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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Thomas, Albert: Madame Berthe Girardet
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0138

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MADAME BERTHE GIRARDET

nature! arrangement, !e rythme tendre unis-
sant leurs personnages ; on compare ce pro-
fond, ce discret pathétisme à la froideur, à
l'emphase des statues environnantes; on s'é-
tonne de voir se réaliser si franchement,
avec tant de plénitude une personnalité fé-
minine.
Les groupes admirés au Salon de tqoa
portaient, en effet, la signature d'une femme,
celle de Berthe Girardet. Il est rare que

pressions de l'instant ? Puis, en matière
artistique, les femmes apparaissent surtout
des suiveuses. S'engageant dans une voie
dont la vanité masculine prétend leur inter-
dire l'accès, elles n'y veulent pour guides
que les maîtres officiels, les professeurs
illustres, dépositaires de la tradition. Elles
refont tous les poncifs, combinent toutes les
influences académiques, aboutissent à des
œuvres superficielles et molles que ne sauve


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les femmes dorment en art une œuvre vrai-
ment originale. De sensibilité évidemment
exquise, elles sont malhabiles à rendre leurs
impressions, elles n'en montrent presque
toujours que des images sans relief ni cou-
leur. La cause de cette impuissance? On
doit l'attribuer sans doute à une extrême
mobilité. Si aiguë qu'elle soit, la sensation
est éphémère. Celle de tout à l'heure a déjà
fait place à une sensation opposée. Gomment
l'approfondir et en étendre les vibrations ?
Comment trouver le temps du long, du
laborieux travail qui seul éternise les im-

pas, comme parfois, chez leurs rivaux de
l'autre sexe, une rigoureuse perfection de
métier. Littérature, peinture, sculpture fémi-
nines: ce sont ordinairement choses assez
médiocres, où ne se révèle rien d'une grâce,
d'une tendresse, d'une passion pourtant cer-
taines. A peu près incapables d'aller, dans
l'œuvre d'art, jusqu'à l'expression définitive
de leur individualité, les femmes n'osent
même pas s'y montrer elles-mêmes. Elles
copient l'homme très humblement. Quelques-
unes pourtant ont plus de courage avec plus
de persévérance. Elles savent d'abord rester
 
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