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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 1) — Paris, 1897

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https://doi.org/10.11588/diglit.17122#0070
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54

LES RUINES DE TIMGAD

d'assassinat. L'expédition traversa ensuite la mer Egée par
un vent favorable, s'engagea dans le canal situé entre l'île de
Cythère et le Péloponnèse, aborda successivement à Ténare
(cap Matapan), à Méthone (Modon) dans la Messénie où l'on fit
halte pendant quelques semaines1, et enfin en Sicile près de
Syracuse où Procope, secrétaire de Bélisaire, descendit dans
le but de s'enquérir de l'état des forces vandales et de l'en-
droit de la côte d'Afrique où la flotte pourrait atterrir sans
danger. Ayant obtenu les renseignements désirés auprès d'un
marchand de Syracuse, Procope vint retrouver Bélisaire qui
donna aussitôt l'ordre d'appareiller. Quelques jours après
l'ancre était jetée au promontoire de Gaput Vadia (Capoudia)
près de Thysdrus, et le débarquement avait lieu.

Cependant Gélimer était loin de s'attendre à un pareil
événement. Il avait déjà perdu la Tripolitaine que le Bomain
Pudentius, catholique, avait livré aux troupes de Juslinien ;
le Barbare Godas qui commandait en Sardaigne ayant suivi
cet exemple, le roi vandale venait, avec Tzazon l'un de ses
frères, d'envoyer dans cette île l'élite de son armée pour
réprimer l'insurrection.

Quoique se trouvant dans une situation aussi défavorable
Gélimer résolut, avec les troupes qui lui restaient, de se jeter
entre sa capitale et l'armée conquérante à laquelle les villes
de Syllecte, de Leptis minor et d'Hadrumète avaient ouvert
leurs portes. Il écrivit tout d'abord à son frère Ammatas qui
se trouvait à Carthage de faire périr Bildéric et ses partisans.
Puis il divisa son armée en trois parties dont la première,
commandée par Ammatas, devait couvrir le faubourg de

i. Là les soldats furent atteints d'une maladie qui enleva en quelques jours
près de cinq cents hommes. On se fut bientôt aperçu des causes de cette
maladie : Jean, le préfet du prétoire, avait été chargé par Justinien de fournir
les vivres à l'armée d'Afrique. Pour réaliser de gros bénéfices, il avait fait
procéder à une cuisson insuffisante des pains, ce qui avait procuré un gain
non seulement sur le combustible et le salaire des boulangers, mais encore
sur la quantité de farine, les pains mal cuits étant plus lourds que ceux
préparés avec le soin voulu. Bélisaire fut alors obligé de s'approvisionner de
nouveaux vivres et il écrivit à Justinien pour dévoiler ces faits. L'empereur
lui répondit en le félicitant de son zèle, mais ne punit pas les coupables qui
ui avaient sans doute fait partager leurs bénéfices.
 
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