Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 1) — Paris, 1897

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17122#0143
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
116

LES RUINES DE TIMGAD

des fora civilia l, lesquels étaient en grand nombre à Rome
où l'on comptait ceux de César, d'Auguste, de Vespasien, de
Nerva, de Trajan, groupés au nord du Forum Romanum.

L'organisation de la vie politique des Romains eut une
grande influence sur leur architecture ; aussi ont-ils élevé
de nombreux édifices ayant un caractère politique. Le peuple
aimait à se voir entouré de monuments grandioses qui étaient
comme le symbole du pouvoir qu'il exerçait lui-même ou
dont il chargeait ses délégués; il voulait aussi surveiller
l'application de la loi faite en son nom. C'est ainsi que s'éri-
gèrent les basiliques où l'on rendait la justice, et les portiques
destinés à la promenade, où les citoyens communiquaient
entre eux, etc.

Toutes les œuvres architecturales créées à Rome se repro-
duisirent, avec de moindres dimensions, il est vrai, dans les
provinces qui, grâce à leurs libertés communales, pouvaient
donner satisfaction aux besoins de la vie sociale. Dans les
colonies et les municipes, il y avait un sénat comme à
Rome) ; ce sénat s'appelait senatus, plus souvent ordo Decu-
rionum, ou ordo tout court ; comme à Rome, les honneurs
auxquels on aspirait étaient les plus élevés que pussent obte-
nir les ambitieux; aussi la lutte était-elle aussi vive dans les
provinces que dans la capitale de l'Empire. « C'était, en effet,
au forum que se faisaient les élections, que le gouverneur
de la province tenait ses assises (conventus). Comme au forum
romain, il y avait des rostres d'où l'on écoutait les commu-
nications officielles et où l'on prononçait des oraisons funè-
bres ; en effet, avec l'autorisation des Décurions ou en vertu
d'un décret spontanément porté, les restes des citoyens qui
ont illustré ou enrichi leur cité peuvent reposer un instant
au forum et c'est de là que partira la pompe funéraire. C'est
au forum que les magistrats prêtent serment, on y célèbre
des sacrifices ; on y met en adjudication les travaux publics ;
on y paie les impôts ; on y distribue des sportules 2 ; dans les

1. Ou places civiles, par opposition aux marchés réservés spécialement aux
marchandises, fora venalia.

2. C'est-à-dire cadeaux, présents.
 
Annotationen