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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 80 (9 Août 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0114

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I 10

L'ART ORNEMENTAL.

trième doigt de la main gauche par les Grecs comme par les Romains,
témoin la figure qui représente la main de Jupiter d'après une gravure de
Pompei. Sous l'empire, la mode de mettre des anneaux de divers genres et
de valeurs diverses comme purs ornements s'établit dans toutes les classes;
on en porta aux différents doigts des deux mains et même plusieurs aux
mêmes doigts, ainsi que le prouve une peinture de Pompei qui montre une
main de femme avec trois anneaux, deux sur le quatrième et un sur le petit
doigt. Les boucles d'oreilles chez les Grecs et chez les Romains étaient
comme chez nous fixées à l'oreille par un trou percé dans le lobe. Elles
étaient portées par les femmes, mais non par les hommes, quoique Isidore
prétende que les jeunes Grecs portassent une simple boucle à une seule
oreille. Ces ornements différaient à l'infini pour la forme et la valeur; on
les faisait en or, en perles, en pierres précieuses, avec ou sans pendants,

comme on peut le voir par les nombreux spécimens conservés dans la
plupart des cabinets d'antiques.

L'agrafe (fibula) était employée pour attacher différents vêtements des
hommes et des femmes, tels que la chlamys, la palla, le pallium, le sagum,
le paludamentum, mais non la toge qui enveloppait le corps de ses larges
plis et n'avait besoin de rien pour la fixer. On faisait des agrafes de diffé-
rentes manières et de différents dessins, en os, en ivoire, en bronze, en
métaux précieux, en pierres de prix enchâssées dans de l'or.

L'épingle à cheveux ou acus comatoria ou crinalis était longue de
plusieurs centimètres, faite d'or, d'argent, de bronze, d'ivoire, ou de bois.
Les femmes la passaient dans leurs cheveux derrière la tête pour les main-
tenir quand ils avaient été tressés et relevés.

La bijouterie moderne a fréquemment tenté d'utiliser et d'imiter ces

beaux motifs, mais elle l'a fait sans succès. Il y a pourtant un parti à en tirer,
mais il ne saurait être question d'une simple reproduction. L'adaptation,
l'imitation des motifs antiques exigent un talent d'interprétation, une
sûreté de goût, une finesse de conception et une délicatesse d'exécution qui
ne sont pas données à tout le monde. Il faut être soi-même un peu poète
pour traduire un poète, et de même l'imitation et l'interprétation des
artistes anciens ne peut donner de résultat que si elle est pratiquée par
un véritable disciple intelligent et instruit des maîtres incomparables qui
nous ont laissé ces petits chefs-d'œuvre dont le nombre est très considé-
rable au Musée National de Naples.

Coupe en argent repoussé
Cette coupe en argent repoussé a été trouvée à Pompei en iS35, dans

la maison qui fait face à celle qui porte le nom de Méléagre ; elle appar-
tient aussi au Musée National de Naples. La composition et l'exécution de
cet objet sont irréprochables et on peut le ranger parmi les plus excellents
produits de l'art antique.

PETITE CHRONIQUE

— L'administration des Beaux-Arts vient de donner l'ordre de trans-
porter au Musée du Trocadéro les débris provenant des ruines des Tuileries
et qui ont été conservés par l'Etat à titre de documents artistiques et de
souvenirs historiques.
 
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