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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Genevay, Antoine: A. L. Barye, [2]: 1796-1875
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0432

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A. L. BARYE. ^

Chargé, après Visconti, de terminer le Louvre, M. Lefuel avait eu l'honneur de comprendre
le parti que l'on pouvait tirer d'un homme dont le génie accepté, reconnu par les artistes et le
public, avait été si longtemps dédaigné par
l'administration des Beaux-Arts ; il le chargea
d'exécuter les quatre groupes décoratifs des
pavillons du Palais donnant sur le Carrousel.
Hélas! ces chefs-d'œuvre sont jetés à une hau-
teur telle que l'œil ne peut les atteindre. Voici
les lignes que je trouve dans le carnet d'un
artiste; je copie textuellement.

« J'ai été hier au Louvre, et suis monté
sur l'échafaudage pour voir les groupes de
Barye que les praticiens sont en train de ter-
miner. Aucun spectacle, aucun, après celui de
la nature elle-même, ne m'a autant remué; j'en
tremblais. Quand je me suis trouvé en face du
groupe de la Guerre, le soleil se couchait, ses
rayons dorés frappaient obliquement le groupe,
ils éclairaient la tête du guerrier. Je vois tou-
jours le grand geste du bras cherchant la poi-
gnée du glaive; j'entends le clairon de l'enfant
et le hennissement du cheval. Devant le pre-
mier groupe, je n'avais rencontré qu'un seul
visiteur; il était debout, la tête inclinée et re-
gardant profondément, c'était Guillaume, le
sculpteur des Gracches. »

Plus tard, Barye fut chargé de la statue
équestre en ronde bosse de Napoléon III qui
était plaquée sur la façade du Louvre donnant
sur le quai. Pourquoi la nierions-nous ? Cette
figure ne fut pas heureuse, mais disons que
l'on imposa à l'artiste des conditions dont il se
défendit tant qu'il put; il demandait plus de
relief, on lui objecta qu'une saillie troublerait
le profil architectural. Mais pourquoi ne pas
faire plus profonde la niche de la statue? ce
qui aurait permis une ronde bosse plus sail-
lante. Barye dut obéir, et Napoléon III ne fut
qu'une plaquette. En revanche, les deux figures
qui servent de consoles sont admirables, les
mauvais yeux ou les yeux intéressés ne les ont
jamais regardées.

Le maître vieillissait : bien des années,
bien des gloires s'étaient amoncelées sur sa
tête, mais sa vieillesse ressemblait à celle du
Titien, il avait conservé son génie fécond
comme on peut le reconnaître par Y Arabe monté Candélabre pavot.

Sur lin chameau, que nous publions, dernier Fac-similé d'un dessin de A. Lançon, d'après le bronze de Barye.

ouvrage sorti de ses mains. La nature l'avait

fait de solides éléments qui ne se dissolvent pas petit à petit; il devait mourir tout entier et d'une

seule pièce. Il était d'une taille moyenne, large d'épaules, sa tête était à la fois forte et fine, ses
Tome II. ^c
 
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