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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Genevay, Antoine: Hans Holbein, (le jeune), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0064

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54 L'ART.

Un des fils de Hans portait le nom de Philippe. Venu à Paris pour apprendre l'orfèvrerie, il entra chez
Jacob David, et, retourné dans sa patrie, il s'établit à Augsbourg. 11 faut bien le dire, Hans Holbein
n'eut pas pour les siens la tendresse vigilante qu'il avait trouvée chez son père, et nous le verrons,
quand il eut quitté Bâle, se créer à Londres une autre famille.

Ce fut après sa réception dans « la tribu du ciel » et aux environs du temps de son mariage, que
Hans prodviisit la Madone de Soleitre ; le Christ mort, sinistre tableau; la Passion peinte et la Passion
dessinée de Bâle, les portraits du doux Melanchthon, de Boniface Amerbach et d'Érasme qu'il a peint
plusieurs fois, et dont il a rendu populaire la téte pâle, fine et pensive.

Les rapports entre Holbein et Érasme, quoique celui-ci dans ses lettres garde toujours un certain

Simulachre de la mort : Les Mariés.

Amour qui unys nous faict vivre,
En foy nos cœuis préparera,
Qui longtemps ne nous pourra suyvre,
Car la mort nous siparera.

Dessin de E. Bocourt, d'après Holbein, gravure de A. Lepère.

ton de supériorité que suffisent à expliquer sa haute position et son âge, paraissent avoir été toujours
affectueux et familiers ; et cette bienveillance du premier homme de lettres de ce siècle suffit,
selon nous, pour démentir la réputation de débauches et de mauvaises mœurs que l'on a faite à Holbein.
Gomment croire en effet que le prudent Érasme se fût lié à un homme mal famé, et qu'il eût con-
senti à l'introduire, comme il arriva plus tard, dans la maison et dans l'intimité du sage Thomas Morus?
L'accusation formulée contre le peintre repose sur une anecdote dont on a singulièrement violenté le
sens et la portée. •

On raconte que lorsque Erasme publia l'Eloge de la Folie, Holbein l'ayant lu, ce qui prouve
ainsi que nous l'avons dit qu'il savait le latin, s'amusa à dessiner sur la marge d'une page le portrait
de Fauteur rajeuni, façon délicate de lui prouver que son talent ne vieillissait pas. En voyant cette
image flattée, Érasme s'écria : « Oh! oh! si Érasme était encore ainsi, il prendrait femme. » Et comme
 
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