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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Genevay, Antoine: Hans Holbein, (le jeune), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0025

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t6

L'ART.

les habiles artistes auxquels les dessins d'Albrecht Durer, de Burgmair 1 et autres étaient remis,
qu'il se rendait souvent à la Fraiœngasse (la ruelle des femmes), dans l'humble maison de
Hiéronymus Resch, celui qui a gravé la plupart des dessins d'Albrecht Durer, afin d'en surveiller la
fidèle exécution. »

11 est donc assez difficile d'admettre que ce soit le manque d'encouragement et d'ouvrage qui
contraignit les jeunes Holbein à s'éloigner de leur patrie. Quoi qu'il en soit, dans l'été de 1516, nous
les trouvons à Bâle, cité libre, savante, restée riche et populeuse malgré les pestes qui l'avaient si
souvent ravagée. Elle possédait alors des érudits, de savants théologiens, des légistes in utroque jure, et
des poètes. Jean Amerbach, il est vrai, venait de mourir2, mais son fils Boniface, de concert avec
Erasme, préparait la Bibliolheca Amerbachiana, et le grand Froben, l'éditeur et l'ami de l'humaniste de
Rotterdam, avait une imprimerie sans rivale en Allemagne. Le Voltaire du xvie siècle, comme
devait le faire deux cent cinquante ans plus tard l'Érasme du xvni% était venu s'établir près de
Froben, sur la frontière de la Suisse, dans la Zur luft, cette maison de Bàle d'où sortit une des pre-
mières Bibles allemandes. Ces grands maîtres de la critique et du libre examen, qu'ils se nomment
Érasme ou Voltaire, qu'ils aient publié l'Eloge de la folie ou les Lettres anglaises, ont besoin d'un
refuge et d'un lieu de stireté. Mais si le philosophe de Ferney put vieillir en paix dans l'asile qu'il
avait choisi, l'auteur des Colloques, le défenseur du libre arbitre, n'eut fias la même fortune; il fut
chassé de Bâle par Œcolampade et par la Réformation, maîtresse enfin de la vieille cité catholique,
toute remplie encore du souvenir des pompes et des discussions de son interminable concile.

La grande imprimerie de Froben et d'autres éditeurs, dont les presses ne s'arrêtaient jamais, ren-
daient nécessaire la main des dessinateurs et des graveurs; dès son arrivée, Hans Holbein put donc se
mettre à l'ouvrage. Bon compagnon, prenant la vie un peu à la légère, il acceptait tous les travaux qui
se présentaient : dessins sur bois, peintures d'enseignes, décors extérieurs ou intérieurs des maisons. Il
fut, on peut le, croire, assez vite apprécié; en 1 $ 1 y? il peignit la Danse des paysans dans le marché aux
poissons, fit ensuite le portrait de Jean Herbster, et eut l'honneur de voir poser devant lui le premier
magistrat de la ville, le bourgmestre Mayer, avec sa femme. Quand l'ouvrage chômait, ou lorsque,
peut-être, la fantaisie lui chantait sa chanson, il se mettait en route sa boîte sur le dos, et visitait les
villes voisines. Dans plusieurs il a laissé les traces de son passage, notamment à Altorf, à Berne, à
Lucerne, où il exécuta la décoration murale de la maison Hertenstein.

A. Genevay.

1. Né à Augsbourg en I47J, mort en la même ville en 1J29.

2. En 151J.

{La suite au vrochain numéro.)
 
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