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https://doi.org/10.11588/diglit.17122#0059
APERÇU HISTORIQUE
43
lomps à Carthage, puis à Tagaste, où il continua dans une
profonde retraite la rédaction de ses ouvrages religieux; fut
ordonne prêtre malgré sa résistance par Valère, évêque
d'Hippone (391), et lutta dès lors de toutes ses forces contre
les prélats donatistes dont le nombre était de plus de quatre
cents. Nommé évêque d'Hippone par Valère (39S), Tannée
même de la mort de l'empereur Théodose, il vécut en com-
mun avec les clercs de son église et forma ainsi les premiers
monastères.
Soulageant les pauvres, instruisant le peuple par ses prédi-
cations, il consacra la plus grande partie de son temps à
poursuivre les hérésies que des divisions nouvelles déchi-
raient, et, à cet effet, convoqua plusieurs conciles où la dis-
cipline fut sagement maintenue, notamment lors de la grande
conférence de l'année 411 1 où les Donatistes et les catho-
liques furent réunis à Carthage par ordre d'Ilonorius. Cet
empereur, l'année suivante (janvier 412), prononça la con-
damnation des schismaliques et décréta l'expulsion de leurs
clercs ainsi que la remise de leurs églises aux catholiques.
Des mesures de même sévérité avaient dû être prises contre
le paganisme qui, malgré les rescrits de Théodose, avait
laissé en Afrique des traces profondes : le culte de i'Âstarté
des Phéniciens, adorée par les Romains sous le nom de
Junon-Célcste, était encore fort en honneur au temps de saint
Augustin et l'objet de ses polémiques. Plus dangereuse
peut-être que le schisme donatiste et le paganisme mourant,
une hérésie vint encore diviser l'Eglise africaine. Le péla-
gianisme, apologie du libre arbitre propagée par Pélage et
par Célestius, fut condamné dans plusieurs conciles à Car-
thage et à Milève (412-416-418) et réfuté avec ardeur par
saint Augustin, qui devait consacrer à cette lutte les der-
nières années de sa vie.
Les persécutions religieuses ne cessaient donc de désoler
les provinces d'Afrique. Le comte Héraclius vint encore com-
pliquer ces troubles d'une rébellion. Parti avec une flotte
i. Le donatiste G.iudontius fut, lors de ce concile, combattu par Fausti-
nianus, évéque de Thamugadi.
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lomps à Carthage, puis à Tagaste, où il continua dans une
profonde retraite la rédaction de ses ouvrages religieux; fut
ordonne prêtre malgré sa résistance par Valère, évêque
d'Hippone (391), et lutta dès lors de toutes ses forces contre
les prélats donatistes dont le nombre était de plus de quatre
cents. Nommé évêque d'Hippone par Valère (39S), Tannée
même de la mort de l'empereur Théodose, il vécut en com-
mun avec les clercs de son église et forma ainsi les premiers
monastères.
Soulageant les pauvres, instruisant le peuple par ses prédi-
cations, il consacra la plus grande partie de son temps à
poursuivre les hérésies que des divisions nouvelles déchi-
raient, et, à cet effet, convoqua plusieurs conciles où la dis-
cipline fut sagement maintenue, notamment lors de la grande
conférence de l'année 411 1 où les Donatistes et les catho-
liques furent réunis à Carthage par ordre d'Ilonorius. Cet
empereur, l'année suivante (janvier 412), prononça la con-
damnation des schismaliques et décréta l'expulsion de leurs
clercs ainsi que la remise de leurs églises aux catholiques.
Des mesures de même sévérité avaient dû être prises contre
le paganisme qui, malgré les rescrits de Théodose, avait
laissé en Afrique des traces profondes : le culte de i'Âstarté
des Phéniciens, adorée par les Romains sous le nom de
Junon-Célcste, était encore fort en honneur au temps de saint
Augustin et l'objet de ses polémiques. Plus dangereuse
peut-être que le schisme donatiste et le paganisme mourant,
une hérésie vint encore diviser l'Eglise africaine. Le péla-
gianisme, apologie du libre arbitre propagée par Pélage et
par Célestius, fut condamné dans plusieurs conciles à Car-
thage et à Milève (412-416-418) et réfuté avec ardeur par
saint Augustin, qui devait consacrer à cette lutte les der-
nières années de sa vie.
Les persécutions religieuses ne cessaient donc de désoler
les provinces d'Afrique. Le comte Héraclius vint encore com-
pliquer ces troubles d'une rébellion. Parti avec une flotte
i. Le donatiste G.iudontius fut, lors de ce concile, combattu par Fausti-
nianus, évéque de Thamugadi.