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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Soldi, Émile: La sculpture égyptienne, [1], Procédés techniques-formations du style égyptien-marché de l'art et considérations générales
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0086

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LA SCULPTURE ÉGYPTIENNE. 75

disons ici que, dans chaque état, la jeunesse ne doit employer habituellement que ce qu'il y a de plus
parfait en fait de figure et de mélodie. C'est pourquoi, après en avoir choisi et déterminé les modèles,
on les expose dans les temples, et il est défendu aux peintres et aux autres artistes qui font des figures
et autres ouvrages semblables de rien innover, ni de s'écarter en rien de ce qui a été réglé par
les lois du pays; et cette défense subsiste encore aujourd'hui et pour les figures et pour toutes espèces
de musique. Et si l'on veut y prendre garde, on trouvera chez eux des ouvrages de peinture et de
sculpture faits depuis dix mille ans (quand je dis dix mille ans ce n'est pas, pour ainsi dire, mais à la
lettre), qui ne sont ni plus ni moins beaux que ceux d'aujourd'hui et qui ont été travaillés sur les mêmes
règles. »

Loin de nous la prétention d'être versé dans les mystères de l'exégèse et de la haute critique ; il
nous sera permis cependant d'examiner la valeur de ce texte. On est généralement d'accord aujour-

SCR1BE ÉGYPTIEN. — VIe DYNASTIE.
Reproduction d'un dessin d'Emile Soldi, par H. Valentin, d'après la statue du Musée du Louvre.

d'hui dans la science pour se méfier des assertions des Grecs sur les pays étrangers. Pour l'Egypte
principalement, les inscriptions et les monuments ont fait rectifier bien des erreurs qu'ils avaient for-
mulées. Souvent même les voyageurs grecs ne sont pas d'accord entre eux. Hérodote distingue sept
classes en Egypte, Diodore n'en distingue que cinq seulement; ces deux écrivains prétendent que les
professions y étaient héréditaires, et les inscriptions ont prouvé le contraire. Diodore, qui affirme que
la musique était regardée en Egypte comme inutile et dangereuse, est formellement contredit par
Strabon et Platon. Ampère a démontré qu'il fallait revenir sur l'expression de caste égyptienne indi-
quée par les Grecs, et adopter celle de corporations. On pourrait multiplier sans fin les exemples de
fausses assertions grecques. On nous objectera que Platon aussi, dans sa jeunesse, visita les bords du
Nil. Soit; mais on n'est même pas certain que le passage que nous avons cité soit de lui. Nous savons
par les témoignages d'Aristote et de Plutarque que le Traité des lois fut écrit pendant les dernières
années de ce philosophe et terminé par Philippe d'Opunte, son secrétaire ; quelques critiques ont même
prétendu que ce livre était entièrement de la main de ce dernier, fait d'autant plus important
que Philippe d'Opunte n'a pas, à ce que nous sachions, voyagé en Egypte. La seconde moitié du passage
de Platon, que nous avons cité, avance du reste un fait dont l'inexactitude sautera tout d'abord aux
yeux de quiconque a étudié de près la • sculpture égyptienne. Dire qu'elle n'a jamais été ni plus ni
moins belle, c'est n'avoir jamais comparé les statues de l'ancien Empire avec celles du nouveau; dire
 
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