
Maulbertsch). La mode de se faire portraiturer en costume
turc ou de mettre au moins une partie caractéristique
de ce costume, s’était emparé, d’ailleurs, alors de l’Europe
entière.
Malgré le relâchement partiel du règlement religieux
qui s’est produit dans la 1ère moitié du XVIIIe siècle,
sous le règne ďAhmed III et de son successeur, ouvrant,
aux musulmans, la porte des moeurs occidentales, les
motifs turcs de l’art européen continuent à s’inspirer
le plus souvent de la fantaisie et le témoignage oculaire
ne se fait valoir que rarement.
La collection de douze dessins, ou plus exactement des
croquis à motifs orientaux, faits mollement au fusain
et à la craie noire, blanche et colorée sur du papier à la
main grisaillant en bleue à filigrane, et conservées dans
le Cabinet d’estampes (Kupferstichkabinet) de la Biblio-
thèque de l’Académie des Beaux-Arts à Vienne (Nos du
cat. 2847—2858), se présentent sans conteste comme des
croquis authentiques, donc fort rares, fait directement
en Orient. On s’ en convaincen étudiant non seulement la
connaissance, aussi intime que détaillée, du milieu orien-
tal dont ils font preuve, mais encore son style nerveux,
d’une fraîcheur primsautière où l’auteur a fait, avec
finesse, valoir tout son éventail de procédés, allant des
courbes oblongues fort élégantes jusqu’aux brèves hâchu-
res et des symboles laconiques faits des courbures vibran-
tes et scintillantes. Les crouquis font partie de la collection
appartenant, jadis, à l’abbé Franz Neumann, conseiller
de l’Académie, et attribuée — sans doute sur la foi d’une
note postérieure: „Palco f. Constantinopoli 12 St.“ qui
se trouve au verso d’une feuille (No. du cat. 2848) —
à François Xav. Charles Palko (1724—1767), membre
d’une famille de peintres assez importante en Europe
centrale et active surtout dans le 1er tiers du XVIIIe
siècle.
On trouve dans le dossier d’un côté des croquis docu-
mentaires qui ont une valeur historique, surtout des
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