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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 100 (27 Décembre 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0195

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L'ART ORNEMENTAL.

J9T

de cette saillie. Si les compositions variées dans chaque panneau décèlent
un artiste qui prit ses inspirations aux bonnes sources, l'exécution atteste
qu'il avait un de ces talents universels qui savent traiter avec une égale
adresse la figure humaine, les animaux, les fleurs, la nature morte.

Quel est le peintre à qui sont dues ces élégantes arabesques ? L'écri-
vain anonyme, auquel nous devons des détails sur la maison Gornaro,
nomme deux des artistes qui peignirent dans les deux pièces de cette
précieuse habitation; mais sont-ce les peintres des arabesques? Il est
permis d'en douter, car les endroits où il dit qu'ils travaillèrent ne corres-
pondent pas à ceux dans lesquels on voit maintenant la décoration peinte.
Il nous apprend qu'une petite chapelle et un escalier furent peints par le
Falconetto lui-même ; mais la chapelle n'existe plus et dans l'escalier il n'y
a aucune trace de peinture. Ce qu'on peut dire, c'est que plusieurs motifs de
ces arabesques rappellent ceux de la Loggia vaticane, et on peut en conclure

qu'elles furent inspirées par les fresques célèbres du Sanzio et exécutées
par Giovanni da Udine.

Quant à la question de savoir quelle est la part dans la construction
générale de l'édifice qui revient à Falconetto ou à Cornaro lui-même, nous
ne nous y appesantirons pas. Disons seulement que le Palladio, qui parle
de la maison Cornaro en homme qui en avait examiné l'intérieur, après
avoir attribué à cet illustre vieillard l'invention des escaliers tournés en
quatre branches, le proclame très habile architecte et le donne comme
l'auteur de sa belle Loggia ainsi que des chambres parfaitement ornées
qui forment son habitation à Padoue.

La légitime renommée dont le maître de cette magnifique demeure
jouissait dans les sciences et dans les arts, l'habileté avec laquelle avait été
continuée dans ce logis l'architecture romaine à une époque où le plus
grand nombre des architectes en ignoraient les règles, furent les causes qui

Façade de la Loggia Cornaro, a Padoue.

firent proclamer la maison Cornaro un modèle de l'art classique régénéré.
Il n'y eut prosateur ou poète contemporain qui, parlant des productions
architectoniques de son temps, n'exaltât celle-ci comme une merveille des
plus rares. Et ce fut à ce titre que le Serlio le fit reproduire par la gravure
dans son VIIe livre d'architecture.

Padoue a la fortune de posséder encore une partie et peut-être la plus
importante de ce monument. Mais cela ne durera pas longtemps à cause
du délabrement très avancé de la pierre de Nanto dont est formée la déco-
ration architectonique.

PETITE CHUOIsriQTJB

— L'histoire du jubé de la cathédrale de Rouen défraie, en ce moment,
les causeries du monde artiste. On s'insurge, d'une part, contre la suppres-

sion de ce beau morceau de sculpture, un des rares monuments que nous
ait laissés le xvi!ie siècle. D'autre part, on affirme — et notre confrère le
Nouvelliste de Rouen est de cet avis ■— que la perspective, aussi bien que
l'harmonie générale de la nef, ont gagné à la disparition de ce jubé, dont
le style néogrec détonnait au milieu d'un édifice gothique, M. E. Dutuit,
qui a le premier protesté, dans le Moniteur des Architectes, contre ce qu'il
appelle un acte de vandalisme, va jusqu'à offrir au ministre des Beaux-
Arts de reconstruire le jubé à ses frais. Le ministre acceptera-t-il ?

Quoi qu'il en soit, voici, en quelques mots, l'historique exact de la
question.

L'édicule qui vient d'être supprimé remplaçait le beau jubé de pierre,
concordant parfaitement avec le style de l'église, qui fut détruit en 1772,
et dont on a retrouvé d'admirables vestiges en déplaçant, il y a deux mois,
le monument moderne.

Le savant abbé Cochet le décrit ainsi dans son Répertoire :
« Il (le jubé) se compose de deux rangs de six colonnes ioniques de
marbre blanc soutenant un entablement à deux faces, formant tribune, en
 
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